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FBI

FBI

Titel: FBI Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Carr-Brown
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pages « Petites annonces » du New York Times . Quatre mois plus tard, le 3 mai 1936, le New York Times publie la petite annonce en question. Günther Rumrich rencontre à New York un agent de l’Abwehr, qui le charge d’une première mission : réunir des informations sur les maladies vénériennes au sein de l’armée américaine. Les services secrets sont friands de ce genre d’informations qui permettent d’apprécier l’état physique et moral des forces armées.
    Günther Rumrich téléphone à la section médicale de Fort Hamilton, à Brooklyn, et se fait passer pour un médecin spécialisé de l’armée, en ville pour une conférence. Il dit avoir oublié à son bureau de Washington les statistiques sur les maladies vénériennes, et prie son interlocuteur de bien vouloir les lui faire porter à l’hôtel Taft où il est descendu. Et ça marche !
    Grisé par son succès, Rumrich appelle le service des passeports de New York. Se faisant passer pour le secrétaire d’État Cordell Hull, il demande qu’on lui remette trente passeports vierges à l’hôtel McAlpin. Mais, trop, c’est trop et Rumrich est arrêté par des policiers new-yorkais.
    Grâce aux informations fournies par Günther Rumrich, Leon Turrou arrête sept personnes, dont le chef du réseau, le représentant de la Gestapo à New York, et deux dirigeants du mouvement nazi américain German American Bund. Turrou décide d’expérimenter sur eux une nouvelle machine dont vient de se doter le FBI. Le laboratoire scientifique du Bureau, qui a reçu cette machine en 1935, dit être sûr de sa fiabilité après l’avoir longuement testée. « C’est un instrument extrêmement sûr, scientifique, écrit Leon Turrou dans ses mémoires, mais sans intérêt s’il n’est pas manipulé par un expert. Je veux parler du type de machine mise au point par le professeur Leonardo Keeler, du Laboratoire scientifique de détection criminelle de la Northwestern University. » Le système employé alors par les techniciens du FBI consiste à mesurer la respiration, les battements cardiaques et les contractions musculaires d’un sujet soumis à une grille de questions « pertinentes et non pertinentes ». Pour la première fois de son histoire, le FBI a recours au détecteur de mensonges.
    Leon Turrou commence « avec scepticisme ». Premier interrogatoire : celui du propriétaire de l’appartement qui a servi de quartier général à l’organisation. Déception : la tension et la respiration du suspect ne varient pas d’un iota durant l’interrogatoire. « C’est un des rares individus sur qui le test ne marche pas, il est trop solide et flegmatique », note Turrou. En revanche, l’agent du FBI a plus de succès avec l’envoyé spécial de la Gestapo à New York. La machine révèle qu’il ment surtout quand on lui demande s’il est un espion. Puis vient le tour de Kate Moog, la maîtresse du chef du réseau, la Mata Hari de l’affaire :
    « L’interrogatoire de Miss Moog à l’aide du détecteur de mensonges aurait pu être amusant si l’histoire n’avait été si sérieuse, se souvient Leon Turrou. Elle s’est assise, tout sourire, et a commencé à flirter avec nous. Il faut être très prudent quand on lit les résultats d’un test polygraphique effectué sur des femmes. Je ne parle pas spécialement de Miss Moog quand j’affirme qu’il est vrai que les femmes mentent mieux que les hommes. Et pour ce qui est d’une femme amoureuse… »
    Leon Turrou interroge la jeune femme sur sa participation au réseau d’espionnage. Elle nie. La machine enregistre la réaction : elle ment. Puis Turrou lui demande si son amant est le chef du réseau. « On attendait une réaction de la machine, il n’y en a pas eu, écrit Turrou. Nous ne l’avons pas interrogée plus longtemps. Les experts nous ont dit qu’elle mentait, mais que ça ne valait pas la peine de continuer avec elle. »
    Enfin, Leon Turrou soumet le chef du réseau, le docteur Ignaz Theodor Griebl, à l’épreuve : « Le docteur Griebl était le plus intéressant de tous les sujets. La machine marche mieux avec des personnes intelligentes. Plus le sujet est alerte, rapide, plus ses réactions sont apparentes. En tant que savant, Griebl savait ce qui se passait. Il savait que, quoi qu’il fît, sa respiration et sa tension le trahiraient. »
    Le docteur Griebl a fait part à Leon Turrou de son désir de collaborer avec le FBI. À la fin de

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