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Fiora et le Magnifique

Fiora et le Magnifique

Titel: Fiora et le Magnifique Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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poète
hellénisant Angelo Poliziano qui était le plus proche compagnon du Magnifique,
chargé par lui d’élever son fils, les trois sœurs Médicis, Bianca, Maria et
Nannina, le vieux savant Paolo Toscanelli, l’astronome qui avait imaginé une
nouvelle technique pour les gnomons [v] et en avait même installé un sur l’église Santa Maria del Fiore, la cathédrale
de marbre blanc, rouge et vert, l’admirable Duomo dont les Florentins étaient
fiers à juste titre. Toscanelli était en outre conservateur de la Bibliothèque
médicéenne et Fiora le connaissait bien pour avoir reçu de lui des leçons d’astronomie
comme elle avait reçu d’autres maîtres des cours de grec, de latin, de
mathématiques, de chant, de danse, de versification et de toutes ces choses
inhabituelles en d’autres lieux qui faisaient, en Italie, de véritables
savantes des filles de grandes maisons. Auprès du vieux maître, son élève
favori, Amerigo Vespucci, le jeune beau-frère de Simonetta, se rongeait les
ongles d’un air vague et ne regardait rien ni personne, mais son goût pour le
voyage dans les étoiles était trop connu pour que quiconque s’en souciât.
    Un
vigoureux coup de coude vint mettre fin à l’exploration de Fiora.
    – Regarde !
chuchota Chiara surexcitée : Qui est celui-là ? ...
    – Qui
donc ?
    – Est-ce
que tu ne vois pas cet homme qui est en train de prendre place auprès de
monseigneur Lorenzo ? Un étranger sûrement car je ne l’ai jamais vu.
    Avec
un aimable geste d’invitation, le Magnifique faisait asseoir à sa gauche un
inconnu de haute taille, qui pouvait avoir de vingt-cinq à trente ans et dont l’allure
annonçait à la fois le seigneur et le guerrier. Sur de larges épaules, il
érigeait une tête arrogante dont les courts cheveux bruns devaient être plus
habitués au port du heaume qu’à celui du chaperon de velours noir, orné d’une
large médaille d’or qui les coiffait. Le visage aux maxillaires puissants, au
grand nez dédaigneux, aux lèvres minces qu’un pli railleur relevait d’un côté
était trop asymétrique pour prétendre à la pureté grecque mais quand il lui
arrivait de sourire, cette bouche dure montrait des dents éclatantes et, sous l’abri
des sourcils droits, les yeux noisette pétillaient d’intelligence et d’ironie.
Le grand manteau que l’inconnu portait négligemment rejeté sur les épaules
découvrait un pourpoint de velours noir sur lequel tranchait un large collier d’or
auquel pendait un curieux bijou représentant un bélier plié en deux.
    – Père,
pria Fiora, sauriez-vous nous dire...
    – ...
qui est cet intéressant étranger ? compléta Beltrami en adressant un
sourire moqueur aux deux curieuses. Il se nomme Philippe de Selongey, chevalier
de la Toison d’or et envoyé extraordinaire du très puissant duc Charles de
Bourgogne que l’on appelle souvent le Grand
    Duc d’Occident
et plus souvent encore, mais plus bas, le Téméraire à cause de son courage
indomptable et de son orgueil effréné qui le poussent parfois dans de bien
dangereux chemins ! Il est arrivé ce matin seulement et de là vient que
les armes de son maître ne figurent pas aux côtés des nôtres et de celles de
Venise. A présent, oubliez-le car voici le tournoi qui commence...
    A
nouveau les trompettes sonnaient, à nouveau les étendards voltigeaient aux
mains habiles de leurs porteurs et le fabuleux cortège des chevaliers qui
allaient s’affronter défila sous les acclamations de la foule. Ils ne portaient
pas l’habituel harnois de guerre mais des armes dorées, des boucliers ronds et
des casques fantastiques ornés de chimères, de dragons, des casques à la
grecque comme on imaginait qu’en avait porté Alexandre le Grand, ornés de
lauriers ou de ciselures compliquées. Des cascades de plumes aux couleurs différentes
tombaient des cimiers... Les demi-cuirasses étaient à l’antique.
    Sous
la sienne qui était d’argent et d’or, Giuliano portait une tunique de velours
rouge et blanc constellée de perles et, sur son bouclier d’or, la Gorgone
ciselée arborait au front le Libro, le plus gros diamant des Médicis. Le jeune
homme rayonnait de jeunesse et de joie. Il tenait, appuyé à sa cuisse, un grand
étendard d’une symbolique tellement obscure qu’elle échappa à la majorité des
spectateurs mais qui avait coûté beaucoup de peine à Sandro Botticelli.
    C’était
un gorifalon en taffetas d’Alexandrie frangé d’or

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