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Fiora et le Magnifique

Fiora et le Magnifique

Titel: Fiora et le Magnifique Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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Bourgogne.
    – Il
veut mourir ? Mais pourquoi ?
    Cette
fois, Beltrami hésita. Ce qu’il avait encore à dire était trop affreux... mais
Fiora le tenait sous son regard devenu d’une dureté minérale. Elle répéta,
criant presque :
    – Je
veux savoir pourquoi !
    N’osant
plus supporter ce regard terrible, Beltrami tourna la tête vers le portrait
comme pour lui demander du secours. La voix nette de Léonarde lui parvint comme
dans un rêve :
    – Il
faut aller jusqu’au bout, ser Francesco ! Il faut vider l’abcès. La
blessure guérira plus vite.
    Alors,
sans regarder Fiora, Beltrami livra la vérité :
    – Il
veut se punir d’avoir souillé son nom en épousant la fille de Jean et Marie de
Brévailles...
    – Pourquoi
l’a-t-il fait alors ? J’étais tombée follement amoureuse de lui. Je crois,
Dieu me pardonne, qu’il aurait pu m’avoir sans cette comédie !
    – Mais
il n’aurait pas pu avoir ta dot ! Et il la convoitait pour financer la
guerre de son maître auquel Lorenzo avait refusé de prêter de l’argent... Bien
sûr, j’en serai remboursé sur ses biens quand tu seras veuve. Tu auras alors le
droit de porter son nom... mais pas d’aller vivre chez lui.
    – Et
si j’avais eu un enfant ?
    – Nous
devions l’élever jusqu’à ce qu’il soit en âge de servir. Alors, il nous aurait
quitté pour rejoindre la Bourgogne, y recevoir son héritage et y apprendre son
métier de chevalier...
    – A
condition qu’il s’agisse d’un garçon ! Et si c’était une fille, que
devions-nous en faire ? La jeter à la rivière sans doute ?
    Et
Fiora, tournant les talons, sortit en courant du studiolo pour
rejoindre le refuge de sa chambre. On entendit la porte claquer derrière elle.
    – Laissons-la !
soupira Léonarde. Elle va sans doute pleurer jusqu’à épuisement et, dans ce
cas, la douceur de Khatoun sera un meilleur baume que tous mes raisonnements.
Mais il faut en revenir à donna Hieronyma. Que comptez-vous faire, ser
Francesco ?
    – Vous
avez raison. Il faut tenter d’oublier le passé pour songer à l’avenir. Je
crains que vous ne dormiez pas beaucoup cette nuit, dame Léonarde, car vous
allez préparer les bagages de Fiora et les vôtres. Ceci afin qu’ils soient
prêts à être emportés rapidement... Ne m’interrompez pas ! Vous partirez
avec Fiora et Khatoun sous la garde de deux valets : Jacopo, le fils de
mon vieux Rinaldo, et son cousin Tommaso en annonçant que vous allez prier à la
chartreuse de Vallombrosa mais quand vous aurez franchi les portes, vous ferez
un léger détour pour rejoindre Livourne où vous prendrez place à bord de la Santa
Maria del Fiora. Je vous donnerai une lettre pour le capitaine. Et là
vous attendrez de mes nouvelles. N’emportez que peu de chose comme il convient
à des dames qui ne partent que pour une journée. Je vous ferai parvenir le
reste...
    – Nous
partirons de bonne heure ?
    – Non.
Vous attendrez mon retour jusqu’à midi. Demain matin, je me rendrai au palais
de la via Larga, je verrai Lorenzo de Médicis et, hormis le mariage de Fiora,
je lui dirai tout. Il est le maître, après tout et, ici, chacun lui obéit. En
outre, il aime les histoires d’amour. La mienne saura peut-être le toucher...
    – En
ce cas, pourquoi nous envoyer à Livourne ?
    – Parce
que je ne suis pas sûr de son aide. C’est un homme imprévisible. Il peut être
la bonté même ou de la plus froide cruauté. Ses vues sont lointaines parce qu’il
est un grand politique et l’on ne peut jamais savoir comment il accueillera une
requête... ou une confession. Cela dépend souvent de la place que l’affaire
peut prendre dans la mosaïque minutieuse que compose sa politique. Peut-être ne
partirez-vous pas du tout mais peut-être aussi devrez-vous quitter la ville au
plus vite. Je vous demande seulement d’être prête.
    – Nous
le serons, soyez sans crainte.
    – C’est
bien ! Après le souper, je vous demanderai de revenir ici afin que je
règle, avec vous, certaines affaires qui me tiennent à cœur. Il me faut prévoir
le cas... où je ne reverrais plus Fiora. Son cas est de ceux qui ne peuvent qu’attirer
l’anathème de l’Eglise.
    – Je
croyais que l’Église importait peu au seigneur Lorenzo ? fit Léonarde,
sarcastique. Seuls les philosophes, les poètes et les dieux grecs ont droit à
sa vénération...
    – ...
mais il lui arrive de faire retraite dans l’une des cellules de San Marco.

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