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Fiora et le roi de France

Fiora et le roi de France

Titel: Fiora et le roi de France Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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d’une fille de mon
époux ? D’une fille que j’ai nommée Lorenza-Maria ?
    – Lorenza ?
    – Bien
sûr. Tous ceux qui m’ont approchée pourront vous le dire : non seulement
cette enfant n’est pas le fruit de mon union avec un rebelle qui se cache, mais
encore c’est à lui que je désire la dissimuler le plus ardemment... puisqu’elle
est née de mes amours avec Lorenzo de Médicis. Je ne vous ai pas celé que j’ai
été sa maîtresse ?
    – En
effet, mais...
    – A
l’heure qu’il est, mon époux n’ignore plus rien de mes relations avec Lorenzo
et, comme il est à jamais perdu pour moi, je n’ai plus aucune raison de me
priver de l’amour de ma petite fille et mon intention est de la reprendre.
    – Il
est donc vrai que vous avez rencontré le comte de Selongey ? Où ? Quand ?
    – Il
y a trois semaines environ, à Nancy, au prieuré Notre-Dame...
    – Pâques-Dieu !
C’est donc là qu’il se cache ? Instantanément Fiora fut debout, relevée
par une poussée d’orgueil.
    – Si
je l’ai dit au Roi, c’est parce qu’il ne se cache pas ! Il a choisi d’y
vivre désormais pour pouvoir, chaque jour, prier au tombeau de Monseigneur
Charles, dernier duc de Bourgogne et le seul maître qu’il ait jamais accepté.
Un jour, peut-être prochain, il y prononcera des vœux perpétuels.
    Lentement,
Louis XI retourna vers son siège et s’y étendit à moitié, coiffant de ses deux
mains les lions de chêne sculpté qui en formaient les bras. Il semblait plongé
dans une profonde méditation. Puis :
    – Il
veut se faire moine, lui ? Ne vous aime-t-il donc plus ? ajouta-t-il
avec une ironie cruelle qui blessa la jeune femme.
    – J’aurais
pu l’emmener avec moi, soupira-t-elle. Mais... c’était au prix d’un parjure.
    – Lequel ?
    – Il
m’a demandé de jurer... devant Dieu que je n’avais jamais appartenu à Lorenzo.
Je n’ai pas pu-Reprise par le souvenir de cet instant cruel, Fiora ne tourna
même pas la tête lorsque la porte s’ouvrit à nouveau avec un léger grincement,
mais aussitôt, un cri éclata :
    – Mon
agneau !
    L’instant
suivant, Fiora se retrouvait serrée dans les bras de Léonarde où elle se
blottit avec une merveilleuse sensation de délivrance et d’apaisement :
    – Léonarde !
Ma Léonarde ! ... Oh, mon Dieu !
    – Je
vous ordonne de vous séparer ! tonna Louis XI. Femme, je ne vous ai pas
fait venir pour assister à une scène d’attendrissement, mais pour que vous
répondiez à mes questions ?
    – Moi,
je vais vous en poser une, Sire, s’écria Léonarde. Que lui avez-vous fait pour
la mettre dans cet état ?
    Sidéré,
Louis XI resta sans voix en face de cette vieille demoiselle qui osait l’interroger
sur le ton qu’aurait employé le lieutenant du guet envers un tire-laine ramassé
dans la rue.
    – Pâques-Dieu,
commère, vous oubliez un peu qui je suis ?
    – Non...
et vous êtes un grand roi. Mais elle, cette pauvre petite à qui tout bonheur semble
refusé sur cette terre, elle est plus encore pour moi que si elle était la
chair de ma chair ! Alors, posez les questions que vous voulez... mais ne
nous séparez plus !
    – Comment
parvenir à la vérité ? marmotta le roi. Enfin ! Essayons toujours !
... Et d’abord, que savez-vous de la petite fille née à Suresnes au début de ce
printemps ?
    – Ce
que l’on peut en savoir, Sire. Elle s’appelle Lorenza. Cela dit tout !
    – Soit,
soit ! Passons à autre chose ! Avez-vous connaissance d’une lettre
écrite, il y aura bientôt un an, par madame de Selongey à donna Catarina Sforza
et, par elle, confiée à Sa Grandeur le cardinal-légat...
    – A
Monseigneur della Rovere ? Je pense bien ! Elle lui a donné assez de
mal à ce pauvre ange...
    – Alors,
vous la reconnaîtrez facilement. La voici ! Léonarde, obligée de lâcher
Fiora, prit avec respect la
    lettre
qu’on lui tendait, la lut, puis la rejeta aux pieds du roi avec dégoût...
    – Pouah !
La laide chose que voilà ! J’espère, Sire, que vous n’avez pas cru donna
Fiora responsable de ce papier déshonorant ?
    – C’est
son écriture, c’est son sceau et...
    – Et
c’est surtout l’œuvre d’un fameux faussaire ! Si vous le trouvez, sire,
envoyez-le sur l’heure brancher au gibet le plus proche. Quant à celui qui vous
a remis ce torchon, je vous conseille fort de le lui donner pour compagnon.
    – C’est
l’un de nos plus fidèles

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