Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Fleurs de Paris

Fleurs de Paris

Titel: Fleurs de Paris Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
Vom Netzwerk:
muet.
    Lorsque le repas fut terminé, lorsque le café
odorant fuma dans les tasses, lorsque furent allumés les havanes
sans lesquels, disait le reporter, un bon dîner n’est plus qu’une
belle rose sans parfum, à ce moment-là, Ségalens s’aperçut qu’il
devenait gai ; il s’aperçut aussi que l’escarpe devenait plus
sombre. Les yeux de Jean Nib, perdus au loin, en quelque vision
d’amertume, exprimaient une mortelle tristesse.
    – Voyons, fit-il, vous m’avez dit que
vous aviez à me proposer un gîte sûr…
    – Et en même temps, l’occasion, pour
vous, de rendre service, un grand service…
    – À qui ?…
    – À moi, d’abord.
    – Ça suffit.
    – Et à un de mes amis, acheva Ségalens.
Voici le cas. Figurez-vous que mon ami… – il s’appelle Max… – mon
ami donc, est amoureux, mais amoureux fou, depuis un mois et plus.
Or, pour des raisons qu’il serait trop long de déduire, il n’ose
pas déclarer son amour. Une folie. Car celle qu’il aime ne
refuserait pas ses bontés à un homme tel que Max. Enfin, c’est son
idée… Il a été vingt fois chez sa Dulcinée… Bref, à chaque visite,
il est parti plus amoureux que jamais, et, en même temps, plus
résolu à taire son amour. Une folie, je vous dis !…
Maintenant, figurez-vous que… Dulcinée est venue tout à coup
trouver mon ami Max…
    – Pour lui dire qu’elle en pinçait
aussi ?…
    – Non. Elle se croit, à tort ou à raison,
je ne sais pas, elle se croit en danger. Quel danger ? Elle ne
l’a pas dit. Seulement, mon ami Max suppose qu’elle a peur d’être
enlevée par quelque amoureux plus hardi que lui. Dulcinée l’a
supplié de lui trouver un asile sûr pour une quinzaine de jours, et
mon ami s’est empressé de la conduire à une maison de campagne
qu’il possède… Maintenant, écoutez-moi bien : mon ami Max,
toujours par cette idée de folie qu’il a, ne veut pas demeurer dans
sa campagne, près de sa Dulcinée. Pourtant, il faut qu’il y ait là
un homme solide, capable de protéger la pauvre petite et de la
défendre contre toute attaque. J’ai dit à Max que je trouverai
quelqu’un. Et je vous dis, à vous : « Voulez-vous être ce
quelqu’un ?… »
    – Ainsi, dit Jean Nib, vous avez assez
confiance en moi pour m’introduire dans la maison de votre ami,
pour m’y laisser maître absolu pendant tout le temps où il faudra
veiller à la sûreté de cette jeune femme ? C’est dangereux, ce
que vous faites là, dangereux pour votre ami, pour l’argenterie de
la maison… Savez-vous que je n’ai pas mon pareil pour ouvrir un
coffre-fort ?…
    Ségalens posa sa main sur l’épaule de Jean
Nib.
    – Voyons, dit-il, acceptez-vous ?
Pour vous, ce sera une retraite sûre…
    – Vous n’avez donc pas entendu ce que je
viens de dire ? gronda Jean Nib.
    – Parfaitement. Si j’étais riche, si
j’avais un coffre-fort à garder, si vous consentiez à monter la
garde devant mes trésors, je serais sûr de n’être jamais volé par
personne… Vous êtes malheureux, vous souffrez, je lis dans vos yeux
ce que vous criez en vous-même : Vous n’êtes qu’un escarpe… un
grinche, comme vous dîtes parfois. Je ne sais pas jusqu’à quel
point vous êtes ce que vous dites. J’ignore les démêlés que vous
pouvez avoir avec la police. Ce que je sais sûrement, c’est que
j’ai pleine confiance en vous… N’ayez pas peur, je vous ai promis
de ne pas vous prêcher la vertu. Je me contente de vous affirmer
que, vous présent dans la maison de mon ami, celle qu’il aime et
son coffre-fort seront plus en sûreté qu’ils ne l’ont jamais été.
Maintenant, acceptez-vous ?
    – J’accepte ! dit Jean Nib d’une
voix rauque. Où est la maison ?
    – À Neuilly. Je vous conduirai moi-même,
demain matin.
    Jean Nib tressaillit. Il fixa sur Ségalens un
regard profond et, avec un rire terrible, demanda :
    – Ah çà ! Est-ce que votre ami ne
serait pas le marquis de Perles ? Est-ce que ça ne serait pas
dans la maison du marquis de Perles que vous voulez me
conduire ?…
    Ce fut au tour de Ségalens de tressaillir.
    – Non dit-il, avec une émotion soudaine.
Le marquis de Perles est mort. Et il n’était pas de mes amis. Mais
vous, comment connaissez-vous ce nom, et comment savez-vous que de
Perles avait une villa à Neuilly ?
    – C’est que j’ai voulu cambrioler cette
villa. De quoi ? Faut pas que ça vous épate ! Je suis
escarpe et grinche Une

Weitere Kostenlose Bücher