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Fleurs de Paris

Fleurs de Paris

Titel: Fleurs de Paris Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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Perles par Pierre Gildas.
    Une nuit, Jean Nib, en rentrant à la masure du
Champ-Marie, trouva Rose-de-Corail debout, qui l’attendait.
    – Jean, demanda-t-elle après l’avoir
embrassé, est-ce pour bientôt ?
    – Oui, dit Jean Nib. Encore une petite
quinzaine et ça y sera. Un gros, très gros paquet. La richesse, ma
gosse !…
    – Qu’est-ce que c’est ? fit
avidement Rose-de-Corail.
    – Je ne sais encore. Seulement, j’ai pu
pénétrer dans une maison, je te dirai où plus tard. Dans une
armoire, j’ai trouvé deux paquets. Sur l’un, il y avait d’écrit
« 
Ceci est la part de Valentine
. » Sur l’autre,
il y avait d’écrit « 
Ceci est la part
d’Edmond
. »
    – Et alors ? palpita
Rose-de-Corail.
    – Alors, dans les paquets, il y avait des
papiers, des chiffres alignés… ça monte à plusieurs millions…
    Rose-de-Corail frissonna longuement.
    – Il y avait aussi d’autres papiers que
j’ai lus… Je crois qu’avant une quinzaine l’affaire sera bonne.
Autant que j’ai pu comprendre, on s’occupe de transformer les
papiers en faflots… Quand l’opération sera en bon train, ce sera le
moment d’agir. Qu’il y ait seulement trois ou quatre cent mille
balles, et je fais la rafle… Ne m’en demande pas plus et laisse-moi
préparer ta richesse… Une fois l’affaire faite, on file en
Amérique. J’ai assez de Paris, moi…
    – L’Amérique ou autre chose, peu importe,
mon Jean, pourvu que tu sois avec moi… Mais écoute… Une quinzaine,
soit ! Seulement, ces quinze jours, nous ne pouvons les passer
ici…
    – Pourquoi ? demanda Jean Nib.
    – Il faut qu’avant deux jours, nous ayons
filé. Aujourd’hui, en me promenant sur les fortifs avec la petite
bouquetière, j’ai vu un homme arrêté devant la bicoque. Et il
reluquait d’un drôle d’air.
    – Un roussin ?…
    – Pas bien sûr… mais…
    – Oui. T’as raison. Il faut partir d’ici
au plus vite. T’as rien remarqué d’autre ?
    – Non, rien d’autre. Je crois que, même
si c’est la rousse, nous pouvons rester encore un jour ou deux.
    *
* * * *
    Le lendemain, vers neuf heures du soir, Jean
Nib se retrouva avec Ségalens. Il avait passé la journée à étudier
attentivement les abords de la masure du Champ-Marie. Bien qu’il
n’y eût rien remarqué d’extraordinaire, il n’en était pas moins
décidé à décamper. Mais pour aller où ?…
    La question qui se posait était terrible pour
un homme de sa situation.
    Aller se réfugier dans quelque hôtel borgne,
c’était se livrer à la police.
    Jean Nib, donc, voyait la nécessité
impérieuse, immédiate, de fuir le Champ-Marie
puisqu’un homme…
un inconnu s’était arrêté devant la masure et l’avait
regardée
. Rose-de-Corail avait dû l’étudier, et si elle
flairait un danger, c’est qu’il y avait du danger…
    – Ce soir, dit-il brusquement à Ségalens,
je ne vous accompagnerai pas.
    – Pourquoi ? fit Ségalens
désappointé.
    – Bah ! ricana Jean Nib, des gens
comme nous, vous savez, c’est comme l’oiseau sur la branche.
L’oiseau se pose où il peut, simple moineau ou vautour, c’est la
même chose. Il se croit bien tranquille. Et tout à coup, il
aperçoit le fusil du chasseur… Alors l’oiseau cherche un autre
arbre, plus loin, une autre branche… Comprenez-vous ?
    – Parfaitement. Ainsi, vous êtes forcé de
déménager par cas de force majeure ?
    – Oui. Et il faut que je trouve pour
demain un nouveau gîte… Ce sera dur ! ajouta Jean Nib comme se
parlant à lui-même.
    – Et si je vous en avais trouvé un,
moi ? Un gîte sûr, tout à fait à l’abri, et où aucun des
chasseurs que vous redoutez n’aura l’idée de venir vous
chercher ?… Allons, ayez confiance en moi, je vous garantirai
la sécurité, au moins pour le temps où vous habiterez le logis que
je vais vous proposer…
    – Expliquez-vous, dit Jean Nib,
attentif.
    – Eh bien, en dînant, je vous expliquerai
la chose. Pour ce soir, vous êtes mon hôte…
    Ségalens fit signe à un taxi. Les deux hommes
y prirent place. Et, sur l’indication de Ségalens, la voiture, dix
minutes plus tard, s’arrêtait rue Drouot, devant un restaurant de
modeste apparence, mais très coté parmi les amateurs de haute
cuisine. Par un escalier dérobé, Ségalens, suivi de Jean Nib, monta
à l’entresol, où à son appel, un garçon lui ouvrit un cabinet. La
table fut dressée par un garçon empressé, rapide et

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