Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Fleurs de Paris

Fleurs de Paris

Titel: Fleurs de Paris Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
Vom Netzwerk:
c’est vous le papa de la
petite ?
    – De Valentine, oui, mademoiselle.
    – De Valentine, c’est ça !… Eh
bien ! comme je vous disais, c’est une veine… Savez-vous
pourquoi La Veuve…
    – La Veuve ?
    – Oui la femme en noir qui sort
d’ici.
    – Jeanne Mareil ! murmura sourdement
Hubert. Ma victime !… Et alors, mademoiselle, cette
veuve ?…
    – Eh bien ! savez-vous pourquoi elle
m’a fait conduire ici ? Par vengeance, monsieur ! Je ne
pense pas qu’elle m’aurait fait du mal, bien qu’elle ait l’air
mauvais… je la crois plus folle que méchante ; enfin, c’est
tout de même par vengeance qu’elle m’a comme qui dirait
séquestrée.
    – Ainsi, fit le baron en frémissant, ma
fille se trouve aux mains de cette femme ?
    – Oui ; mais puisque vous voilà,
tout va s’arranger. Je n’ai qu’à vous conduire… Mais vous-même
monsieur, comment avez-vous pu trouver cette maison ?… par
quel hasard ?…
    – Ce n’est pas un hasard, mademoiselle.
J’y étais, dans la maison. J’y étais prisonnier comme vous l’êtes.
Cette nuit, j’ai compris que je n’étais pas surveillé, je suis
parvenu à ouvrir la porte, et j’allais sortir, quand j’ai entendu
un bruit de voix, je suis monté pour savoir surtout si mon fils…
Mais ce sont là des choses qui se régleront plus tard, ajouta le
baron avec un sourire qui fit frissonner la bouquetière.
    – Mais comment un homme comme vous,
reprit-elle, a-t-il pu se laisser prendre ?… Comment êtes-vous
resté plus d’un mois sans vous sauver ? Car je suppose,
maintenant, que vous avez été pincé en même temps que la belle
demoiselle…
    – Oui, en même temps… Je n’ai pas essayé
de me sauver, mademoiselle, parce que j’attendais une visite…
    – Une visite !…
    – Oui, dit le baron d’un accent
singulier. Un père qui attend son fils… quoi de plus
simple ?
    Marie Charmant secoua la tête.
    – D’après le peu que m’a dit votre fille
et le peu que vous me dites, je comprends qu’il y a sous tout cela
une terrible embrouille. Consolez-vous, allez, mon pauvre monsieur,
et surtout, si je puis vous donner un conseil, emmenez votre fille
au plus vite et oubliez ceux qui ont voulu vous faire du mal…
    – Oublier ! murmura le baron. Je
l’ai essayé pendant des années. J’ai cru que j’avais oublié… J’ai
pu croire aussi que j’étais oublié… Non, non… rien ne
s’oublie !… Mademoiselle, reprit-il à haute voix, si nous
sortons d’ici…
    – Comment ! si nous sortons !…
mais nous n’avons qu’à nous en aller, il me semble !
    Le baron, sans répondre, alla à la porte,
essaya de la secouer, appuya sur les panneaux à violentes poussées…
Le baron se tourna vers la jeune fille en souriant :
    – Il y a une chose que j’ai remarquée et
que vous n’avez pas remarquée, vous : c’est que cette porte,
qui n’a ni serrure ni bouton, qui se ferme au moyen de solides
verrous, est doublée de plaques de tôle à l’extérieur. C’est ici un
coupe-gorge. Et nous ne nous en irons pas aussi facilement que vous
le pensez… Si nous sortons d’ici sains et saufs, me permettrez-vous
de m’occuper de vous ?
    – Comment ça ? fit Marie
Charmant.
    – C’est difficile à dire… vous ne devez
pas être riche…
    – Oh ! si c’est ça… vous pouvez bien
dire que je suis pauvre, ça ne me dérange pas, allez !
    – Vous vivez avec vos parents, sans
doute ?
    – Mes parents ? Connais
pas !
    – Mais vous avez un métier ?…
    – Fleuriste à la rue. Ça rend à peu près.
On gagne sa vie ; pas des mille et des cent, mais on fait tout
de même bouillir sa marmite et on ne doit pas un sou dans le
quartier ! La misère, c’est une vieille connaissance à moi…
elle ne me fait pas peur… et elle ne me fait pas de mal, non
plus ; paraît qu’elle m’a prise en amitié !… Tenez,
monsieur, je vois ce que vous voulez me donner, de l’argent ?
Merci, monsieur. Je me tire d’affaire toute seule, et, dans le
fond, ça me fait plaisir de savoir que je ne dois rien à
personne.
    – Mais, dit le baron en dissimulant son
émotion et le profond intérêt qu’il prenait à la jeune fille, ne
consentiriez-vous pas… à la revoir ?
    – Si elle vient chez moi, dit Marie
Charmant avec une inconsciente fierté, j’en serai heureuse… mais je
voulais vous dire : si vous avez de l’argent de trop, je vous
indiquerai, moi, le moyen de l’employer.

Weitere Kostenlose Bücher