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Fleurs de Paris

Fleurs de Paris

Titel: Fleurs de Paris Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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Ce n’est pas le malheur
qui manque ! Du malheur ! Paris en est pavé. Ainsi, il y
a au-dessous de moi une pauvre fille qu’on sauverait avec un peu
d’argent… si peu !…
    – Mademoiselle ! murmura le baron
d’Anguerrand d’une voix qui tremblait, vous me direz le nom de vos
protégés, et je vous jure que s’il faut seulement de l’argent… il y
en aura !…
    – Si toutefois je vous donne mon
consentement, dit à ce moment une voix rauque, violente, d’une
ironie effrayante. Vous oubliez, mon père, que vous engagez en ce
moment la fortune de Valentine et d’Edmond !…
    Le baron d’Anguerrand se retourna lentement
tandis que Marie Charmant demeurait immobile d’étonnement et
d’effroi à la vue de l’inconnu qui entrait. Cet inconnu, le baron
l’avait reconnu au seul son de la voix :
    C’était Gérard.
    La Veuve, après avoir soigneusement poussé les
verrous extérieurs de la porte, avait rapidement marché au-devant
de Gérard qui accourait à son coup de sifflet.
    – Où est-ce ? demanda rudement
Gérard en la rejoignant.
    – En haut. Seulement, halte ! Une
minute de patience, ou tout casse !
    La Veuve, en quelques mots, mit Gérard au
courant de la situation. Puis elle ajouta :
    – Un peu de patience. Quelqu’un va
arriver, qui réglera l’affaire de la bouquetière et nous en
débarrassera en un tour de main.
    – Soit, fit Gérard, attendons.
    Une heure environ se passa.
    Au bout de cette heure qui parut mortellement
longue à La Veuve, elle entrevit une ombre qui se glissait le long
de la masure.
    – Enfin ! gronda-t-elle, Biribi,
est-ce toi ?…
    – C’est moi ! répondit l’ombre d’une
voix étouffée.
    – Vous pouvez marcher ! dit La Veuve
en se tournant vers Gérard. Au premier. Vous n’aurez qu’à tirer les
verrous de la porte. Je vous rejoins… Toi, Biribi, écoute…
    Gérard s’élança dans l’escalier, et La Veuve
fit un pas hors de la maison pour donner ses instructions à Biribi.
À cet instant, elle tressaillit d’épouvante et voulut jeter un cri
éperdu ; elle n’en eut pas le temps : celui qu’elle avait
pris pour Biribi venait de la saisir à la gorge…
    – Jean Nib ! râla La Veuve.
    Sans un mot, Jean Nib la ligotait, la
saisissait dans ses bras et la portait dans la pièce où le baron
d’Anguerrand avait été détenu…
    – Tu vas me surveiller cette vieille,
dit-il à Rose-de-Corail qui l’accompagnait ; il paraît,
d’après ce qu’elle vient de me dire, qu’il se passe quelque chose
là-haut…
    Et il monta rapidement.
    En arrivant au premier étage, il trouva la
porte ouverte. À la lueur de la chandelle qui brûlait sur la table
il vit l’étrange spectacle : Marie Charmant au fond de la
pièce ; le baron d’Anguerrand au milieu, Gérard près de la
porte.
    – Tiens ! fit-il en lui-même, la
petite bouquetière de la rue Letort. Et mon prisonnier ! Et
Charlot !… Je manquais à la collection, moi !…
    Depuis quelques secondes, le baron
d’Anguerrand et son fils se mesuraient du regard, se parlant à mots
rapides, rauques, sans gestes.
    – Vous êtes donc
encore
venu
pour m’assassiner ! grondait le baron. Vous avez toujours le
même couteau qu’à Prospoder, dites, mon fils ?
    – Oui, grinçait Gérard. Peut-être,
d’ailleurs, mon couteau vaut-il le poison que vous vouliez me faire
boire rue de Babylone, mon père !…
    Tout à coup, le baron d’Anguerrand vit Jean
Nib, dont la haute stature se découpait dans l’ombre en une
puissante silhouette. Il reconnut l’homme qui avait accompli
l’audacieux enlèvement rue de Babylone…
    – Ah ! ah ! fit-il dans un
souffle de mépris, il paraît mon fils, que pour assassiner votre
père, vous n’osez plus agir seul… Il vous faut un aide, comme au
bourreau !…
    À ce moment, Gérard se ramassait pour se ruer
sur son père. Mais à ce moment aussi Jean Nib entrait, lui mettait
la main à l’épaule, et tranquillement, disait :
    – Doucement, camarade ! Un
mot : moi, vos affaires de famille ne me regardent pas. Mais
c’est moi qui ai amené monsieur ici. Eh bien ! écoutez :
tant qu’il sera ici, je te défends, tu entends, Charlot ? Je
te défends d’y toucher…
    – Jean Nib ! rugit Gérard.
    Lorsque Jean Nib eut parlé, Hubert
d’Anguerrand comprit qu’il allait se passer entre cet homme et son
fils il ne savait quoi de terrible. Aux attitudes des deux hommes,
il vit que la bataille allait se circonscrire

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