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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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de vie n'est pas assez vieux pour que la mort le prenne. "
    Néanmoins, je me dépêchai ; le valet avait fait mettre un acali à ma disposition et je pus arriver ainsi plus vite qu'-au pas de course dans le quartier de Moyotlan.
    Cozcatl m'attendait devant la porte de la maison encore inachevée et il se tordait les mains de désespoir.
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    " Le prêtre de Mangeuse de Saleté est avec lui, Mixtli, me chuchota-t-il d'une voix angoissée. J'espère qu'il lui restera encore assez de vie pour vous dire adieu.
    - Alors, c'est vrai ! Il était en pleine santé hier soir, au banquet. Il a mangé autant qu'une harde de vautours et il n'a pas arrêté de mettre sa main sur les jupes des servantes. Comment est-il possible qu'il ait été
    frappé aussi brutalement ?
    - Je suppose que les soldats d'Ahuizotl frappent
    toujours brutalement.
    - quoi ?
    - J'ai d'abord cru que les quatre gardes du palais venaient pour moi, à
    cause de ce que j'ai fait à Chimali. Mais ils m'ont écarté et ont fondu sur Gourmand de Sang. Il avait son macquauitl, comme toujours, aussi il ne s'est pas rendu sans combattre et trois des quatre soldats sont partis en saignant abondamment. Malheureusement, il a été transpercé par un coup de lance. "
    Tout s'éclairait. Ahuizotl m'avait promis de faire exécuter un quelconque individu à ma place. Son choix était certainement déjà fait quand il m'en avait parlé. Il avait jadis déclaré que Gourmand de Sang était trop vieux pour jouer un autre rôle que celui de nourrice dans mes expéditions commerciales et il avait aussi dit que tout le monde devrait savoir que ses menaces n'étaient jamais vaines. Je faisais partie de ce " tout le monde ".
    Je m'étais félicité d'avoir échappé au ch‚timent et j'avais fêté
    l'événement en fol‚trant avec Zyanya au moment même o˘ s'accomplissait ce qui n'avait pas pour unique but de m'horrifier et de me peiner, mais aussi de m'ôter toutes les illusions que j'aurais pu entretenir sur mon propre compte, afin de me mettre en garde de ne jamais aller à rencontre de la volonté de l'implacable despote qu'était Ahuizotl.
    " II vous lègue sa maison et tous ses biens, mon garçon ", dit une voix.
    C'était le prêtre qui venait d'apparaître sur le seuil et qui s'adressait à
    Cozcatl. " J'ai enregistré son testament et je me porte garant de son exécution. "
    Je le bousculai et courus vers la pièce du fond. Les murs, qu'on n'avait pas eu le temps de chauler, étaient
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    éclaboussés de sang et la paillasse de mon vieil ami en était complètement inondée ; pourtant je ne voyais aucune blessure. Il n'avait que son pagne et il était étendu sur le ventre. Les yeux fermés, il tourna vers moi sa tête grisonnante.
    Je me jetai à terre près de lui, sans me soucier du sang répandu et je lui dis d'une voix pressante : " Maître quachic, c'est votre élève Perdu dans le Brouillard. "
    II ouvrit lentement les yeux, puis en referma rapidement un dans un clin d'oil accompagné d'un pauvre sourire. Je vis alors sur lui les stigmates de la mort : son regard si perçant avait pris une couleur de cendre et son nez charnu avait maintenant l'épaisseur d'une lame de couteau.
    " Je suis désolé, sanglotai-je.
    - Il ne.faut pas, me répondit-il avec beaucoup de difficulté. Je meurs en combattant. Il existe des fins bien pires et elles m'ont été épargnées. Je vous souhaite... une aussi belle mort. Adieu, jeune Mixtli.
    - Attendez ! criai-je, comme s'il était possible de retarder la mort. C'est Ahuizotl qui l'a voulu parce que j'ai vaincu Chimali. Pourtant vous n'avez rien à voir dans cette histoire ; vous n'avez même pas pris parti. Pourquoi donc l'Orateur Vénéré s'est-il vengé sur vous ?
    - Parce que c'est moi, parvint-il à articuler, qui vous ai appris à tous les deux à tuer. " II sourit encore et ses yeux se refermèrent. " J'ai été
    un bon maître, n'est-ce pas ? "
    Ce furent ses dernières paroles et, pour lui, il ne pouvait y avoir de plus belle oraison. Je me refusais à croire qu'il ne parlerait plus ; je pensais que c'était sa position qui l'empêchait de respirer et qu'il retrouverait son souffle si je l'installais plus confortablement. Je l'empoignai désespérément pour le retourner et il se vida de ses entrailles.
    Tout en pleurant la mort de Gourmand de Sang et en ruminant ma colère, je me consolais un peu de ce qu'Ahuizotl ne saurait jamais que c'était moi qui avait
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    le dessus, car je l'avais privé de sa fille. Je

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