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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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de son macquauitl, courait lui aussi sur la branche. Pendant un instant je restai interloqué. Pourquoi une embuscade si visible ? Pourquoi s'était-il déshabillé ?
    Enfin, je compris et je dus sourire comme un coyote. Pendant la réception de la veille, Chimali ne m'avait pas vu me servir de mon cristal et apparemment, personne n'avait songé à l'informer de cette soudaine amélioration de ma vision. Il avait retiré ses vêtements afin que la teinte de sa peau se confonde avec celle des branches brunes du cyprès. Il croyait être absolument invisible pour son vieil ami la Taupe, pour son camarade d'école Perdu dans le Brouillard, et pensait que je t‚tonnerais à sa recherche, au milieu des arbres. Il lui suffirait de rester là, en sécurité, jusqu'au moment o˘ je finirais par passer au-dessous de lui.
    Alors, il sauterait, son macquauitl à la main, un seul coup et je serais mort.
    L'espace d'un instant, je pensai que c'était presque injuste de m'être servi de mon cristal pour découvrir sa
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    cachette. Puis je me dis qu'il avait d˚ être très satisfait de la condition que j'avais imposée de se rencontrer seuls. Après en avoir terminé avec moi, il n'aurait plus qu'à se rhabiller, rentrer en ville, raconter qu'il m'avait fait face bravement et quel duel féroce et chevaleresque nous avions disputé avant qu'il ne me terrasse. Connaissant bien Chimali, je savais qu'il irait jusqu'à se faire lui-même de petites blessures pour rendre son histoire plus crédible. Je n'éprouvais donc plus de regret pour ce que j'allais faire. Je rentrai ma topaze sous mon manteau, laissai tomber mon macquauitl sur le sol et, empoignant à deux mains le manche de ma lance, je m'enfonçai dans le bois brumeux.
    Je me mis à avancer prudemment et lentement comme se devait de le faire ce piètre combattant qu'était Perdu dans le Brouillard, les yeux plissés comme ceux d'une taupe. Je ne me dirigeai pas tout de suite vers l'arbre o˘ il se trouvait, mais simulai une exploration méthodique du bois. Chaque fois que j'arrivais près d'un arbre, je tendais le bras loin devant moi, en donnant des coups de lance maladroits sur le tronc, avant de continuer à avancer.

    Cependant, j'avais parfaitement noté l'endroit o˘ Chimali se cachait et la position de la branche sur laquelle il s'était couché. A mesure que j'approchais, je relevai de plus en plus mon épée, jusqu'à ce qu'elle f˚t toute droite devant moi, la pointe vers le haut, comme Gourmand de Sang nous avait appris à le faire dans la jungle pour décourager les jaguars à
    l'aff˚t de bondir sur nous. Avec mon arme dans cette position, j'étais certain qu'il ne pourrait pas sauter sur moi par-devant ; il lui faudrait attendre que la pointe de ma lance soit passée au-dessous de lui, avant de me frapper derrière la tête ou la nuque. Je m'approchai de son arbre exactement de la même manière que je l'avais fait pour les autres, toujours plissant les yeux et sans regarder une seule fois en l'air. Au moment o˘ je passai sous sa branche, je donnai, de toutes mes forces, un grand coup de lance vers le haut.
    J'eus un moment d'angoisse : la pointe de la lance ne l'avait pas atteint ; elle ne s'enfonça pas dans la chair, mais heurta la branche avec un grand bruit. Je reçus un
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    choc violent dans les deux bras. Mais Chimali avait d˚ l‚cher prise. Le coup que j'avais donné sur la branche le fit tomber par terre et il tomba juste derrière moi, en plein sur le dos. J'entendis sa respiration sifflante tandis que le macquauitl lui échappait des mains. Je fis un tour sur moi-même et je lui donnai un coup sur la tête qui l'immobilisa. En me penchant sur lui, je me rendis compte qu'il n'était pas mort, mais qu'il resterait inconscient pendant un bon moment. Je ramassai son épée et revins sur mes pas. Je repris mon macquauitl à l'endroit o˘ je l'avais laissé et j'allai rejoindre les deux jeunes porteurs d'armes.
    Cozcatl eut un petit sourire quand il vit que j'avais l'arme de mon adversaire à la main. " Je savais bien que vous le tueriez, Mixtli.
    - Je ne l'ai pas tué. Il est sans connaissance et s'il se réveille, il s'en tirera avec un bon mal de tête. S'il se réveille, car je t'ai promis, il y a bien longtemps, que lorsque viendrait l'heure de Chimali, tu aurais le choix de son exécution. " Je tirai le poignard de rha ceinture et le tendis à Cozcatl. Le page nous regardait avec un air fasciné et horrifié à la fois. Je montrai le bois à

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