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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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avaient besoin. Comme les armées mexica n'avaient jamais gagné un seul combat contre les Puré-pecha ainsi équipés, aucun de nos soldats n'avait pu chiper sur le champ de bataille le moindre poignard.
    Je ne fis aucune opération commerciale, mais avec mes compagnons, je go˚tai à certains mets qui étaient nouveaux ou très rares pour nous - la liqueur de miel de Tlaxco, par exemple. Autour de la ville, les massifs arides bourdonnaient littéralement tout au long de la journée. Tandis que les hommes grattaient la terre pour y découvrir le métal enfoui, les femmes et les enfants récoltaient le miel doré. Une partie de ce miel était simplement éclaircie et vendue comme sucre ; on en faisait sécher aussi une certaine quantité au soleil, jusqu'à ce qu'elle se cristallise et devienne encore plus sucrée ; le reste était transformé - par une méthode aussi secrète que celle qui servait à fabriquer le métal meurtrier - en une boisson appelée ch‚pari, qui est bien meilleure et bien plus forte que l'aigre octli tant prisé des Mexica.
    Le ch‚pari, tout comme le métal, n'était jamais exporté en dehors du Michoac‚n, aussi nous profitions de notre passage dans ce pays pour en boire le plus possible. Nous nous régalions aussi avec le poisson des lacs ou des rivières, les cuisses de grenouilles, les anguilles, à chaque fois que nous passions la nuit dans une auberge. En revanche, ce peuple observe des coutumes très particulières en ce qui concerne la chasse du gibier comestible. Les Purépecha ne tuent jamais de cerfs parce qu'ils croient qu'ils sont une des manifestations du Dieu-Soleil ; en effet, à leurs yeux, les bois de cet animal font penser aux rayons du soleil. Ils n'ont pas non plus le droit d'abattre des écureuils, parce que leurs prêtres qui sont aussi sales et hirsutes que les nôtres, s'appellent des tiuîmencha, ce qui veut dire écureuil noir. C'est pourquoi, quand on ne nous servait pas de poisson, on nous donnait à manger des volatiles sauvages ou domestiques.
    Par contre, après dîner, le choix qu'on nous proposait 562
    était beaucoup plus large. J'ai déjà évoqué le comportement sexuel des Purépecha. Selon ses propres conceptions, un étranger peut le juger indignement débauché ou d'une très grande tolérance, mais ce qui est certain, c'est qu'il s'adapte à tous les go˚ts imaginables. A la fin du repas, le soir à l'auberge, le patron venait toujours nous demander, à moi et à mes porteurs : " Voulez-vous une douceur-homme ou femme ? " Je ne m'occupais pas de mes hommes, car je les payais suffisamment bien pour qu'ils puissent s'offrir une petite fantaisie. quant à moi, avec Zyanya qui m'attendait à la maison, je n'avais plus envie de go˚ter à toutes les possibilités que m'offrait ce nouveau pays, comme je le faisais quand j'étais seul. Je répondais donc invariablement : " Ni l'un, ni l'autre. "
    Alors l'aubergiste, sans sourciller et sans rougir, insistait : " Vous voulez peut-être un fruit vert ? " II était vraiment nécessaire pour un étranger en quête de plaisir, de préciser quel genre de compagnon de lit il souhaitait - femme ou homme adulte, jeune fille ou jeune garçon - car dans ce pays il n'était pas toujours facile de définir le sexe d'un individu. En effet, les Purépecha ont aussi une autre étrange coutume : ils arrachent, rasent ou enlèvent par tout autre moyen, tous les poils qu'ils ont sur la figure, les sourcils et la moindre trace de duvet sous les bras ou entre les jambes. Hommes, femmes, enfants, tous ne conservent que leurs cils. De plus, contrairement à leur impudeur de la nuit, ils se couvrent pendant la journée de manteaux ou de blouses superposées, si bien qu'il est fort malaisé de différencier les hommes des femmes.
    Nous rejoignîmes la côte à un endroit o˘ il y avait une grande rade bleue, protégée de l'assaut des vagues furieuses et des tempêtes par deux bras de terre qui se refermaient sur elle. Le village était appelé Patamkuaro par ses habitants et Acamepulco par les marchands mexica qui y passaient. Les noms pore et nahuatl provenaient tous les deux des roseaux et des joncs innombrables qui poussent à cet endroit. Acamepulco était un port de pêche autonome et également un marché pour les peuples qui vivaient le long de la côte, à l'est comme à
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    l'ouest et qui venaient, dans leurs pirogues, y apporter les produits de la mer et de la terre : poisson, tortue, sel, coton, cacao, vanille et

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