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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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Tenochtitl‚n, le Uey tlatoani Axayacatl fut contrarié, ajuste titre. Il donna à ses sorciers l'ordre de tourmenter cet insupportable voisin.
    Si ce qu'on raconte est vrai, il paraîtrait qu'une tête gravée sur une pierre, sur un mur de la salle du trône de Moquihuic, se mit soudain à
    parler et la remarque était si insultante pour sa virilité que Moquihuic se saisit d'une hache de guerre et pulvérisa la sculpture. Puis, alors qu'il était couché avec sa Première Dame, les lèvres du tipili de celle-ci se mirent à mettre en doute, elles aussi, cette virilité. Outre que ces événements rendirent Moquihuic impuissant même avec ses concubines, il en fut considérablement effrayé. Malgré tout, il ne voulut pas se soumettre à
    l'Orateur Vénéré. Aussi, au début de l'année de la fête de mon nom, Axayacatl s'empara par les armes de Moquihuic. Axayacatl en personne jeta Moquihuic du haut de son orgueilleuse pyra-68
    mide, lui fracassant ainsi la cervelle. Par conséquent, quelques mois plus tard, lorsque mon père et moi nous rendîmes à Tlatelolco, cette ville n'était plus que le cinquième " quartier " de Tenochtitl‚n, l'endroit du marché, bien qu'elle f˚t encore couverte de temples, de palais et de pyramides.
    Cet immense marché en plein air me parut aussi grand que l'île de Xaltoc‚n tout entière, mais bien plus riche, bien plus peuplé et bien plus bruyant.
    Des allées divisaient la surface en carrés o˘ les vendeurs étalaient leur marchandise sur des bancs ou sur des tapis. Chaque carré ou parcelle était alloué à différentes sortes de produits. Il y avait le coin des orfèvres et des argentiers, celui des plumassiers, celui des marchands de légumes et de condiments, de viande et d'animaux vivants, de tissus et de cuirs, d'esclaves et de chiens, de poteries et de cuivres, de médicaments et de cosmétiques, de corde, de ficelle et de fil, d'oiseaux et de singes enroués et autres animaux de compagnie. Ah ! c'est vrai qu'on a réinstallé ce marché et que vous devez le connaître. Bien qu'il f˚t tôt, l'endroit grouillait déjà d'acheteurs. La plupart étaient macehualli, comme nous, mais il y avait aussi des seigneurs et des dames qui désignaient impérieusement ce qu'ils voulaient et laissaient à leurs serviteurs le soin de marchander.
    Nous e˚mes de la chance d'arriver de bonne heure, car, sur un étal, était vendue une denrée si périssable qu'elle aurait disparu avant midi, la gourmandise la plus indéniable de tout ce qui était à vendre là. C'était de la neige. Elle venait du sommet de Flxtaccihuatl, à dix longues courses de là, amenée par de rapides coursiers se relayant dans la fraîcheur de la nuit, et le marchand la conservait dans d'épaisses jarres recouvertes d'une quantité de nattes de fibre. La portion co˚tait vingt grains de cacao, c'est-à-dire la paie d'une journée entière d'un travailleur moyen de la nation Mexica. Pour cent grains, on pouvait avoir un esclave assez solide et vigoureux, aussi la neige était-elle plus chère au poids que n'importe quelle autre marchandise du marché de Tlatelolco, même les plus co˚teux bijoux des étals des orfèvres. En dehors des nobles, peu de gens pouvaient 69
    s'offrir cet onéreux rafraîchissement. Pourtant le vendeur de glace nous dit qu'il arrivait à vendre tout son stock du matin avant qu'il ne fonde.
    Mon père grommela. " Je me souviens des Temps Difficiles, l'année Ce Tochtli, Un Lapin. Il neigea pendant six jours sans arrêt. La neige n'était pas seulement gratuite, c'était une calamité. " Mais il se calma et dit au vendeur qui ne s'en souciait guère : " Bon, puisque c'est la fête du garçon... "
    II fit glisser le sac qu'il avait en bandoulière et compta vingt grains de cacao. Le marchand les examina un par un pour voir si ce n'étaient pas des contrefaçons en bois, ou des haricots creux et alourdis avec des saletés.
    Puis il découvrit une jarre, puisa une cuillerée de la précieuse friandise, la mit dans une feuille pliée en cornet, versa dessus une rasade de sirop, et me la tendit.
    Je croquai goul˚ment et faillis tout l‚cher, tant je fus surpris par le froid. J'en avais mal aux dents et au front, mais c'était la chose la plus délicieuse que j'aie jamais mangée de ma vie. Je la tendis à mon père pour qu'il y go˚te. Il la lécha une fois et parut y prendre autant de plaisir que moi, mais il prétendit qu'il n'en voulait plus. " Ne mords pas, Mixtli
    ", me dit-il, "

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