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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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elle dit de notre Aztèque, à propos de la mort de sa femme : " Bien qu'étant d'une race inférieure, il semble être un homme capable de sentiments humains et il ressent les malheurs et les blessures avec autant d'intensité que nous. " Cette sympathie est bien compréhensible, car l'amour immuable de Votre Majesté pour la jeune reine Isabelle et pour son fils Philippe est bien connu et admiré par tout le monde.
    Cependant, nous suggérons respectueusement à Votre Majesté de ne pas trop prendre en pitié des gens qu'elle ne connaît pas aussi bien que nous et, en particulier, cet homme qui s'en montre bien indigne. Il a pu parfois ressentir des chagrins occasionnels ou concevoir des pensées humaines qui ne discréditeraient pas un Blanc. Mais Votre Majesté a certainement remarqué que tout en prétendant qu'il était devenu Chrétien, ce vieux fou ne cesse de divaguer quand il parle des errances terrestres de sa défunte compagne, et pourquoi ? Parce qu'elle n'avait pas sur elle un certain caillou vert quand elle est morte. De plus, comme votre Majesté va pouvoir s'en rendre compte, l'Aztèque n'a pas été bien longtemps affligé par cette perte et, dans les pages suivantes, elle le verra à nouveau faire des siennes et se conduire comme par le passé.
    Sire, il n'y a pas bien longtemps, nous avons entendu un prêtre plus sage que nous dire qu'on ne doit jamais louer sans réserve un homme qui vit encore et navigue
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    sur les eaux tumultueuses de l'existence, car ni lui, ni personne, ne peut savoir s'il échappera aux tempêtes, aux récifs et au chant des Sirènes pour arriver à bon port. On ne peut glorifier que celui qui a terminé ses jours et que Dieu a guidé vers le port du Salut, car on ne chante le Gloria qu'à
    la fin.
    que ce Dieu qui nous guide continue à prodiguer ses bienfaits sur notre Impériale Majesté à laquelle son chapelain et serviteur baise les pieds, (ecce'signum) Zumarraga
    OCTAVA PARS
    Mon drame personnel avait fait passer le reste du monde au second plan, mais je n'étais pas sans savoir que la nation mexica tout entière connaissait une tragédie. La requête désespérée et inattendue qu'avait adressée Ahuizotl à Nezahualpilli en lui demandant son aide pour venir à
    bout des eaux, fut son dernier acte en tant qu'Orateur Vénéré. Il se trouvait à l'intérieur de son palais quand celui-ci s'effondra, mais il ne fut pas tué, bien qu'il e˚t sans doute préféré l'être. Une poutre lui était tombée sur la tête et, à ce qu'on m'a dit, car je ne l'ai jamais revu vivant à partir de ce jour, il n'eut pas plus de jugement que le morceau de bois qui l'avait assommé.
    La coutume s'opposait ace qu'Ahuizotl f˚t déchu de son titre d'Orateur Vénéré tant qu'il était en vie, même s'il radotait et si on ne pouvait avoir plus de respect pour sa personne que pour un légume ambulant. Aussi, dès que ce fut possible, le Conseil décida de choisir un régent pour gouverner à sa place. C'est sans nul doute pour se venger, de ce qu'Ahuizotl avait fait périr deux d'entre eux au moment de la catastrophe de la digue, que ces vieillards refusèrent de prendre en considération la candidature la plus évidente, celle de son fils aîné, Cuauhtemoc. Ils désignèrent comme régent son neveu Motecuzoma le Jeune, car, dirent-ils : "
    Motecuzoma Xocoyotzin a fait la preuve de ses capacités comme prêtre, comme chef militaire et comme gouverneur de régions éloignées. "
    Je me souvenais des paroles tonnées un jour par Ahuizotl : " Jamais nous ne mettrons sur le trône un tambour creux ! " Et je pensais qu'il valait mieux pour lui avoir perdu la raison et ne pas voir cette chose se produire. S'il avait été tué et qu'il soit mort avec toute sa tête, il 653
    serait remonté du plus profond de Mictl‚n pour asseoir son cadavre sur le trône à la place de Motecuzoma.
    Mais en ce temps-là, je ne m'intéressais pas aux intrigues de la cour. Ma maison était remplie de souvenirs pénibles que je souhaitais fuir. La vue de ma propre fille me faisait mal parce qu'elle me rappelait trop Zyanya.
    Ensuite, je pensais avoir trouvé un moyen pour que Cocôton ne ressente pas trop durement la perte de sa mère et de plus, mon ami Cozcatl et sa femme quequel-mîqui, quand ils vinrent me présenter leurs condoléances, avaient laissé échapper qu'ils n'avaient plus de toit, car leur maison avait été
    emportée par les eaux.
    " Ce n'est pas vraiment une catastrophe, m'avoua Cozcatl. A

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