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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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élevé. Lorsqu'enfin je sentis le fond du bateau toucher le fond de la mer et que je sus que j'avais sombré, je m'étonnai vaguement de ne pas sentir l'eau me recouvrir et les poissons jouer dans mes cheveux.
    J'avais d˚ perdre connaissance, car lorsque je revins à moi, il ne pleuvait plus, le soleil brillait et je regardai autour de moi, émerveillé. Je m'étais bien échoué, mais dans un endroit peu profond. L'eau ne m'arrivait qu'à la ceinture car l'acali s'était abîmé sur une plage de galets qui s'étendait à perte de vue des deux côtés, sans un seul signe de vie humaine. A bout de forces, je sortis de mon canoÎ et, traînant mon ballot trempé, j'atteignis le rivage. Des cocotiers poussaient derrière la plage, mais j'étais bien trop faible pour y grimper ou même pour les secouer ou chercher une nourriture quelconque. Je sortis à grand-peine le contenu de mon sac pour le faire sécher au soleil et je retombai dans l'inconscience.
    quand je me réveillai, il faisait noir et je mis un moment pour réaliser que je n'étais plus ballotté par les vagues. Je n'avais pas la moindre idée de l'endroit o˘ je me trouvais, mais il me semblait que je n'étais pas seul 662
    car j'entendais autour de moi des crépitements mystérieux et inquiétants.
    Ils semblaient venir de partout et de nulle part comme un feu de broussailles se resserrant sur moi ou comme une armée cherchant à
    m'encercler - sans prendre beaucoup de précautions, car j'entendais bouger les galets et craquer les brindilles qui jonchaient la plage. Je m'assis et le bruit cessa aussitôt, mais quand je me recouchai, le sinistre vacarme reprit. Pendant toute la nuit, à chaque fois que je remuais, le crépitement s'arrêtait, puis reprenait. Je n'avais pas fait de feu avec mon cristal pendant que le soleil était là et je n'avais plus aucun moyen de fabriquer une torche. Je ne pouvais rien faire d'autre que de rester éveillé à
    attendre que quelque chose me saute dessus quand, enfin, les premières lueurs de l'aube me permirent de voir ce dont il s'agissait.
    Cette vision me donna la chair de poule. La plage tout entière, sauf un petit cercle autour de moi, était recouverte de crabes gris-brun, grands comme ma main, qui dérapaient maladroitement sur le sable en se cognant les uns aux autres. De plus, leurs deux pinces de devant étaient différentes.
    Ils se servaient de la petite comme d'une baguette de tambour pour taper sur la grosse, sans jamais se lasser et d'une manière très peu musicale.
    L'aube semblait être le signal qu'ils attendaient pour mettre un terme à
    leur ridicule cérémonie. La horde innombrable s'éclaircit peu à peu, à
    mesure qu'ils rentraient sous les sables, mais j'arrivai à en attraper quelques-uns car je trouvais qu'ils me devaient bien une compensation pour m'avoir tenu dans l'angoisse toute la nuit. Leur corps était petit et il n'y avait presque rien à en tirer, mais la grosse pince-tambour me fit un savoureux petit déjeuner, lorsque je l'eus fait griller sur le feu.
    Enfin, rassasié pour la première fois depuis bien longtemps et ayant un peu récupéré mes forces, je m'écartai du feu pour faire le point. J'étais revenu dans le Monde Unique et certainement toujours sur la côte ouest, mais bien plus au nord qu'avant. A l'ouest, la mer s'étalait toujours jusqu'à l'horizon, mais elle était bien plus calme qu'au sud ; pas de rouleaux ni même de ressac, juste un petit clapot sur le rivage. De l'autre côté, à l'est,

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    au-delà de la ligne des cocotiers, se dressait une chaîne de montagnes qui semblaient prodigieusement hautes, mais couvertes de forêts et bien différentes des sinistres reliefs volcaniques o˘ je me trouvais peu avant.
    Je n'avais aucun moyen de savoir jusqu'o˘ le courant et l'orage m'avaient poussé, mais j'étais s˚r qu'en suivant la côte vers le sud, je finirais par me retrouver un jour dans cette baie près du Tzeboruko en pays connu. De plus, si je restais sur la plage, je trouverais facilement de quoi manger et de quoi boire avec les crabes-tambours et le lait des noix de coco, si rien d'autre ne se présentait.
    Mais je ne pouvais plus supporter la vue de ce maudit océan. Les montagnes m'étaient totalement inconnues et peut-être peuplées de tribus sauvages et de bêtes féroces, cependant, ce n'étaient que des montagnes, j'en avais l'expérience et j'avais déjà vécu de leurs ressources. Ce qui m'attirait le plus, c'était de savoir qu'elles

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