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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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allaient m'offrir une variété de paysages bien plus grande que la mer. Je restai donc sur la plage juste le temps de me reposer pendant deux ou trois jours, puis je rassemblai mes affaires et partis vers l'est en direction des premiers contreforts.
    On était au milieu de l'été et c'était une chance pour moi car, même à
    cette saison, les nuits étaient froides. Les quelques vêtements et la couverture que j'avais emportés étaient bien usés et leur séjour dans l'eau salée ne les avait pas arrangés. Si je m'étais aventuré dans ces montagnes pendant l'hiver, j'aurais réellement souffert car les indigènes m'ont appris que la mauvaise saison apportait un froid mordant et de la neige à
    hauteur d'homme.
    Je finis par rencontrer des gens, mais après plusieurs jours au point que je commençais à me demander si l'éruption du Tzeboruko ou quelque autre catastrophe n'avait pas complètement dépeuplé le Monde Unique.
    C'était un peuple bien étrange, en vérité, qui s'appelait les Tarahumara, ce qui signifie Pieds Rapides et à juste titre, comme je vous le montrerai.
    Je fis ma première rencontre alors que je me trouvais sur le sommet d'une falaise, me reposant un peu après une ascension épuisante et admirant un paysage à couper le souffle.
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    C'était une gorge très profonde o˘ les arbres poussaient à même la paroi.
    Tout en bas coulait une rivière alimentée par une cascade qui jaillissait d'une échancrure de la montagne située de l'autre côté du canon o˘ je me trouvais. La chute avait facilement une demi-longue course de hauteur, puissante colonne d'eau en haut et gigantesque panache d'écume blanche dans le bas. J'étais en train de la contempler lorsque j'entendis crier :
    " Kuira-ba ! "
    Je sursautai car c'était la première voix humaine que j'entendais depuis bien longtemps, mais elle semblait bien intentionnée et je pensais qu'il s'agissait d'un salut. Un jeune homme venait à moi en souriant. Il avait un beau visage, dans la mesure o˘ l'on peut dire qu'un faucon est beau et il était bien b‚ti, quoiqu'un peu plus petit que moi. Il était correctement vêtu, mais pieds nus, comme moi du reste, car mes sandales étaient parties en lambeaux depuis bien longtemps. Sur son pagne en peau de daim, il portait un manteau aux vives couleurs, en daim également, dont la coupe était nouvelle pour moi, car il avait des manches jusqu'aux poignets, pour tenir plus chaud.
    Je lui rendis son salut en répétant : " Kuira-ba ". Il me ihontra la cascade en souriant aussi fièrement que s'il en avait été le propriétaire et déclara : " Basa séa-chic ", ce qui de toute évidence voulait dire Chute d'Eau. Je répétai ce mot en insistant dessus pour lui montrer que je la trouvais très belle et très impressionnante. Le jeune homme se désigna lui-même en disant : " Tes-disora ", ce qui devait être son nom et qui signifie, je devais l'apprendre par la suite, Plant de MaÔs. Je pointai un doigt sur moi et dit : " Mixtli ", tout en lui indiquant un nuage dans le ciel. Il hocha la tête, posa la main sur sa poitrine et répondit : "
    Tarahumara ", puis la tendit dans ma direction en disant : " Chichimeca ".
    Je secouai violemment le chef et rectifiai, " Mexi-catl ! " en me frappant la poitrine à plusieurs reprises. Sur quoi, il me considéra avec indulgence, comme si j'avais évoqué une des innombrables tribus des Chichimeca, Peuple Chien. Plus tard, je devais m'apercevoir que les Tarahumara n'avaient jamais entendu parler des
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    Mexica, de notre société civilisée, de notre science, de notre puissance et de nos terres lointaines et que, de toute façon, ils s'en seraient fort peu souciés. Ils mènent une vie paisible dans leur repaire montagneux et, ne manquant de rien, ils ne cherchent à entrer en contact avec personne et s'aventurent rarement en dehors de leur territoire. Ils ne connaissent donc pas les autres peuples, sauf ceux des pays voisins d'o˘ leur viennent parfois une horde de pillards, ou de simples voyageurs comme moi.
    Au nord de leur pays, vivent les redoutables Yaki et il aurait fallu être fou pour chercher à établir des contacts avec eux. J'avais entendu parler de cette peuplade par le vieux pochtecatl scalpé. Tes-disora m'en apprit davantage quand je fus capable de comprendre son langage : " Les Yaki sont plus cruels que les bêtes les plus féroces. En guise de pagne, ils portent les cheveux de ceux qu'ils ont scalpés, avant de les massacrer et de les

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