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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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d'une constitution assez frêle avec une tête un peu grosse et cette légère disproportion le faisait paraître plus petit qu'il ne l'était en réalité. Il avait un teint de cuivre clair, des yeux qui brillaient d'un éclat glacé et des traits réguliers, à part un nez un peu épaté.
    Au cours de la cérémonie du sacre, quand il ôta les manteaux noir et bleu de l'humilité, il apparut vêtu d'un habit d'une richesse incroyable, très révélateur des go˚ts qu'il allait déployer à partir de ce moment. quand il paraissait en public il ne portait jamais le même costume, mais tous étaient plus somptueux les uns que les autres.
    Il avait des maxtlatl de cuir rouge ou de coton brodé dont les pans lui retombaient jusqu'aux genoux, devant et derrière. Je le soupçonne d'avoir adopté ces pagnes si amples, afin de ne pas courir le risque de dévoiler par hasard la malformation génitale à laquelle j'ai fait allusion. Il était chaussé de sandales dorées et parfois, quand il n'avait pas à marcher, ses semelles étaient en or massif. Il ruisselait de bijoux : un collier d'or avec un médaillon lui recouvrait presque toute la poitrine ; à la lèvre inférieure, un labret de cristal avec une plume d'oiseau en inclusion ; des boucles d'oreilles en jade et une turquoise à la narine. Sur la tête, il portait un diadème d'or piqué de hautes plumes ou bien une coiffure de plumes de quetzal grandes comme le bras.
    Mais le plus stupéfiant, c'étaient ses manteaux. Ils lui tombaient toujours jusqu'aux chevilles et étaient tissés de plumes éblouissantes et rares.
    Certains étaient d'une seule couleur, écarlate, jaune, bleu, vert et d'autres multicolores. Je me souviens particulièrement de l'un d'eux fait uniquement de plumes de colibri multicolores, irisées et scintillantes.
    quand je vous aurai dit que les plumes du colibri ne sont pas plus grosses qu'un cil, Votre Excellence pourra juger du talent et du travail du plu-716
    massier et de la valeur inestimable d'une telle ouvre d'art.
    Pendant ses deux années de régence, Motecuzoma avait vécu simplement avec ses deux femmes dans quelques pièces du vieux palais, alors bien délabré, de son grand-père Motecuzoma l'Ancien. Il s'habillait sobrement, ne déployait aucune pompe et se gardait d'exercer tous les pouvoirs dévolus à
    un régent. Il n'avait promulgué aucune nouvelle loi, ni fondé d'autres colonies de peuplement sur les frontières, ni entrepris de guerre. Il s'était contenté de régler les affaires courantes qui n'exigeaient pas de décision spectaculaire.
    Mais, quand il se dépouilla de ses manteaux bleu et noir pour devenir Orateur Vénéré, il rejeta en même temps toute humilité. Je ne pourrai pas mieux vous le faire comprendre qu'en vous racontant ma première entrevue avec lui, quelques mois après son accession, quand il commença à recevoir un par un tous les nobles et tous les chevaliers. Il prétendait vouloir se familiariser avec des subordonnées qu'il ne connaissait que comme des noms sur un registre, mais je crois bien que le but réel de l'opération était de nous impressionner par sa majesté et sa magnificence. quand il en eut terminé avec les courtisans, les nobles, les prêtres, les devins et les sorciers, vint le tour des Chevaliers-Aigle et je fus convoqué à la cour.

    Je m'y présentai,, resplendissant et mal à l'aise dans ma tenue emplumée et le laquais qui était devant la porte de la salle du trône me dit :
    " Le Seigneur Chevalier-Aigle Mixtli veut-il enlever son uniforme ?
    - Certainement pas, lui répondis-je. J'ai eu bien trop de mal à y rentrer.
    - Seigneur, reprit-il, visiblement embarrassé, c'est un ordre du Uey tlatoani en personne. ‘tez votre casque, votre bouclier et vos sandales et enfilez ceci sur votre armure.
    - Ces guenilles ! m'exclamai-je en le voyant me tendre un vêtement informe de cette fibre de maguey qu'on utilise pour faire des sacs. Je ne viens ni pour supplier, ni pour quémander. Comment oses-tu ?
    - Je vous en conjure, Seigneur, supplia-t-il en se tor-717
    dant les mains, vous n'êtes pas le premier qui s'en offense, mais la règle est maintenant que tous ceux qui se présentent devant l'Orateur Vénéré
    soient nu-pieds et vêtus en mendiant. Je ne peux pas vous laisser entrer autrement ; il m'en co˚terait la vie.
    - quelle folie ! " murmurai-je. Mais pour épargner le pauvre diable, je déposai mon casque, mon bouclier et mon manteau et m'affublai de la toile de

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