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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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dit aussi que tu parlais très bien plusieurs langues. " II se tut et je lui dis :

    " Merci, Seigneur Orateur.
    - Ce n'était pas un compliment, ricana-t-il.
    - Vous avez dit que je parlais très bien, Seigneur. " Les membres du Conseil roulaient des yeux effarés. " Arrête tes insolences ! quelles langues parles-tu ?
    - Je parle à la fois le nahuatl classique et la forme plus courante de Tenochtitl‚n, de même que le nahuatl plus raffiné de Texcoco et aussi d'autres dialectes de pays étrangers comme Texcala. "
    Motecuzoma tambourinait impatiemment sur ses genoux avec ses doigts.
    " Je parle couramment le lôochi des Zapoteca, mais pas aussi bien le pore du Michoac‚n. Je me fais comprendre dans la langue des Mixteca, dans plusieurs idiomes olméca, en maya et dans les dialectes dérivés. J'ai quelques notions d'otomi et...
    - Suffit ! coupa Motecuzoma. Tu auras peut-être l'occasion de pratiquer tes talents le jour o˘ je déclarerai la guerre à l'un de ces pays. Pour l'instant, tes cartes me suffiront. Dépêche-toi de me les apporter. "
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    Je me taisais. Je voyais que les vieillards me faisaient des signes impératifs, mais je ne comprenais pas pourquoi, quand Motecuzoma me cria presque :
    " Retire-toi, Chevalier Mixtli ! "
    Je sortis à reculons comme on me l'avait prescrit et tout en enlevant mon habit de suppliant, je dis au valet :
    " Cet homme est fou, mais est-il un tlahuele ou un simple xolopitli ? "
    Le nahuatl possède deux mots pour désigner un fou : xolopitli indique une personne dérangée, mais inoffensive et tlahuele, un dangereux maniaque. Mes paroles firent sursauter le domestique.
    " Je vous en prie, Seigneur, parlez moins haut. Je reconnais qu'il est un peu spécial. Savez-vous, par exemple, qu'il ne prend qu'un seul repas par jour, le soir, mais qu'il donne l'ordre de préparer des vingtaines et même des centaines de mets différents pour pouvoir disposer immédiatement de celui qui lui fait envie. Souvent il ne mange que d'une seule chose et go˚te du bout des lèvres à deux ou trois autres préparations.
    - Et on jette le reste ?
    - Oh non, il invite ses nobles favoris qui viennent par centaines, abandonnant leur propre table et c'est eux qui mangent ce que l'Orateur Vénéré refuse.
    - C'est curieux, murmurai-je. Je ne pensais pas qu'il aimait tant la compagnie.
    - En réalité, il ne l'aime pas. Les Seigneurs dînent dans la même salle à
    manger, mais ils n'ont pas le droit de parler et ils n'aperçoivent même pas l'Orateur Vénéré. Un grand paravent cache le coin o˘ il est installé, à
    l'abri des regards. Les invités ne peuvent même pas savoir s'il est réellement là sauf quand, de temps en temps, il leur fait passer un mets qu'il a particulièrement apprécié et auquel tout le monde doit go˚ter.
    - Alors, c'est qu'il n'est pas fou. Souviens-toi que le bruit a couru que le Uey tlatoani Tizoc était mort empoisonné. Tout cela peut paraître extravagant, mais ce n'est peut-être qu'une façon habile de s'assurer qu'il ne finira pas comme lui. "
    Bien avant de l'avoir rencontré, j'avais conçu une aversion extrême à

    l'égard de Motecuzoma. En quittant
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    le palais, ce jour-là, s'y ajoutait un vague sentiment de pitié. Oui, de pitié. La supériorité d'un chef doit s'imposer d'elle-même à ses sujets ; ils doivent baiser la terre devant lui non pas parce qu'il l'exige, mais parce qu'il le mérite. Tout ce protocole et cet appareil dont Motecu-zoma s'entourait me semblaient moins impressionnants que prétentieux et même pathétiques. Tout comme la surabondance de sa parure, c'était un simulacre de grandeur imposé par un homme qui doutait de lui-même.
    Ce soir-là, quand je rentrai chez moi, je trouvai Coz-catl qui m'attendait pour me donner les dernières nouvelles de son école. Tandis que je passais des vêtements plus commodes, il m'annonça en se frottant les mains de satisfaction :
    " L'Orateur Vénéré m'a chargé de prendre en main la formation de tous les serviteurs et les esclaves du palais, depuis les intendants supérieurs, jusqu'aux garçons de cuisine. "
    Je dis à Turquoise de nous apporter une cruche d'octli bien frais pour fêter l'événement et Chanteur …toile accourut pour nous allumer un poquietl.
    " Je reviens du palais, dis-je à Cozcatl, et j'ai eu l'impression que les domestiques étaient déjà très bien dressés, de même que les membres du Conseil et toutes les personnes en relation avec la cour.
    - Oui, les

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