Furia Azteca
étaient jeunes et ils furent tous pris dans le lot. Le prêtre qui était cloué au sol assistait à tout cela en gémissant, en jetant des yeux terrorisés sur ses propres parties si vulnérablement exposées. Mais, même dans leur fureur lubrique, les Tecpaneca avaient senti qu'ils ne devaient pas toucher à celui-là.
De temps à autre, les hommes parqués dans un coin essayaient de se libérer quand ils voyaient violer leur femme, leur sour ou leur fille. Mais le cordon de gardes les tenait prisonniers et ne les laissait même pas se détourner du spectacle. quand ils en eurent terminé avec les jeunes, les soldats, quoique leurs appétits et leurs capacités se fussent considérablement émoussés, réussirent à violer les femmes d'‚ge m˚r et même les deux ou trois grand-mères qui étaient du voyage.
Le soleil était déjà haut quand ils achevèrent leur t‚che. qual‚nqui leur donna l'ordre de rel‚cher les hommes. Alors, les pères, les frères et les oncles des victimes allèrent se jeter sur les corps désarticulés, souillés de sang et d'omicetl. Avec leurs couteaux d'obsidienne, les Tecpaneca les mutilèrent et les tuèrent.
Pendant ce temps, le prêtre écartelé était resté bien tranquille, espérant peut-être qu'on l'avait oublié. Mais à mesure que le soleil montait, il comprit que sa mort serait encore plus atroce que les autres car, saturée d'eau de chaux, la peau commençait lentement mais inexorablement à se rétracter en séchant. Les seins de Nochipa s'aplatissaient tandis que la peau resserrait son étreinte sur la poitrine du prêtre. Il suffoquait.
Le cou, les poignets et les chevilles de Nochipa le serraient comme un garrot. La figure, les mains et les pieds du prêtre prirent une vilaine couleur pourpre. De ses lèvres béantes, s'échappait un " euh... euh...
euh... " qui devenait de plus en plus inaudible.
Les soldats parcouraient le terrain, examinant chaque cadavre pour s'assurer que, selon mes ordres, pas un seul survivant ne réchapperait.
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Plus rien ne nous retenait à Yanquitlan, sauf le spectacle du prêtre en train de mourir.
Avec quatre de mes compagnons, je m'approchai de lui pour le regarder agoniser. La peau le comprimait de plus en plus. Son torse et ses membres étaient de plus en plus minces, tandis que ses extrémités enflaient. Sa tête était une informe courge noire.
Il était encore vaguement en vie, mais notre vengeance était accomplie.
qual‚nqui donna aux Tecpaneca l'ordre de se préparer à partir et pendant ce temps, je repassai le gué avec les trois autres vétérans pour retourner à
l'endroit o˘ attendait Béu. Sans dire un seul mot, je lui montrai les opales ensanglantées. Je ne savais pas au juste ce qu'elle avait vu, entendu et deviné et je ne sais pas non plus de quoi j'avais l'air à cet instant. Elle posa sur moi un regard plein d'horreur, de pitié, de reproche et de tristesse - c'était l'horreur qui dominait - elle se déroba quand je voulus poser ma main sur son bras.
" Allons, viens, Béu, lui dis-je d'un ton froid. Je vais te ramener à la maison. "
IHS
* A.I.M.C.
A Son Auguste et Impériale Majesté Catholique, l'Empereur Charles-quint, Notre Roi : Très Subtit et Très Judicieux Prince : de la ville de Mexico, capitale de la Nouvelle-Espagne, en ce troisième jour après la fête de la Purification, de l'année mille cinq cent trente de Notre Seigneur, nous vous adressons nos salutations.
Sire, nous ne pouvons qu'exprimer notre admiration devant la profondeur et l'audace des réflexions de notre Souverain dans le domaine des suppositions hagiologi-ques et notre sincère émerveillement devant la brillante hypothèse contenue dans la dernière lettre de Votre Majesté, à savoir que la divinité favorite des Indiens, quetzalcoatl, auquel notre Aztèque fait si souvent référence, serait, en réalité, l'apôtre Thomas qui serait venu sur ces terres, il y a quinze siècles, pour faire connaître l'évangile aux paÔens.
Bien entendu, Sire, même en tant qu'évêque de Mexico, nous ne pouvons donner notre imprimatur à une théorie aussi osée avant de l'avoir soumise aux plus hautes autorités de la hiérarchie de l'…glise. Cependant, nous pouvons attester qu'il existe tout un corpus de faits qui viennent à
l'appui de la supposition si novatrice de Votre Majesté.
Primo : le soi-disant Serpent à plumes a été le seul être surnaturel à être reconnu par toutes les nations et par toutes les
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