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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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préparais à partir, Fleur de Lune me fit comprendre qu'elle espérait bien que je l'avais mise enceinte, ce que son défunt mari n'avait jamais réussi à faire. Je souris, très flatté de ce compliment, mais elle m'expliqua qu'étant donné que j'étais très grand, l'enfant aurait des chances de l'être aussi et avoir ainsi une surface de peau considérable à décorer, ce qui ferait de lui un sujet d'envie pour les autres Otomi. Déçu, je la quittai en soupirant.

    Tant que je continuai à longer les rives de la R'donte Sh'mboi, le paysage demeurait verdoyant et fleuri. Mais le but de mon voyage était de retrouver les Azteca et c'est du désert, et d'au-delà, qu'ils venaient. Je tournai alors le dos aux terres habitées pour pénétrer dans des espaces vides, br˚lés et hostiles.
    Les déserts sont des lieux maudits par les dieux, quand ceux-ci ne les ignorent pas totalement.
    Le matin, Tonatiuh bondissait de sa couche sans la cérémonie préalable de l'aube o˘ il choisit d'ordinaire ses lances et ses flèches pour la journée.
    Chaque soir, il s'effondrait dans son lit, sans même se donner la peine d'endosser son éclatant manteau de plumes, ni d'étaler sa couverture de fleurs colorées. Entre ces deux moments, Tonatiuh n'était qu'une tache d'un jaune un peu plus intense dans un ciel également jaune. Accablant, obstiné, aspirant tout l'air, il se frayait dans le ciel un chemin embrasé, aussi lentement et aussi péniblement que je cheminais sur les sables arides.
    quant à
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    Tlaloc, le dieu-pluie, il s'intéressait encore moins au désert, bien que ce f˚t la saison des pluies.
    Il m'est arrivé de voir ou d'entendre un coyote ; c'est un animal qui semble s'acclimater partout. J'ai vu aussi quelques lapins et souvent, un ou deux vautours planaient au-dessus de moi en cercle. A part cela, les habitants du désert faisaient partie de l'espèce rampante : serpents à
    sonnettes, lézards de toutes sortes et scorpions presque aussi gros qu'une main.
    Les dieux des végétaux ne s'occupent pas non plus beaucoup du désert. En fait d'arbres, à part les cactus, on ne voit guère que quelques mizquitl rabougris, ou des yuca aux feuilles en forme de lance.
    La seule bonne déesse qui ose se promener dans ces lieux déshérités, c'est Xochiquetzal, la déesse de l'amour et des fleurs. Chaque printemps, elle vient embellir le moindre buisson et le moindre cactus.
    S'il arrive qu'une déesse fréquente impunément le désert, il n'en est pas de même pour les humains. Un homme qui voudrait le traverser sans y être préparé y trouverait un trépas assuré et un trépas lent et douloureux. Pour moi, bien que ce f˚t la première fois que je m'aventurais dans ces solitudes, je n'étais pas tout à fait inexpérimenté. Pendant mon enfance, le quachic Gourmand de Sang avait inclus dans son enseignement quelques principes pour survivre dans le désert. Gr‚ce à lui, je n'ai jamais manqué
    d'eau. Comme son nom l'indique, le cactus comitl a une forme de cruche.
    J'en choisissais toujours un qui e˚t une bonne taille et, après l'avoir entouré de brindilles auxquelles je mettais le feu, j'attendais que la chaleur se condense à l'intérieur. Ensuite, je n'avais plus qu'à découper le sommet du cactus, puis à presser la pulpe pour en faire couler le jus dans ma gourde de cuir.
    J'avais rarement de la viande sauf, de temps en temps, un lézard et une fois un lapin. Mais la viande n'est pas une nourriture indispensable. A longueur d'année, l'arbre mizquitl porte des guirlandes de gousses fraîches et vertes et de gousses desséchées qui restent de l'année précédente. On peut faire cuire les pois verts dans de l'eau et les réduire en purée. Les pois secs, on les écrase

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    entre deux pierres pour en faire de la farine que l'on mélange avec de l'eau, comme le pinolli, quand on n'a pas autre chose à se mettre sous la dent.
    Vous voyez, j'ai survécu pendant toute une année dans ce sinistre désert.
    Je vous dirai simplement, pour que vous ayez une idée de son immensité et de sa désolation, que j'y ai marché pendant plus d'un mois avant de rencontrer un seul être humain.
    De loin j'avais cru que c'était un monticule de sable, mais en m'approchant, je me rendis compte que c'était une personne assise. Tout heureux, je la hélai mais elle ne répondit pas. J'appelai encore et je m'aperçus que sa bouche était grande ouverte, comme pour crier.
    C'était une femme entièrement nue, assise sur le

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