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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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tout le monde, j'entendis mon cousin Mixtli maugréer : " Je ne peux pas la pousser tout seul. Il faudrait convaincre les autres... "
    Je n'avais plus aucune raison de poursuivre mon exploration. Il était temps que je rentre chez moi. Je ne vous parlerai pas des montagnes que j'ai traversées, ni des peuples que j'ai rencontrés. Pendant ce voyage de retour, j'eus constamment l'esprit occupé par toutes les choses que j'avais apprises... ou désapprises.
    Cette invention d'une lignée incomparable ne tenait pas debout. Nos ancêtres n'ont pas quitté Aztl‚n à l'appel de la gloire, ils ont simplement été dupés par une femme folle ou vindicative, issue de la tribu la plus inhumaine qui soit. Même si cette légendaire sorcière yaki n'était qu'un mythe, ils s'étaient conduits de façon
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    si odieuse que leurs propres frères les avaient cirasses. Mes pères avaient quitté Aztl‚n sous la menace de l'épée ; ils avaient fui honteusement sous le couvert de la nuit. La plupart de leurs descendants vivaient toujours en marge de la société, dans l'exil perpétuel d'un lugubre désert. Seuls quelques-uns étaient parvenus jusqu'à la région des lacs et c'était uniquement à cause de cela qu'ils... que nous... que moi et tous les autres Mexica, nous ne menions plus une existence errante et stérile.
    Tout en cheminant lentement vers l'est, je me perdais dans ces troublantes réflexions. Les Mexica étaient très fiers de leurs origines et voilà que j'en avais honte. Mais ces deux attitudes étaient également stupides et il ne fallait ni bl‚mer, ni louer nos ancêtres pour ce que nous étions devenus. Nous avions aspiré à autre chose qu'une vie dans un marécage et nous avions émigré de l'île d'Aztl‚n vers une autre île dont nous avions fait la plus prestigieuse des cités, la capitale d'un empire incomparable, le centre d'une civilisation qui ne cessait d'étendre son influence dans tout le Monde Unique. Il nous suffisait de dire : " Nous sommes les Mexica ! " pour imposer le respect à toutes les autres nations.
    Rasséréné par ces méditations, je relevai la tête et me remis fièrement en marche vers le Cour du Monde Unique.
    Malheureusement, je me rendis vite compte que je ne pourrais pas soutenir longtemps cette allure altière et décidée. Plus je m'approchais de mon pays, plus j'avais l'impression de porter sur mon dos tout le poids de ces faisceaux d'années. J'avançais moins rapidement qu'autrefois, je m'essoufflais dans les côtes et quand j'escaladais des pentes trop raides, mon cour cognait furieusement dans ma poitrine.
    Je décidai de faire un crochet ; je voulais voir le premier site occupé
    dans la région des lacs, le berceau de notre civilisation : Teotihuac‚n, "
    Le lieu o˘ les dieux sont créés ".
    On ignore le nombre des faisceaux d'années qui se 820
    cachent derrière les ruines silencieuses et majestueuses de Teotihuac‚n.
    Les dalles de ses larges avenues sont depuis longtemps enfouies sous le sable apporté par le vent et sous l'herbe envahissante. Ses temples ne sont plus que des amoncellements de pierre. Ses pyramides dominent toujours la plaine, mais leurs cimes se sont épointées, leurs angles vifs se sont émoussés, sous l'assaut des ans et des intempéries. Les teintes éblouissantes qui faisaient resplendir la cité se sont fanées - l'éclat du calcaire blanc, le miroitement des ors et le flamboiement des couleurs - et tout a sombré dans un gris triste et uniforme. Selon la tradition mexica, les dieux auraient élevé cette ville pour s'y réunir quand ils élaborèrent les plans de la création du monde. Mais d'après mon ancien professeur d'histoire, cette version ne serait qu'une légende romantique et la ville aurait en réalité été construite par des hommes, les anciens Tol-teca, ces prodigieux maîtres-artisans.
    Découvrir Teotihuac‚n comme je l'ai vue, à l'heure o˘ ses pyramides incendiées par le soleil couchant semblaient gainées d'or rouge et o˘ elles se profilaient sur l'arrière-plan du ciel bleu sombre, était un spectacle si saisissant qu'on pouvait croire, en effet, que c'était l'ouvre des dieux.
    Je pénétrai dans la ville par le sud et je m'approchai de la pyramide qui, d'après les sages mexica, était dédiée à la lune, en enjambant les gros blocs éparpillés à la base. Elle avait perdu le tiers de sa hauteur et ses escaliers montaient vers un fouillis de pierres descellées.

    Je ne m'y attardai pas et je pris

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