Furia Azteca
civilisé que sauvage, acte exécré
par des peuples aussi dégénérés que les Basques, les Grecs et les Anglais, acte interdit par la maigre lex non scripta des frères barbares de l'Indien lui-même ; par conséquent, un acte que nous ne pouvons pas lui pardonner sous prétexte qu'il a été commis avant que le pécheur n'ait eu connaissance de la morale chrétienne - pour toutes ces raisons, nous espérions avec confiance que Votre Majesté serait suffisamment horri-105
fiée pour ordonner de mettre un terme immédiat aux péroraisons de l'Indien, sinon à lui-même, en personne. Cependant, le fidèle clerc de Votre Majesté
n'a jamais désobéi à un ordre de son suzerain. Ci-joint les pages écrites depuis le dernier envoi. Nous forcerons les scribes et l'interprète à
poursuivre l'odieuse t‚che de couvrir de nouveaux feuillets, jusqu'à ce que Notre Très Estimé Empereur juge bon de leur faire gr‚ce. Nous vous prions et vous supplions, Sire, après avoir terminé la lecture des nouveaux paragraphes de l'histoire de la vie de l'Aztèque, qui contient des passages à écourer Sodome, de bien vouloir reconsidérer l'ordre de continuer cette chronique.
que la pure lumière de Notre Seigneur Jésus-Christ guide toujours Votre Majesté, c'est là le vou ardent de Votre A.I.M.C., le dévoué légat missionnaire,
(ecce signum) Zumarraga
TERTIA PARS
A l'époque dont je viens de parler et o˘ on me donna le surnom de Taupe, j'allais encore à l'école. quand le soleil se couchait et que le travail de la journée était terminé, tous les garçons de plus de sept ans, habitant les villages de Xaltoc‚n, allaient à la Maison de l'Edification de la Force, ou bien, filles et garçons mêlés fréquentaient la Maison de l'Apprentissage des Manières.
Dans la première école, les garçons s'entraînaient à de durs exercices physiques et apprenaient le jeu de balle du tlachtli et les rudiments du maniement des armes. Pans l'autre école, on donnait aux filles et aux garçons des notions de l'histoire de notre pays et des autres peuples, un enseignement un peu plus large sur la nature de nos dieux et les nombreuses fêtes qui leur étaient dédiées et l'on apprenait les arts rituels du chant, de la danse et des instruments de musique qui servaient à célébrer toutes ces cérémonies religieuses.
Ce n'est que dans ces telpochcalli, ou écoles élémentaires, que nous, gens du peuple, nous trouvions d'égal à égal avec les enfants des nobles et avec certains éléments parmi les plus brillants et les plus méritants de la classe des esclaves. Cette éducation primaire, qui mettait l'accent sur la politesse, la piété, la gr‚ce et l'adresse, était considérée comme bien suffisante pour les jeunes gens de la classe moyenne et comme un grand honneur pour la poignée d'enfants d'esclaves qui en était jugée digne et capable.
Cependant, aucun fils d'esclave et très peu d'entre nous, garçons de la classe moyenne, - et surtout, jamais une fille, même de la noblesse - ne pouvait espérer bénéficier d'une instruction plus poussée que celle qui était donnée dans les Maisons de l'Edification de la Force. En général, les fils de nos nobles quittaient l'île
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pour aller dans l'une des calmecac, car il n'y avait pas ce genre d'école à
Xaltoc‚n. Le personnel enseignant de ces instituts d'instruction supérieure était formé d'un ordre spécial de prêtres et les étudiants apprenaient eux-mêmes à devenir j rêtres, officiers gouvernementaux, scribes, historiens, irtistes, physiciens ou à pratiquer toute autre profession. L'entrée dans un calmecac n'était pas interdite à un garçon ordinaire, mais les études et la pension étaient trop co˚teuses pour les familles de la classe moyenne, à
moins que l'enfant ne soit pris gratuitement, pour avoir montré de grandes dispositions à l'école élémentaire.
Je dois avouer que je ne me distinguais en aucune façon à l'…cole de l'Apprentissage des Manières, comme à celle de l'Edification de la Force.
La première fois que j'entrai dans la classe de musique à l'école des manières, le maître des garçons me demanda de chanter quelque chose pour juger de la qualité de ma voix. Je m'exécutai et il me dit, " C'est une chose extraordinaire, mais je ne crois pas que ce soit du chant. On va essayer plutôt un instrument. "
Lorsque j'eus prouvé mon égale incapacité à tirer un son de la fl˚te à
quatre trous, ou une quelconque
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