Game Over - L’histoire d’Éric Gagné
dâun retour au jeu plus satisfaisant. Les étranges blessures que jâavais combattues et les deux années difficiles que jâavais vécues à Los Angeles étaient bel et bien derrière moi.
Jâai accordé mon premier point de la saison le 27 mai, à ma 11 e sortie, face aux Red Sox de Boston. Un circuit de Dustin Pedroia. Après les deux premiers mois du calendrier, je nâavais concédé que quatre coups sûrs, un point, et signé trois sauvetages en autant dâoccasions.
En juin, jâavais de toute évidence retrouvé mon erre dâaller: 2 points accordés en 12 sorties, 6 coups sûrs et 6 sauvetages en autant dâopportunités.
Bien sûr, je sentais mon corps plus fragile que par le passé. Par contre, lentement mais sûrement, jâétais en train de retrouver les sensations des beaux jours ainsi quâune très grande partie de lâefficacité qui avait fait ma réputation en tant que closer .
Je me plaisais vraiment à Dallas et dans lâorganisation des Rangers. Par contre, au début de juillet, notre jeune club présentait une fiche de 34-47 et nous accusions 16 ½ matchs de retard sur le premier rang de notre division. Pour Jon Daniels, le temps était déjà venu de penser à la reconstruction de sa formation en vue de lâannée suivante.
Comme je connaissais une très bonne campagne et que je nâavais quâun contrat dâune année en poche, il lui fallait déterminer sâil allait devoir mâéchanger ou sâil allait parvenir à me garder pour quelques années de plus. Jon est donc venu me voir directement, en déposant cartes sur table.
â Ãric, nous aimerions beaucoup te garder avec nous pour les prochaines années.
Ma réponse fut tout à fait spontanée.
â Je veux aussi rester! Si tu veux me garder, offre-moi un contrat et discutons!
Il mâa pris au mot et la négociation sâest amorcée strictement entre lui et moi. Scott lâignorait totalement. Jon Daniels et moi sommes allés souper ensemble et jâai tenté de négocier une entente que je croyais juste pour les deux parties.
Les Rangers mâoffraient un pacte de deux ans dâune valeur de 15 millions. Pour ma part, je tenais à ce quâune troisième année soit ajoutée à lâentente et Daniels était contrarié par cette demande. Les directeurs généraux du baseball majeur hésitent généralement à accorder des contrats de plus de deux ans à leurs spécialistes de la courte relève, surtout en raison du lourd tribut physique et des risques de blessures qui vont de pair avec ces responsabilités.
Lorsque jâavais la chance de discuter avec Scott, jâessayais, mine de rien, de connaître son opinion à ce sujet, histoire de valider ma position et celle défendue par Daniels. Puis mon agent a fini par découvrir le pot aux roses. Je me suis fait prendre comme un enfant dâécole.
Scott était vexé â et très fâché â dâavoir été ainsi placé sur la ligne de touche à un moment aussi important de ma carrière. Mais nous avons rapidement tiré un trait là -dessus et câest lui qui a poursuivi les discussions avec le patron des Rangers.
Je tenais absolument à obtenir une troisième année de contrat, mais Daniels refusait de plier sur cette demande. Il mâa donc téléphoné pour annoncer la suite des choses. Encore une fois, en mettant cartes sur table.
â Ãric, puisque nous sommes incapables de conclure une entente, nous allons essayer de tâéchanger dâici la date limite des transactions (le 31 juillet). Mais je tiens à ce que tu saches que jâaimerais que tu reviennes avec nous la saison prochaine. Si jamais tu souhaites reve-nir au sein de notre organisation lâan prochain, nous reprendrons la négociation à partir de zéro. Pour lâinstant, la meilleure option pour nous consiste à tâéchanger et à acquérir de jeunes joueurs prometteurs. Reparlons-nous après la saison, et nous te ramènerons si tu le souhaites.
Câétait dommage parce que Val et moi aimions beaucoup la qualité de vie à Dallas ainsi que le style de lâorganisation. Cependant, la discussion que je venais dâavoir avec Daniels laissait miroiter
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