Game Over - L’histoire d’Éric Gagné
une foule de possibilités puisque jâallais fort probablement avoir la chance dâêtre impliqué dans une course aux séries éliminatoires. Aussi, jâavais en poche une clause de non-échange couvrant près de la moitié des équipes du baseball majeur. Il y avait donc de bonnes chances que je puisse décider à quel endroit jâirais terminer la saison.
Pendant que ces tractations débutaient en coulisse, les choses continuaient à bien se dérouler sur le terrain.
Le 6 juillet par contre, sans trop savoir pourquoi, jâai connu un mauvais match contre les Orioles de Baltimore. Mes lancers avaient du mordant mais les Orioles cognaient tout de même la balle avec autorité. Victime de trois coups sûrs et dâun point en une manche, jâai connu ce soir-là ma pire performance de la saison. Câétait la première fois que je bousillais un sauvetage depuis le 18 août 2004, soit presque trois ans auparavant!
Le 23 juillet, jâai connu une autre sortie difficile, cette fois contre les Mariners de Seattle. Jâai concédé 4 coups sûrs et 3 points dans une pénible sortie qui a nécessité 25 lancers en une seule manche.
Le lendemain, nous disputions un programme double contre ces mêmes Mariners. Ron Washington a fait appel à mes services dans le premier match, ce qui mâa permis de récolter mon 15 e sauvetage de la saison. Et il mâa encore fait signe dans la deuxième rencontre, ce qui mâa valu un 16 e match préservé.
Trois sorties en moins de 24 heures. Deux sauvetages au cours dâune même journée. Câest de cette façon que se sont déroulés mes derniers moments au monticule dans lâuniforme des Rangers.
Ãa ne correspondait pas à lâentente que nous avions conclue avec Jon Daniels en début de saison quant à mon utilisation. Mais comme il était désormais clair que jâallais être échangé, ces considérations étaient peut-être devenues plus secondaires. Pour ma part, il sâagissait clairement dâune situation où il aurait mieux valu que je dise «non», tout simplement.
Cette situation avait pour moi un air de déjà -vu. Exactement comme cela avait été le cas à Los Angeles, je nâavais pas été capable de me désister alors quâon me tendait la balle. Si lâéquipe avait besoin de moi, je ne pouvais répondre autre chose que «présent». Quand jâavais lâuniforme sur le dos, aller voir le gérant ou lâentraîneur des lanceurs pour demander un congé mâapparaissait inconcevable.
Après cette dernière présence au monticule pour les Rangers, ma fiche se lisait comme suit: 2-0; une moyenne de points mérités de 2,16 et 16 sauvetages en 17 occasions.
Mon corps, lui, commençait toutefois à mâenvoyer des signaux de détresseâ¦
Les derniers jours de juillet et les moments précédant lâheure limite des transactions se sont ensuite avérés absolument euphorisants. Jâétais le lanceur le plus convoité sur le marché et le téléphone nâarrêtait pas de sonner. Ce fut lâune des plus mémorables périodes de toute ma vie.
à part mon agent, câest probablement mon ami Alex Cora qui mâa téléphoné le plus souvent durant cette période.
Alex et moi nous étions entendus à merveille lorsque nous avions joué ensemble à Los Angeles. Il était ensuite passé aux Indians de Cleveland et ces derniers lâavaient échangé aux Red Sox en 2005.
Cora adorait Boston. à chacun de ses coups de fil, il me racontait à quel point il était agréable de vivre à Beantown. Il me vantait aussi lâenvironnement que les Red Sox étaient parvenus à créer pour leurs joueurs, ou encore lâesprit dâéquipe qui régnait dans le vestiaire.
Terry Francona, le gérant de lâéquipe, mâa aussi directement contacté une fois pour me faire part de lâintérêt que les Red Sox me portaient.
Tout de suite après les Red Sox, les Yankees sont entrés dans le jeu. Les Mets aussi, de même que les Brewers de Milwaukee. Les lignes téléphoniques commençaient à rougirâ¦
â Les Yankees et les Mets sont les équipes qui ont le plus de chances dâobtenir tes services. Avec
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