Game Over - L’histoire d’Éric Gagné

rôle de set-up man , les Red Sox proposent de te verser une compensation de 500 000 $, a expliqué Scott.
    â€” OK! Dis-leur que c’est OK. C’est bon. Je veux aller à Boston.
    â€” Écoute, je pense qu’on forçant un peu, nous pourrions aller chercher un million. Je te rappelle.
    Quelques minutes plus tard, le téléphone sonne à nouveau.
    â€” Ils ont accepté pour un million. Mais je pense qu’on pourrait aller chercher 1,5 million. Je te rappelle.
    Et Scott a ainsi fait monter les enchères jusqu’à 2,5 millions de dollars! De toute ma vie, c’est la négociation la plus hallucinante à laquelle j’ai participé!
    Pour conclure cet échange avec les Rangers, les Red Sox ont dû céder le lanceur gaucher Kason Gabbard ainsi que deux voltigeurs des ligues mineures: David Murphy et Engel Beltre.
    Pour la petite histoire: Gabbard a compilé une fiche de 4-4 dans l’uniforme des Rangers. Sa carrière dans les majeures a pris fin après qu’il eut effectué seulement 20 départs avec cette équipe. David Murphy porte les couleurs des Rangers depuis ce temps. Quant à Beltre, il n’était âgé que de 17 ans au moment de la transaction. Il poursuit son cheminement dans les ligues mineures.
    Lorsque je suis arrivé à Boston, les Red Sox m’ont donc remis un chèque de 2,5 millions et ils m’ont fourni un très grand appartement situé à deux coins de rue du Fenway Park. L’équipe me réservait aussi des suites lorsque nous étions en voyage. C’était vraiment le traitement royal. J’ai tout de suite senti que les Red Sox formaient une organisation de première classe et qu’ils voulaient que je me sente bien chez eux.
    En ce qui concernait la famille, puisque les enfants étaient sur le point de retourner à l’école, Val et moi avions décidé qu’elle allait retourner s’installer avec eux en Arizona. Et comme l’appartement que me fournissaient les Red Sox était vraiment spacieux, Todd est devenu mon colocataire jusqu’à la fin du calendrier.
    Le public et les médias étaient très enthousiasmés par rapport à cette transaction. Je me joignais à un enclos de releveurs qui alignait déjà deux lanceurs étoiles: le jeune et talentueux closer Jonathan Paplebon qui en était à sa deuxième saison dans ce rôle exigeant. Et le Japonais Hideki Okajima, un gaucher alors âgé de 31 ans.
    Selon le plan établi, Paplebon allait continuer à assumer les mêmes fonctions tandis que j’allais me charger de la huitième manche. Okajima allait pour sa part être utilisé en septième.
    Des journalistes prétendaient qu’il allait désormais être impossible de battre les Red Sox après la sixième manche. D’autres avançaient que le nouveau duo que Paplebon et moi nous apprêtions à former allait s’avérer l’un des plus efficaces de l’histoire des majeures.
    C’était pour moi le début d’une nouvelle et absolument grisante aventure.
    Cette fois, par contre, il n’était pas question que je puisse garder le numéro 38 que j’affectionnais tant. Il appartenait déjà au partant Curt Schilling, un vétéran de 40 ans qui en était à sa 20 e saison dans les grandes ligues. Comme je m’apprêtais aussi à assumer un nouveau rôle avec les Red Sox, j’ai tout bonnement décidé d’inverser les chiffres et de porter le 83.
    J’étais alors loin de me douter que ma vie et ma carrière étaient aussi sur le point de se retrouver sens dessus dessous.
    Le jeudi 2 août, alors que nous affrontions les Orioles de Baltimore (encore eux!) au Fenway Park en après-midi, j’ai eu l’occasion de participer à mon premier match avec ma nouvelle équipe.
    Nous détenions une avance de 7 à 3 et Paplebon, qui avait été utilisé la veille, profitait d’une journée de repos. Hokajima s’est donc chargé de la huitième manche et Francona m’a désigné pour lancer la neuvième, alors que le cœur de l’alignement des Orioles s’amenait au bâton.
    Quand les portes de l’enclos se sont ouvertes, les partisans des Red Sox m’ont chaleureusement accueilli. Ils ont bondi de leur siège et m’ont ovationné