Game Over - L’histoire d’Éric Gagné
Rangers du Texas, Jon Daniels, avait attiré notre attention dès nos premières discussions, en insistant sur le fait quâil était prêt à me faire commencer la saison sur la liste des blessés, histoire de sâassurer que je dispose dâun temps suffisant pour me rétablir complètement de cette intervention au dos.
â Les deux premières semaines de la saison ne veulent pas dire grand-chose et ce ne sera pas une catastrophe si tu dois les rater. Nous avons 162 matchs à jouer. Lâimportant est que tu puisses commencer à jouer quand tu seras prêt, avait plaidé Daniels.
Le directeur général des Rangers mâimpressionnait. Il était jeune, vif dâesprit et dynamique. Et, surtout, il avait une vision très claire de ce quâil souhaitait accomplir avec son club.
Dans son esprit, les Rangers étaient encore trop inexpérimentés pour aspirer à une participation aux séries éliminatoires mais ils étaient sur la bonne voie. Il ne voulait pas acquérir mes services pour me faire lancer tous les jours. Il souhaitait plutôt que jâexerce une présence et une influence positives auprès des jeunes lanceurs de lâorganisation, sans mâinfliger la pression de devoir sauver lâéquipe à chaque fois.
Il y avait aussi trois releveurs de très haut calibre chez les Rangers, ce qui signifiait que je nâallais pas devoir lancer deux manches consécutives. Nous nous étions dâailleurs entendus avec Daniels à lâeffet que jâallais seulement effectuer des sorties dâune manche et que je nâallais jamais être utilisé plus de quatre fois par semaine.
Le directeur médical et thérapeute en chef des Rangers, Jamie Reed, était en plus fort réputé dans le milieu. Il avait dâailleurs été élu par ses pairs à la présidence de lâAssociation des thérapeutes athlétiques de la MLB.
Câétait donc une situation parfaite pour moi. Le cadre idéal. Les Rangers étaient vraiment soucieux de préserver ma santé, et quand Daniels a eu fini dâexposer son plan, je me suis tout de suite dit que nous étions faits lâun pour lâautre.
Le 11 décembre, nous avons donc conclu une entente couvrant uniquement la saison 2007. Et en février, je me suis présenté au camp des Rangers à Surprise, en Arizona, sans être bousculé par le temps.
Les dirigeants de lâéquipe mâont permis de rester à la maison une semaine et demie de plus quâà lâhabitude. Et ce nâest que par la suite, avec deux semaines de retard sur mes coéquipiers, que jâai commencé à lancer.
Quand je me suis joint aux Rangers, je tenais à porter le numéro 38 avec lequel jâavais fait ma marque depuis mes débuts dans les majeures. Or ce numéro appartenait au gérant de lâéquipe, Ron Washingtonâ¦
Beau joueur, Washington a accepté de bon cÅur de me céder le 38. Mais comme le voulait la coutume dans les majeures, je devais lui remettre une compensation, un cadeau témoignant de mon appréciation pour son «sacrifice». Je lui ai donc offert une montre Rolex, ce qui a semblé sceller notre pacte à son entière satisfaction.
Jâai connu un excellent camp dâentraînement avec les Rangers et ma période de rééducation sâest si bien déroulée que jâai pu rejoindre lâéquipe avant la mi-avril, alors quâil nây avait que neuf matchs de disputés.
Câest un peu étrange quand jây repense, mais la première rencontre durant laquelle jâai été utilisé en 2007 était disputée un vendredi 13,à Seattle.
Ãtait-ce un présage de malheurs et de graves perturbations?
Absolument pas! Jâai signé mon premier sauvetage de la saison ce soir-là , mon premier en dix mois.
Washington a ensuite géré mon utilisation en tenant compte des paramètres que nous avions déterminés en discutant avec Jon Daniels.
Dix jours plus tard, je me suis toutefois infligé une bête élongation à une hanche alors que je venais dâêtre dépêché au monticule à Oakland. Encore là , les Rangers nâont pas pris de chance en mâéloignant du jeu pendant deux semaines.
à part cet incident mineur, je nâaurais vraiment pu rêver
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