Game Over - L’histoire d’Éric Gagné
laquelle des deux préférerais-tu te retrouver? a demandé Scott.
Les Yankees et les Mets figuraient sur la liste des organisations auxquelles les Rangers pouvaient mâéchanger sans avoir à obtenir ma permission. Mais ces deux possibilités ne mâenchantaient pas plus quâil ne le fallait.
â Jâaimerais aller à Boston, ai-je répondu.
Scott nâétait pas dâaccord.
â Les Red Sox ont déjà un releveur numéro un. Ils ne veulent pas dâun closer . Ils cherchent à obtenir un set-up man qui mettra la table pour Jonathan Paplebon. Câest un rôle complètement différent de ce à quoi tu es habitué, ce nâest pas la même préparation mentale. Tu as toujours eu la même routine. Ce sera difficile de tây adapter, a-t-il fait valoir.
Scott avait un autre argument de taille dans sa manche: le contrat que jâavais signé avec les Rangers du Texas comportait un salaire de base de 6 millions auquel étaient assortis des bonis pouvant totaliser 4 millions supplémentaires, tout dépendant du nombre de matchs que jâallais compléter.
â Si tu deviens le set-up man des Red Sox, tu ne termineras plus de matchs. Et tu perdras des millions, a-t-il argué.
Mon agent nâavait certainement pas tort. Le fait de passer dâun rôle de closer à un rôle de set - up man pouvait certainement être perçu comme une démotion. Mais les Yankees mâoffraient exactement la même chose puisquâils misaient déjà sur lâun des meilleurs closers du baseball en Mariano Rivera.
Aussi, les Red Sox avaient tout le temps figuré parmi mes équipes favorites. Jâavais envie de défendre leurs couleurs. Sans compter que le lobbying dâAlex Cora avait fait son effet. En plus, jâestimais que les Red Sox avaient de meilleures chances de remporter la Série mondiale que les autres équipes intéressées à obtenir mes services.
â Je veux aller à Boston, ai-je insisté. Je ne veux pas aller jouer pour les Yankees. En plus, il faudrait que je me rase pour me conformer à leur règlement dâéquipe. Je serais obligé dâadopter leur look propret. Et puis, je ne connais personne chez les Mets. Ãa ne me tente pas dâaller à New York.
Jâentendais Scott réfléchir à lâautre bout des ondes.
â Attends, je vais appeler les Red Sox pour voir ce quâon pourrait faire, a-t-il proposé.
Mon agent a donc repris sa ronde dâappels téléphoniques et continué à chercher des ouvertures du côté des Red Sox. Et tout cela nous a menés jusquâau mardi 31 juillet, date limite des transactions.
Les Rangers du Texas jouaient à Cleveland ce jour-là . Mais comme il était évident que jâallais faire lâobjet dâune transaction, il avait été convenu avec les dirigeants de lâéquipe que je pouvais rester à lâhôtel pour attendre le dénouement de lâaffaire.
Todd et moi sommes donc restés rivés à lâécran de la télé. Les Red Sox allaient-ils parvenir à conclure une entente avec Scott et Jon Daniels? Allais-je aboutir à New York malgré les réticences que jâavais exprimées?
Alors quâil ne restait quâune quinzaine de minutes à écouler, le téléphone a enfin sonné. Câétait Scott...
â Nous avons une entente avec les Red Sox! a-t-il annoncé. Mais avant de renoncer à ta clause de non-échange, il y a encore des choses à éclaircir en ce qui concerne tes clauses de bonis.
Mon contrat était structuré de telle manière que les Rangers devaient me verser 250 000 $ à chaque tranche de 5 matchs auxquels je prenais part, jusquâà concurrence dâun plafond qui avait été fixé à 4 millions. Pour atteindre le plafond de 4 millions, il aurait toutefois fallu que je sois impliqué dans la moitié des matchs de la saison, ce qui était plutôt irréaliste. Mais utilisé de façon normale, on pouvait raisonnablement croire que jâaurais touché des bonis totalisant 3 millions si jâétais resté au Texas.
Compte tenu de mon utilisation depuis le début de la saison, jâavais déjà empoché près de la moitié de cette somme.
â Comme ils tâemploieront dans le
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