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Game Over - L’histoire d’Éric Gagné

Game Over - L’histoire d’Éric Gagné

Titel: Game Over - L’histoire d’Éric Gagné Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Martin Leclerc
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perquisitions avaient été suivies d’une vaste investigation policière, qui est devenue la tristement célèbre affaire BALCO.
    Donc, les allégations et les enquêtes se multipliaient, et le man-dat confié au sénateur Mitchell constituait la réponse du base-ball majeur pour s’attaquer au problème ainsi que pour redorer son image.
    Et là, en plus de tous les problèmes qui m’assaillaient dans l’univers des Red Sox, j’avais Michael Weiner au bout du fil qui m’informait que l’équipe du sénateur Mitchell souhaitait me rencontrer.
    â€” Non. Je ne veux parler à personne, ai-je répondu.
    Comme l’Association des joueurs nous l’avait recommandé, j’ai tout de suite téléphoné à Scott pour l’informer de l’intérêt que me portaient les enquêteurs. Et Scott m’a mis en contact avec un avocat de Washington. Cet avocat représentait plusieurs clients de mon agent qui étaient sollicités pour être interrogés ou qui étaient susceptibles de voir leur nom apparaître dans le Rapport Mitchell. J’ignorais combien de ses clients avaient été contactés par les enquêteurs mais je savais que nous étions plusieurs.
    Cet avocat m’a expliqué que l’équipe du sénateur Mitchell ne disposait d’aucun moyen légal pour contraindre des joueurs à témoigner. Ces gens, par exemple, n’avaient pas le pouvoir de nous faire parvenir des subpœna . L’équipe du sénateur ne jouissait d’aucun pouvoir judiciaire. En revanche, cela signifiait que les auteurs du rapport n’allaient pas être soumis aux règles de preuve normalement admises devant les tribunaux pour tirer leurs conclusions, pour nommer des joueurs ou pour donner leur avis sur l’étendue des pratiques reliées au dopage dans le baseball majeur.
    â€” Est-ce que tu aurais quelque chose à dire s’ils t’interrogeaient? a demandé mon avocat.
    â€” Oui, ai-je répondu.
    â€” Et est-ce que tu veux leur parler? Est-ce que tu veux leur dire quelque chose?
    â€” Non.
    â€” Ne les rencontre pas, alors. Tu n’es pas obligé de le faire. Il faut juste que tu saches et que tu sois conscient qu’ils vont inscrire ton nom dans ce rapport. Ils disent qu’ils savent quelque chose à ton sujet. Mais on ne le sait pas avec certitude. Ils n’ont peut-être rien.
    C’est de cette façon qu’a pris fin cette première discussion avec mon avocat et mon agent au sujet du Rapport Mitchell. Et cette rencontre m’a conforté dans ma position initiale.
    Je comprenais désormais que le sénateur ne menait pas une enquête criminelle, mais je ne voulais quand même impliquer ou dénoncer personne. Tant qu’à me faire poser des questions et à avoir envie de mentir, je préférais ne rien dire du tout. Si ces gens voulaient inscrire mon nom dans leur rapport, ils n’avaient qu’à le faire. Je n’allais pas commencer à jouer les délateurs pour autant.
    Dans les jours et les semaines qui ont suivi, cette affaire a tout de même continué à me hanter. Malgré la fermeté de la position que j’avais adoptée au sujet de cette enquête et même si j’avais d’importants problèmes à régler sur le terrain, je ne parvenais plus à m’enlever cette histoire de la tête.
    Dans le passé, je n’avais toujours pensé qu’au baseball durant la saison. C’était ma seule et unique préoccupation: baseball, baseball et encore baseball. Bien entendu, ma famille était plus importante que tout. Mais habituellement, dès que le camp d’entraînement commençait c’était Valérie qui prenait le contrôle de tout ce qui concernait la famille et le bien-être des enfants.
    Jusque-là, j’avais vécu l’ensemble de ma carrière dans une espèce de bulle où jamais rien ne venait interférer avec mon seul véritable objectif dans la vie: sauvegarder des matchs de baseball. Même à la maison, les enfants ne venaient jamais me réveiller le lendemain d’un match. Ils n’entraient pas dans ma chambre et me laissaient dormir jusqu’à 10 h ou 11 h. Et vers 13 h, j’étais déjà en route vers le stade.
    Durant la saison, je n’étais ni un

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