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Game Over - L’histoire d’Éric Gagné

Game Over - L’histoire d’Éric Gagné

Titel: Game Over - L’histoire d’Éric Gagné Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Martin Leclerc
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grands moments, mais j’étais là quand chacune des épreuves sont survenues. Et croyez-moi, Éric avait bien plus besoin de moi quand ça allait mal, soulignait-elle.
    Elle avait raison.
    La victoire a plusieurs pères et la défaite est orpheline, dit l’adage. Mais grâce à Val, durant toutes ces années et jusqu’à ce dernier lancer, je ne me suis jamais senti seul.
    Â 
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    2 . La cutter est une balle rapide que le lanceur tient légèrement différemment entre ses doigts. Au lieu d’avoir l’index et le majeur exactement derrière la balle au moment de la relâcher, l’axe est légèrement déplacé. Cela a pour effet de faire soudainement dévier la balle de sa trajectoire lorsqu’elle arrive au marbre.
    Â 

chapitre 15
Le rasoir
    Le lendemain de mon dernier match à Québec, Michel Laplante a confié la balle à Karl Gélinas. C’est ce dernier qui a eu le bonheur de signer le gain ultime et de sceller le championnat des Capitales aux dépens des Tornados de Worcester. Il s’agissait pour l’équipe d’un deuxième titre en deux ans.
    Il n’y avait rien pour nous arrêter après cette ultime victoire. La mission était accomplie! Et comme une bande d’assoiffés au terme d’une traversée du désert, nous avons mis le cap sur la Grande Allée pour célébrer. Notre spectaculaire virée – et c’est un euphémisme – s’y est prolongée jusqu’à la fin de la nuit.
    Même s’il ne s’agissait pas d’une conquête de la Série mondiale, ce championnat me procurait beaucoup de satisfaction. Notre vestiaire était habité par des hommes de qualité que j’avais beaucoup appréciés. Et personnellement, je me félicitais de ne pas avoir jeté l’éponge à la fin de juin, après l’humiliant match que j’avais connu à Nashua. Si je l’avais fait, je n’aurais jamais eu la chance de vivre la magie de ma dernière présence à Québec. Et j’aurais probablement quitté le baseball avec beaucoup d’amertume.
    La victoire est la plus puissante des drogues qui soient. C’est un trip qui crée une dépendance et qu’on veut toujours essayer de revivre. Tant qu’on ne l’a pas vécu et ressenti, c’est un high qui est difficile à imaginer. Et même après l’avoir vécu, c’est une sensation difficile à décrire. Je n’ai d’ailleurs jamais vu un athlète capable d’expliquer exactement ce qu’il ressentait après avoir remporté un titre important.
    Lors de mon dernier match, les gens de Québec m’avaient injecté une incroyable dose de cette drogue. Et je suis redevenu accro. C’est pour cette raison, je crois, que j’ai insisté pour tenter ma chance une dernière fois au printemps de 2010. Juste pour en avoir le cœur net, juste pour voir si je pouvais retourner au sommet du monde.
    Dès mon retour en Arizona quelques jours plus tard, j’ai donc recommencé à me soumettre à des traitements de prolothérapie et à m’entraîner avec une féroce intensité, tout en protégeant jalousement mes épaules.
    C’était reparti!
    Je me déchaînais au gymnase pour forcer mon corps, qu’il le veuille ou non, à surmonter les rigueurs d’une autre saison de 162 matchs. Mais était-ce possible? Cela faisait déjà cinq ans que je n’avais pas disputé un calendrier complet sans être inquiété par des maux de coude, d’épaule ou de dos ou sans être ralenti par des interventions chirurgicales.
    Dans des circonstances pareilles, plus les entraînements sont ardus et punitifs, plus on se convainc que le body usé a fini par se réparer, que la «machine» est à nouveau en état et que tout est encore possible.
    Par ailleurs, contrairement aux années précédentes, je ne me suis pas éloigné du monticule durant les mois qui séparaient la fin de la saison 2009 et le camp de 2010. Je n’ai pas cessé de lancer, un peu par crainte qu’un congé me fasse redescendre les échelons que j’avais difficilement gravis à Québec. Et aussi parce que je pensais pouvoir progresser davantage avant le prochain camp d’entraînement.
    Je me sentais bien, le

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