Game Over - L’histoire d’Éric Gagné
bras tenait le coup. Il ne restait plus quâà dénicher une équipe qui allait bien vouloir mâaccorder une chance de me battre pour retrouver ma place au sein du Show .
Le fait de connaître une bonne carrière dans le baseball majeur amène son lot dâavantages, dâopportunités et de privilèges. Il y a toujours une équipe, quelque part, dont les dirigeants sont prêts à miser sur un joueur qui a déjà connu du succès.
En août 2009, alors que leur équipe sâengageait dans le dernier droit du calendrier, aucun directeur général du baseball majeur ne sâétait montré prêt à prendre le risque de mâembaucher et à me lancer dans la mêlée comme partant. Mais durant la morte-saison, à tête reposée, certains étaient beaucoup plus enclins à écouter et à tenter certaines expériences.
Jâavais la chance de compter sur un vaste réseau de contacts et je mâen suis servi, tout bonnement.
Pendant que Scott contactait les directeurs généraux des équipes qui nous semblaient les plus intéressantes, ou tout simplement les plus intéressées, je téléphonais personnellement à tous les décideurs que je connaissais et qui étaient susceptibles de mâaccorder une chance. Parmi eux: le propriétaire des Dodgers, Frank McCourt.
Dans les mois qui ont précédé lâouverture des camps, ces démarches mâont permis de lancer devant un nombre considérable de dépisteurs qui se sont déplacés jusquâen Arizona pour me voir à lâÅuvre.
Les choses se sont bien passées, au point où quatre équipes étaient prêtes à mâaccorder un contrat des ligues mineures et à mâinviter à leur camp des majeures pour me donner lâopportunité de décrocher un poste: les Phillies de Philadelphie, les Rangers du Texas, les Rockies du Colorado et les Dodgers.
Après avoir décortiqué les offres et les alignements des quatre équipes concernées, il ne restait plus que les Rockies et les Dodgers sur ma liste.
Les Rockies étaient alors dirigés par Jim Tracy, avec qui jâavais connu mes saisons de rêve à Los Angeles. Injustement congédié par les Dodgers le 3 octobre 2005 (vingt-quatre heures après avoir complété sa seule saison perdante à Los Angeles), Tracy avait été embauché par les Pirates de Pittsburgh seulement huit jours plus tard.
Dans la ville de lâacier, au sein dâune organisation limitée par des contraintes budgétaires, il avait compilé une fiche de 135-189 lors des deux saisons suivantes. Congédié par les Pirates en octobre 2007, il était réapparu chez les Rockies un an plus tard à titre dâadjoint (sur le banc) au gérant Clint Hurdle.
Le 29 mai 2009, après avoir connu un désastreux départ de 18-28, Hurdle avait été congédié et Tracy promu au poste de gérant. à la surprise générale, sous sa férule, les Rockies avaient ensuite maintenu une fiche de 74-42 et leurs 92 victoires les avaient propulsés en séries dâaprès-saison. Et Tracy, à juste titre, avait décroché le titre de gérant de lâannée dans la Ligue nationale.
Au moment où jâétais à la recherche dâune équipe, Tracy était donc en position de force chez les Rockies. Nous avions une bonne relation et aucun autre gérant dans le baseball majeur ne me connaissait mieux que lui. Il y avait donc fort à parier que si je choisissais les Rockies, Tracy allait être en mesure de me donner toutes les chances possibles de percer son alignement, ou encore de faire mes preuves dans les mineures pour être éventuellement rappelé dans les majeures.
Valérie, qui avait vécu de lâintérieur mes dernières saisons chez les Dodgers, préférait de loin que je tente ma chance du côté des Rockies.
â Ne signe pas avec les Dodgers! Si tu retournes à Los Angeles, les attentes des partisans seront trop élevées. Ils sâattendront à te voir dominer comme tu le faisais avant. Je te connais! Tu veux revivre les bons moments que tu as connus là -bas mais câest utopique de croire que ça se reproduira, plaidait-elle.
Ma femme craignait que les Dodgers transforment en simple coup de marketing ma tentative de retour au jeu.
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