Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Game Over - L’histoire d’Éric Gagné

Game Over - L’histoire d’Éric Gagné

Titel: Game Over - L’histoire d’Éric Gagné Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Martin Leclerc
Vom Netzwerk:
perdu le premier match de la série finale.
    Dans le deuxième affrontement, le mercredi soir, nous avons ensuite frôlé la catastrophe.
    Nous menions 8 à 0 en neuvième manche et il y avait un retrait au tableau quand les Tornados ont entrepris une incroyable remontée. Contre toute attente, ils sont parvenus à égaler la marque et à provoquer la tenue de manches supplémentaires.
    Nous sommes finalement parvenus à l’emporter au compte de 9 à 8. Puis l’équipe a voyagé toute la nuit pour rentrer à Québec et disputer le troisième match.
    Mon dernier match.
    La veille de cet affrontement, Valérie m’a téléphoné afin de savoir si ce match allait effectivement marquer la fin de ma carrière.
    â€” Est-ce que je dois prendre l’avion? S’il te plaît, dis-moi que tu vas relancer. Sinon, je monte à bord du premier vol. Je ne voudrais pas rater ton dernier match, avait-elle insisté.
    â€” Val, je te promets que je vais lancer à nouveau. Je ne sais pas si j’aurai la chance de relancer dans un vrai match, mais je lancerai au camp d’entraînement le printemps prochain. C’est sûr.
    Quand je me suis présenté au stade municipal en ce 17 septembre, une émotion particulière flottait dans l’air.
    â€” Tu sais, Michel, je vais tout donner et je veux que tu me laisses dans le match le plus longtemps possible parce que ce sera probablement le dernier match de ma vie.
    J’avais pris la peine de confirmer à Michel que ce match allait probablement être mon chant du cygne parce que je souhaitais qu’il en tienne compte dans sa façon de diriger la partie. Mais la rumeur courait déjà depuis quelques jours. Mes coéquipiers le savaient. Les médias y avaient fait allusion et, en conséquence, les gradins étaient remplis à pleine capacité.
    Quand je me suis présenté dans le vestiaire, je n’étais définitivement pas dans le même état d’esprit que d’habitude, à la fois fébrile et totalement absorbé par la tâche à accomplir.
    Je voulais conclure sur une note positive et j’étais confiant de pouvoir le faire. En même temps, chaque geste que je faisais dans ma préparation d’avant-match semblait se dérouler au ralenti.
    Je sentais le regard de mes coéquipiers. Certains d’entre eux ne me regardaient pas du même œil. Dans le vestiaire, nous sentions tous qu’il se passait quelque chose.
    Dès le premier lancer, tout cela s’est confirmé. Je lançais plus fort que je ne l’avais fait durant toute la saison et chacun de mes lancers avait plus d’étoffe qu’à l’habitude. J’étais seul dans ma bulle.
    Il circulait une énergie unique dans l’enceinte.
    Le premier frappeur des Tornados a mordu la poussière sur élan. Et nous avons retiré nos sept premiers adversaires à se présenter à la plaque.
    En septième, nous détenions une avance de 4 à 1. Les Tornados avaient éparpillé cinq coups sûrs et j’avais récolté cinq retraits sur des prises. J’avais atteint le plateau des 80-85 lancers et les spectateurs, comme s’ils avaient voulu me transporter jusqu’au fil d’arrivée, ont commencé à bondir de leur siège à chaque fois que le compte d’un frappeur atteignait deux prises.
    Considérant sa taille, le stade était extraordinairement bruyant. Les spectateurs réclamaient des strikeouts . Et je m’arrangeais pour leur en donner!
    Pour la première fois de la rencontre, Michel est venu me parler avant la huitième manche. J’étais assis dans un coin de l’abri, seul. Et cette fois, il ne m’a pas parlé du nombre de lancers que j’avais effectués. Ça n’avait plus d’importance. C’était mon match.
    Quand nous nous sommes élancés vers le terrain en huitième, le niveau de décibel était encore plus fort. Et les spectateurs n’étaient plus simplement debout. Ils étaient sur le bout de leurs pieds. J’avais des frissons. Et je me rendais compte que mes coéquipiers – mes chums – vivaient ces instants presque aussi intensément que moi.
    En neuvième, quand j’ai quitté l’abri pour entreprendre ma toute dernière manche, la chanson Welcome to the Jungle

Weitere Kostenlose Bücher