Game Over - L’histoire d’Éric Gagné
quantité de pot . Câen était trop pour Richard Ãmond.
Je nâétais pas au courant de cette affaire. à notre école, les élèves du programme régulier et les élèves du programme sports-études avaient très peu de contacts durant les heures de cours. Je ne voyais donc à peu près jamais Karine durant les jours de classe.
Quand jâai appris cette nouvelle, jâétais catastrophé. Et je suis moi-même allé rencontrer le directeur pour savoir ce qui sâétait réellement passé. Il mâa raconté lâhistoire et je nâen revenais tout simplement pas. Quand nous en avons discuté par la suite, Karine était totalement bouleversée. Elle regrettait amèrement son geste et elle craignait par-dessus tout que sa mère apprenne ce quâelle avait fait.
Quand le grand jour de notre départ vers la Floride est enfin arrivé, jâétais fébrile. Plusieurs observateurs estimaient que cette tournée floridienne allait me permettre de mâillustrer contre de jeunes professionnels appartenant à des équipes des majeures et convaincre les recruteurs de me sélectionner au repêchage.
Peu de temps avant de monter à bord de lâautobus, toutefois, Richard Ãmond mâa emmené à lâécart du groupe.
â Je suis au courant de ce qui sâest produit à lâécole. Tu nâembarques pas avec nous! Tu ne feras pas ce voyage avec nous autres! mâa-t-il annoncé.
Jâétais à la fois décontenancé et enragé. Jâétais vraiment hors de moi! Je ne comprenais pas comment mon entraîneur pouvait me tenir responsable dâune faute que ma petite amie avait commise à lâécole, alors que je nây étais pour absolument rien.
Mais Richard était émotif. Il lui arrivait parfois de prendre des décisions épidermiques et, après réflexion, de se rétracter.
Quand ils ont su ce qui se passait, Mike Barakat et Alex Agostino sont allés voir Richard. Ils ont fait valoir que nous avions un grand nombre de matchs à disputer en Floride et quâil allait avoir besoin de tout son personnel pour passer à travers ce calendrier exigeant. Ils ont aussi insisté sur le fait que jâavais besoin de lâaide de mes entraîneurs autant quâeux avaient besoin de ma présence au monticule.
Peu après cette conversation, quelques instants avant que le chauffeur referme la porte du bus, Richard est revenu me voir pour me dire de monter à bord.
En ce qui a trait au baseball, mon camp de perfectionnement en Floride sâest avéré correct, sans plus. Nous avions été enfermés dans un gymnase durant tout lâhiver et il était par conséquent impossible de livrer nos meilleures performances durant un séjour de deux semaines en Floride.
La meilleure façon de développer la puissance du bras dâun lanceur consiste à lui faire lancer la balle régulièrement sur de très longues distances. Câest ce que les hommes de baseball appellent le long toss .
Or, aussi grands les gymnases du centre Claude-Robillard pouvaient-ils être, il nous était impossible dây faire du long toss . Durant ce périple floridien, la vitesse de mes lancers se situait donc autour de 86-87 milles à lâheure, ce qui me plaçait dans la même catégorie que des milliers dâautres lanceurs droitiers. Ce nâétait donc absolu-ment pas suffisant pour attirer lâattention des recruteurs du baseball majeur.
à notre retour au Québec, en attendant que chacun des joueurs de lâABC réintègre lâalignement de son équipe junior respective au mois de mai, nous avons disputé une série de rencontres face à des équipes collégiales du nord-est des Ãtats-Unis.
Un samedi soir, après un match disputé au Vermont, le voyage de retour sâest avéré beaucoup plus mouvementé quâà lâhabitude. à bord de lâautobus, on aurait dit que nous formions une bande dâenfants de 12 ans laissés sans surveillance. Les gars étaient fatigués, et une niaiserie nâattendait pas lâautre.
Quand le chauffeur a immobilisé son véhicule en face du Stade olympique, rue Pierre-de-Coubertin, Richard Ãmond était hors de lui. Son visage était écarlate.
â Donnez-moi tous vos
Weitere Kostenlose Bücher