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Game Over - L’histoire d’Éric Gagné

Game Over - L’histoire d’Éric Gagné

Titel: Game Over - L’histoire d’Éric Gagné Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Martin Leclerc
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uniformes! C’est fini l’ABC pour vous autres! That’s it, that’s all! C’était votre dernier voyage! That’s it, that’s all!
    Comme il l’avait ordonné, nous lui avons tous remis notre uniforme, puis nous sommes rentrés chez nous.
    Mais Richard était très soupe-au-lait. Et au cours des jours suivants, lorsqu’il s’est assis pour décanter ce qui s’était produit à bord de cet autobus, il s’est bien rendu compte que sa réaction avait été exagérée.
    Il a donc recontacté chacun des joueurs pour leur annoncer que le calendrier de l’ABC allait se poursuivre normalement dès le week-end suivant. Il a même personnellement lavé chaque uniforme avant de les remettre aux joueurs qu’il souhaitait revoir!
    Car durant sa période de réflexion, il avait dressé une courte liste de «cas problèmes» qu’il ne souhaitait plus diriger au cours des quelques semaines qu’il restait à écouler avant que les joueurs de l’ABC réintègrent leur formation junior élite.
    Mon nom figurait sur cette liste, tout comme celui d’Alex Messier, un lanceur originaire de la Rive-Sud de Montréal. Un troisième joueur, un Ontarien, avait aussi été suspendu pour les mêmes raisons.
    Tout ça, à quelques semaines du repêchage du baseball majeur…

chapitre 4
L’Oklahoma et le «Coach Z»
    Quelques semaines après la crise de Richard Émond, en juillet 1994, alors que je rentrais à la maison à Mascouche, ma mère m’a accueilli en me disant que j’avais reçu une lettre de Baseball-Québec. Le message ne faisait qu’une ligne ou deux:
    Après consultation avec les entraîneurs de l’Académie de Baseball-Canada, il a été décidé que vous ne serez pas réinvité à vous joindre au programme pour l’année 1994-1995. Veuillez agréer … 
    J’ai relu cette courte missive plusieurs fois, incrédule. Je ne savais trop quoi faire. Cette expulsion du seul programme d’excellence québécois faisait en sorte que je n’avais plus d’endroit où poursuivre mon développement. Et je n’avais aucun autre contact me permettant de dénicher une place ailleurs, dans un collège américain par exemple.
    De toute manière, à quoi bon chercher? Je me disais qu’à cette période de l’année, tous les collèges américains avaient probablement complété leur période de recrutement. J’ai donc décidé de poursuivre ma saison estivale dans la Ligue de baseball junior élite avec le Royal de Repentigny. Mais je savais qu’à compter de septembre, j’allais tomber dans une sorte de néant. Si je n’étais plus membre d’un programme de baseball et si je ne pouvais plus m’entraîner toute l’année, mon rêve d’accéder un jour aux rangs professionnels n’allait jamais pouvoir se réaliser. C’était fini pour moi.
    Pourtant, j’avais été repêché par une équipe des majeures cinq ou six semaines plus tôt!
    En effet, à la fin de mai j’avais été sélectionné en 30 e ronde par les White Sox de Chicago. Un de mes coéquipiers au sein de l’ABC, Éric Boisjoly, avait aussi été choisi à ce repêchage. Boisjoly était originaire de la Rive-Sud de Montréal. Évoluant à l’arrêt-court, il avait été sélectionné en 67 e ronde par les Dodgers de Los Angeles.
    Ma famille et mes amis étaient fiers de ma sélection. De mon côté, elle m’avait à la fois surpris et déçu.
    J’étais surpris, parce que les White Sox n’avaient pas de recru-teur au Québec contrairement aux Dodgers, aux Braves d’Atlanta ou aux Pirates de Pittsburgh. Je savais toutefois qu’un représentant des White Sox était venu assister à quelques-uns de nos matchs en Floride.
    Par ailleurs, j’étais extrêmement déçu d’avoir été choisi aussi loin qu’au 30 e tour. Je ne connaissais à peu près rien au business du baseball professionnel et je n’avais aucune idée à quel point la jungle menant jusqu’au sommet du baseball était peuplée. Mais considérant le nombre de recruteurs qui avaient suivi les activités de l’ABC au cours de

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