Game Over - L’histoire d’Éric Gagné
et Petro-Canada. Baseball-Canada, Sport-Canada et Baseball-Québec consacraient aussi des sommes importantes à ce programme.
LâAcadémie de Baseball-Canada avait ses lacunes mais, en même temps, son programme était très innovateur. Durant la saison automnale, nous disputions une série de matchs contre des collèges du Nord-Est des Ãtats-Unis. Puis, quand lâhiver arrivait, nous nous entraînions cinq jours par semaine au centre Claude-Robillard.
Le fait saillant de la saison survenait au printemps, au mois de mars, quand nous nous rendions en Floride pour disputer une longue série de matchs contre les équipes collégiales américaines et contre des clubs-écoles dâéquipes des ligues majeures. Durant cette tournée floridienne, nous séjournions à lâancien complexe dâentraînement des Astros de Houston, à Cocoa Beach.
Le site de Cocoa Beach nous servait de gîte et de base dâentraînement. Câest à cet endroit que nous disputions nos matchs contre les formations collégiales américaines. Mais quand nous croisions le fer contre des clubs-école du baseball majeur, les organisations de la MLB nous accueillaient à leur propre site dâentraînement.
Les recruteurs du baseball majeur faisaient davantage dâefforts pour assister aux matchs qui nous opposaient à de jeunes joueurs professionnels parce que ces rencontres leur donnaient lâoccasion de mieux apprécier notre cran et notre niveau de compétitivité.
Pour nous, chaque visite dâun complexe dâentraînement dâune équipe de la MLB ressemblait un peu au jour de Noël. Ou à une visite de Disney World. Les terrains et les monticules y étaient toujours manucurés à la perfection. Et les cages de frappeurs y étaient toujours pleines de balles neuves. La grosse vie, quoi!
Les jeunes joueurs professionnels que nous affrontions à lâoccasion de ces matchs amicaux nous attendaient toujours de pied ferme. Ils ne voulaient surtout pas se faire battre par des amateurs, et encore moins par les représentants dâun programme de baseball canadien. Mais nous parvenions généralement à leur offrir une très bonne opposition, et même à remporter plusieurs de ces matchs.
Mon année passée au sein de lâABC sâest cependant avérée assez difficile. Pour les dirigeants du programme comme pour moi.
Lâentraîneur en chef de lâAcadémie était Richard Ãmond. Alors âgé de 48 ans, Richard était un employé de longue date de Baseball-Québec. Nous le soupçonnions de ne pas avoir beaucoup joué au baseball. Mais en revanche, il avait énormément dâexpérience à titre dâentraîneur, que ce soit au baseball junior ou au hockey mineur.
Les deux adjoints de Richard Ãmond étaient Alex Agostino et Mike Barakat, deux jeunes professionnels dans la vingtaine qui avaient lancé au baseball junior élite. Parce que seulement quelques années nous séparaient, jâavais naturellement plus de facilité à communiquer avec Alex et Mike quâavec notre entraîneur en chef.
Avant dâaboutir à lâABC, Agostino avait étudié en éducation physique. Il sâétait par ailleurs distingué à titre dâentraîneur au niveau junior élite, chez les Ducs de Longueuil. Au sein de lâABC, il était notre instructeur au troisième but et il supervisait le développement offensif des joueurs.
Barakat, pour sa part, était originaire de Trois-Rivières. Câest lui qui était en charge des lanceurs de lâABC. En plus dâassumer ces tâches, il travaillait au parquet de la Bourse de Montréal. Mike était un entraîneur à la fois pausé et vif dâesprit. Je mâentendais très bien avec lui.
Par contre, pour toutes sortes de raisons, le courant ne passait pas entre Richard Ãmond et moi. Ce nâétait rien de personnel. Nous avions tout simplement trop peu dâatomes crochus.
Issu de la vieille école, Richard était un célibataire endurci qui avait ses habitudes et qui avait un seuil de tolérance peu élevé quand des situations imprévues survenaient, ou encore lorsque des joueurs sâécartaient, même légèrement, de la ligne de conduite quâil avait tracée. Il était, pourrions-nous dire, un
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