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Game Over - L’histoire d’Éric Gagné

Game Over - L’histoire d’Éric Gagné

Titel: Game Over - L’histoire d’Éric Gagné Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Martin Leclerc
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à voyager un peu par-tout au Canada. Et pour assouvir sa passion envers le baseball, il avait pris l’habitude de faire coïncider ses vacances avec le camp d’entraînement des Dodgers, auquel il assistait à tous les printemps à Vero Beach.
    Au fil des ans, il s’était lié d’amitié avec Ron Perranoski, l’entraîneur responsable des lanceurs des Dodgers. Et le soir, les deux hommes prenaient souvent un verre ensemble. Ils passaient des heures et des heures à discuter boulot ou baseball.
    Ã€ un certain moment, au milieu des années 1980, Perranoski avait suggéré à Pelletier de proposer ses services aux Dodgers à titre de recruteur canadien.
    â€” Tu voyages aux quatre coins du pays et quand ta journée de travail est complétée, tu n’as pas grand-chose à faire de tes soirées. Ça pourrait être une façon de joindre l’utile à l’agréable, avait suggéré Perranoski.
    Il y a 25 ans, bien peu de joueurs canadiens accédaient au baseball majeur. Mais le directeur du recrutement des Dodgers à cette époque, Ben Wade, s’était quand même laissé convaincre par Pelletier de tenter l’expérience et de sonder davantage ce vaste territoire.
    â€” Nous n’allons pas t’envoyer à l’école de recrutement pour te faire apprendre le métier, avait toutefois précisé Wade. Nous allons t’impliquer. Tu participeras au plus grand nombre de réunions possible avec nous et tu assisteras au camp d’entraînement tous les ans. Je veux que tu apprennes à reconnaître le type de joueurs que les Dodgers recherchent et non pas le type de joueurs qui intéresse les autres organisations.
    C’est dans ces circonstances que Pelletier avait été embauché par les Dodgers en 1987. Il abordait donc la très inexacte science du recrutement avec beaucoup d’humilité. Il ne prétendait pas tout connaître, mais il prenait des notes.
    Un an seulement après son embauche, Pelletier avait attiré l’attention au sein de l’organisation en orchestrant l’embauche du voltigeur québécois Marc Griffin.
    â€” Nous avons ici un voltigeur qui est pas mal bon. Je pense qu’il vaudrait la peine qu’on lui offre un contrat, avait-il plaidé auprès de son superviseur, Dick Teed.
    â€” Il est bon comment? avait demandé Teed.
    â€” Je ne peux pas te dire à quel point il est bon, avait rétorqué Pelletier. Mais je peux te dire qu’il est largement supérieur à tous les autres joueurs que je vois ici!
    Quand les superviseurs des Dodgers avaient débarqué à Montréal pour évaluer Griffin, ils avaient découvert un joueur dont la vitesse et la force du bras étaient nettement au-dessus de la moyenne des joueurs des majeures.
    Parce qu’il possédait deux des cinq qualités recherchées chez un joueur étoile, Griffin était donc l’équivalent d’un choix de première ronde aux yeux des dirigeants des Dodgers.
    Ces derniers lui avaient donc consenti un contrat de 85 000 $, ce qui était énorme à l’époque. Pour un joueur québécois, cela ne s’était jamais vu. Et c’était le propriétaire des Dodgers, Walter O’Malley, qui avait personnellement donné son accord pour conclure l’entente et battre l’offre de Claude Brochu, des Expos.
    Griffin est finalement devenu un joueur fort populaire au sein du réseau des ligues mineures des Dodgers. Il a atteint le niveau AA et, n’eût été de ses difficultés en attaque lorsqu’il a atteint ce palier, il aurait fait carrière dans les majeures.
    Grâce à l’embauche de Griffin, Pelletier avait donc rapidement gagné beaucoup de crédibilité au sein de l’organisation. Il avait démontré qu’il pouvait reconnaître le talent et dénicher des joueurs. Sa crédibilité a contribué à m’ouvrir bien des portes quelques années plus tard.
    Dans l’univers des dépisteurs, Claude Pelletier détonait aussi par sa prestance. En effet, même s’il est essentiel à la réussite d’une équipe professionnelle, le métier de recruteur dans le monde du baseball a toujours été assez mal payé.
    Mais Pelletier avait très bien gagné sa vie dans l’industrie

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