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Game Over - L’histoire d’Éric Gagné

Game Over - L’histoire d’Éric Gagné

Titel: Game Over - L’histoire d’Éric Gagné Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Martin Leclerc
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ressentais encore et toujours des douleurs au coude qui m’empêchaient de lancer comme je le voulais. J’ai alors décidé que j’en avais plein mon casque. Et je me suis dit:
    Â« Fuck off! Je vais m’arracher le bras puis ce sera fini. Je ne suis plus capable d’endurer ça.»
    Ã‡a faisait des mois et des mois que le personnel médical me recommandait de lancer la balle le plus fort possible afin de me débarrasser des tissus cicatriciels qui s’étaient fort probablement formés dans mon coude après l’intervention chirurgicale. Mais à la façon dont mon corps réagissait, j’avais l’impression que mon bras allait lâcher si je forçais la note.
    Ce jour-là, j’ai demandé au partenaire avec qui j’étais en train de lancer la balle de s’éloigner à 250 ou 300 pieds.
    â€” Si ça fonctionne, tant mieux. Sinon, ça prouvera aux médecins que leurs maudits tissus cicatriciels n’y étaient pour rien et que mon bras ne pouvait pas tenir le coup.
    Pendant de longues minutes, j’ai lancé la balle avec une rare violence. Je voulais que ça finisse. Que la douleur parte ou que l’articulation lâche, et qu’on n’en parle plus.
    Puis à un certain moment, j’ai entendu un effroyable bruit de déchirure. Et j’ai sérieusement cru que c’était la fin des émissions.
    J’ai ensuite tenté un autre lancer, histoire de bien mesurer l’ampleur des dégâts. Et, comme par enchantement, tout semblait être revenu à la normale!
    Le lendemain, abasourdi, je ne ressentais plus la moindre douleur. Incrédule, je ne cessais de me répéter:
    Â«Tabarnac, j’ai plus mal!»
    Ã€ partir de là, je me suis mis à lancer la balle avec beaucoup plus de force que par le passé. Du même coup, on aurait dit que cette déchirure et la disparition de la douleur avaient libéré une bête qui sommeillait en moi depuis deux ans.
    Comme je le mentionnais plus haut, l’équipe de San Antonio était dirigée par Lance Parrish, qui était un gérant vraiment intense.
    Parrish voulait que ses joueurs démontrent beaucoup de com­bativité. Par exemple, il faisait courir ses joueurs dans n’importe quelle circonstance, que le pointage soit de 1-1 ou de 8-0 en notre faveur.
    Les gérants adverses, cependant, n’appréciaient pas cette manière de voir les choses.
    â€” Voyons donc! On ne vole pas de buts quand le pointage est de 8-0! protestaient-ils.
    Mais Parrish répondait que notre mandat ne consistait pas à remporter ou perdre des matchs.
    â€” Nous sommes ici pour apprendre, plaidait-il. À chaque présence sur le terrain vous avez la chance d’impressionner quelqu’un. Alors il n’est pas question de se soucier du respect ou de la susceptibilité de l’adversaire. Nous nous en foutons et nous allons faire ce que nous avons à faire.
    Incroyablement, notre entraîneur des lanceurs Dean Trainor était encore plus intense que Parrish. Dans les ligues mineures, beaucoup de gens disaient de lui qu’il était un chasseur de têtes.
    â€”  If you can’t control your fastball, you can’t pitch in the big leagues , prêchait-il.
    Et il avait parfaitement raison. C’est pourquoi, sous sa direction, environ 95% de nos lancers étaient des balles rapides. Et encore là, Trainor nous incitait à lancer de façon très combative.
    â€”  If a hitter hits you on time, hit him back! répétait-il souvent.
    J’appréciais beaucoup Dean Trainor. Il est l’un des entraîneurs qui m’ont le plus influencé au cours de ma carrière. C’est sous sa direction que j’ai vraiment commencé à comprendre toute la complexité du métier de lanceur.
    Pour survivre, un lanceur qui utilise presque uniquement sa balle rapide n’a pas le choix d’atteindre les coins du marbre. Ses options se limitent alors à atteindre le coin extérieur et le coin intérieur, avec un lancer haut ou avec un lancer à la hauteur des genoux.
    Au fond, je n’avais donc que quatre choix à ma disposition.
    La combativité de mes entraîneurs et leur manière d’enseigner le baseball me convenaient parfaitement. Mais en même temps, cela créait une situation tout à fait explosive.
    Pendant deux

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