Game Over - L’histoire d’Éric Gagné
âgé de 26 ans.
Deskins ne me connaissait pas. Mais comme jâarrivais de nulle part pour prendre sa place en séries (alors quâil avait lancé toute la saison), il avait davantage envie de me casser la gueule que de devenir mon ami. Il me lâa lui-même raconté quelques années plus tardâ¦
à la fin de la saison, Deskins a été libéré par les Dodgers et sa carrière a pris fin sur cette note. Lâorganisation lâa toutefois gardé dans son giron en lui confiant le poste de responsable de la vidéo de lâéquipe des ligues majeures.
Quand je suis arrivé chez les Dodgers un an plus tard, câest dans ces circonstances que Casey et moi avons davantage appris à nous connaître. Et il est devenu lâun de mes meilleurs amis. Presque un membre de la famille, même.
Pour ma part, je ne mâétais pas posé de questions quand les Dodgers mâavaient assigné à San Antonio. On me demandait de lancer et jâobéissais tout simplement.
Je nâai finalement obtenu quâun seul départ lors de ces séries éliminatoires et je nâai accordé que deux coups sûrs en sept manches.
Durant la morte-saison, les Dodgers ont inscrit mon nom sur leur liste de 40 joueurs, ce qui signifiait que je figurais parmi les 40 membres de lâorganisation susceptibles de jouer dans les ligues majeures durant la saison 1999.
Jâétais extrêmement fier lorsque jâai appris la nouvelle. Mais sur le coup, je ne comprenais pas toute lâampleur de cette décision. Tout ce quâelle signifiait pour moi, câétait que jâallais pouvoir gagner un peu plus dâargent, soit 16 000 $ par année.
Je ne comprenais pas bien les étapes menant aux grandes ligues. Dans mon esprit, la ligne menant vers le baseball majeur était loin dâêtre directe. Je croyais que jâétais destiné à passer deux saisons au niveau AA et que jâallais ensuite passer deux autres saisons dans le AAA. Et avec un peu de chance, qui sait, peut-être allait-on ensuite me faire lancer dans les majeures de temps en temps?
Cet hiver-là , Valérie et moi avons habité dans le sous-sol de ses parents à Repentigny. Comme je gagnais peu dâargent au baseball, elle mâa aidé à dénicher un poste de gardien de sécurité au sein de lâagence qui lâembauchait.
Je nâai pas occupé cet emploi très longtemps. Je mâennuyais à mourir à rester assis toute la journée à regarder des écrans ou à faire des rondes de surveillance. Aussi, comme je faisais partie de la liste de 40 joueurs des Dodgers, jâai fini par décider quâil valait mieux me consacrer entièrement à lâentraînement et me reposer avant de me présenter au camp.
à la fin de 1998, Val et moi avons convenu que le temps était venu de partager notre vie à temps complet. Je lui ai donc demandé de me suivre aux Ãtats-Unis et de vivre lâaventure du baseball professionnel à mes côtés plutôt que par lâentremise du téléphone.
En février 1999, juste avant le début du camp dâentraînement à Vero Beach, elle est montée à bord de ma vieille Cutlass avec beaucoup dâenthousiasme pour venir mây rejoindre. Elle a fait le trajet en compagnie de mon frère Dominic, qui sâétait offert pour conduire ma voiture jusquâau Sunshine State.
Valérie nâavait pas encore de permis de conduire, elle ne parlait à peu près pas lâanglais et nous ne savions pas dans quelle ville nous allions aboutir. Heureusement, elle ne connaissait pas le sens du mot «insécurité». De toute évidence, nous étions faits lâun pour lâautre!
Notre vie commune a commencé sur les chapeaux de roue, mon camp dâentraînement aussi.
Cela faisait alors près de deux ans que jâavais subi ma greffe de tendon au coude droit, et je lançais la balle avec une certaine puissance. Toutefois, mon bras nâavait toujours pas retrouvé sa fluidité ni son élasticité dâantan et cela me rendait craintif.
La douleur revenait parfois me hanter et jâavais peur que mon nouveau tendon lâche si je le soumettais à un effort maximal.
à la fin du camp, les Dodgers mâont assigné à leur club-école AA de San Antonio, où
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