Game Over - L’histoire d’Éric Gagné
contre les Diablos et jâétais désigné pour lancer lâune de ces rencontres. Les Diamondbacks ne mâont toutefois pas laissé la chance de recroiser Erubiel Durazo, quâils ont fait graduer au niveau AAA tout juste avant de nous affronter.
Durazo nâétait pas un vilain joueur. Frappeur gaucher, premier-but, il a passé sept saisons dans les ligues majeures, avec les Diamondbacks et les Athletics dâOakland.
Je ne lâai affronté que six fois dans les majeures. Peut-être craignait-il des représailles lorsquâil se présentait à la plaque? Quoi quâil en soit, il nâa jamais obtenu de coup sûr à mes dépens.
Nous nâavons certainement pas manqué dâaction durant cet été 1999.
Un autre soir, une nouvelle mêlée générale est survenue alors que nous affrontions lâéquipe de Wichita. Je lançais ce soir-là mais je nâétais pas responsable du déclenchement de la bagarre puisquâelle avait éclaté alors que nous étions en attaque.
Jâétais simplement assis sur le banc, une serviette autour du bras, quand les abris des deux équipes se sont vidés en un clin dâÅil.
Un photographe de presse a alors capté une fabuleuse photo de cette mêlée, où lâon me voyait dans les airs, la serviette toujours enroulée autour de mon bras, en train de joyeusement sauter dans le tas. Dans les jours suivants, mes coéquipiers ont récupéré cette photo et ils lâont fait reproduire sur des t-shirts!
Lance Parrish et Dean Trainor nous demandaient de jouer de façon très combative, mais je crois quâen plusieurs occasions, nous avons nettement dépassé leurs attentes!
à cette époque, il y avait toutefois un lourd tribut à payer pour jouer de cette façon. Mon salaire mensuel sâélevait à environ 1 200 $ cette saison-là mais je me souviens dâavoir tenu seulement un ou deux chèques de paye entre mes mains. Jâai été suspendu et mis à lâamende quatre ou cinq fois. La première fois, lâamende minimale sâélevait à 500 $ et elle doublait à chaque nouvelle sanction. Ãa creuse un profond trou dans le budgetâ¦
Heureusement, Valérie avait accumulé quelques économies en occupant divers boulots durant ses études. Câest donc grâce à elle que nous sommes parvenus à tenir le coup durant la saison 1999. Je nây serais jamais parvenu si elle nâavait pas été là .
Nous dépensions le strict minimum pour nous nourrir, payer notre loyer et mettre un peu dâessence dans notre vieille Cutlass. HeureuÂsement, nous pouvions quand même aller manger au restaurant une ou deux fois par semaine.
Les joueurs de San Antonio à qui lâon décernait le titre de «joueur du match» ou de «joueur de la semaine» recevaient des certificats-cadeaux du Sawgrass Steakhouse. Et comme jâavais beaucoup de succès, on mâen a remis plusieurs.
Munis de nos certificats de 50 $, Val et moi profitions donc de cette manne pour aller manger en tête en tête. Câétait notre petit luxe de la semaine.
Notre équipe a maintenu une décevante fiche de 67 victoires et 73 défaites durant cette saison, mais je suis tout de même parvenu à boucler le calendrier avec un dossier de 12 victoires et 4 défaites.
Avec un bras en parfaite condition â et même en meilleure condition quâavant mon opération â, jâavais le sentiment que plus rien ne pouvait mâarrêter.
Jusquâà la toute fin de la saison, jâai été dans la course pour décrocher la triple couronne (le plus grand total de victoires, le plus grand total de retraits sur des prises et la meilleure moyenne de points mérités).
Jâai raté lâobjectif de peu en ce qui concernait les victoires et la moyenne de points mérités. Jâai toutefois terminé au premier rang au chapitre des retraits au bâton, avec un total de 185 en 167 2/3 manches, soit 52 de plus que mon plus proche rival.
à la fin du mois dâaoût, mon séjour à San Antonio a cependant pris fin dâune manière assez abrupte.
Jâétais au monticule et nous étions en cinquième manche. Il ne me restait plus beaucoup de départs à effectuer et je voulais
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