Game Over - L’histoire d’Éric Gagné
étoiles pour une troisième année de suite. Cette fois, lâévénement était présenté au Minute Maid Park, le domicile des Astros de Houston.
Nous étions parvenus à nous emparer de la tête de notre division avant la pause des étoiles mais notre avance ne sâélevait quâà un demi-match.
Comme je savais à quel point la deuxième moitié du calendrier allait être intense, Val et moi avons décidé que jâallais me rendre seul à Houston et que jâallais en revenir le plus rapidement possible afin de profiter dâune journée de congé à la maison.
Lors des deux années précédentes, le match des étoiles sâétait avéré assez exigeant dâun point de vue logistique. Je mây présentais avec femme, enfants et plusieurs autres membres de la famille afin de partager ces moments avec le plus de gens possible. Mais mainte-nant quâun grand nombre de nos proches avaient eu la chance de vivre cette expérience, je préférais «voyager léger», me reposer le plus possible et mettre toutes les chances de mon côté pour entreprendre la deuxième moitié du calendrier en force.
Ce match des étoiles de 2004 fut plutôt à sens unique. Nous (la Nationale) tirions de lâarrière au compte de 9-4 quand le gérant Jack McKeon mâa mandaté pour entreprendre la neuvième en compagnie de mon coéquipier et receveur Paul Lo Duca.
Il mâa fallu 19 lancers, principalement des rapides, pour compléter la tâche.
Après ce match, jâai commencé à ressentir une douleur lancinante à lâépaule droite. Je nâavais jamais été blessé à cet endroit auparavant.
Il nâétait toutefois pas question de prendre une pause ou de faire inscrire mon nom sur la liste des blessés pendant que mes coéquipiers se battaient pour une place en séries. Jâai donc pris les moyens pour jouer en dépit du mal et jâai continué à jouer comme si de rien nâétait.
Quarante-huit heures après le match des étoiles, dès la reprise des activités, jâai sauvegardé mon 24 e match de la saison en Arizona contre les Diamondbacks. Et jâai préservé six matchs de plus au cours des deux semaines suivantes.
Contrairement aux années précédentes, les dog days of summer ont constitué un point tournant positif de notre saison. Nous avons maintenu une fiche de 21-7 en juillet et nous avons complété ce mois avec une avance de 2 ½ matchs en tête.
à la date limite des transactions, le vendredi 30 juillet, notre saison a toutefois pris une tournure qui nous a littéralement jetés par terre.
Notre nouveau directeur général a détruit lâextraordinaire chimie qui existait dans notre vestiaire en complétant plusieurs transactions qui, en plus de miner lâesprit de corps au sein de notre groupe, nâavaient aucun sens dâun point de vue compétitif.
Paul DePodesta était âgé de 31 ans lorsquâon lui avait confié les guides de lâéquipe au cours du mois de février précédent.
La mode était alors à lâembauche de très jeunes directeurs généraux dans le baseball majeur. Et le nouveau propriétaire des Dodgers, Frank McCourt, avait vu en DePodesta un émule de Theo Epstein et Jon Daniels, qui avaient respectivement pris les commandes des Red Sox de Boston et des Rangers du Texas à lââge de 28 ans. Epstein et Daniels connaissaient beaucoup de succès avec leur équipe respective.
DePodesta sâétait quant à lui fait remarquer dans le rôle dâadjoint au directeur général des Aâs dâOakland, Billy Beane. Ce duo a dâailleurs fait lâobjet du livre Moneyball: The Art of Winning an Unfair Game , qui sâest vendu à plus dâun million dâexemplaires. Un film, mettant en vedette Brad Pitt, a aussi été porté à lâécran.
DePodesta était un adepte de la «sabermétrie», une méthode dâanalyse des joueurs et des stratégies du baseball qui était de plus en plus prisée au sein de plusieurs des meilleures organisations de la MLB.
Les «sabermétriciens» ont en quelque sorte inventé de nouvelles façons de compiler les statistiques ou créé de nouvelles manières de les interpréter
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