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Game Over - L’histoire d’Éric Gagné

Game Over - L’histoire d’Éric Gagné

Titel: Game Over - L’histoire d’Éric Gagné Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Martin Leclerc
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décidé de faire un peu durer le plaisir et je lui ai servi une rapide assez haute à l’intérieur. Trois lancers plus tard, alors que j’avais une avance d’une balle et deux prises, je suis revenu avec une rapide à 98 milles à l’heure. La balle est passée juste un peu à l’intérieur, à peu près à la hauteur de sa tête.
    Tucker, qui craignait d’être atteint à la tête, s’est alors précipité au sol où il a atterri sur le dos. Il se souvenait parfaitement de ce qu’il avait fait la veille et il savait exactement ce qui était en train de se passer.
    Je me suis approché du marbre pour recevoir la balle et je lui ai souri, d’un air qui voulait dire: «Lève-toi, mon homme, on n’a pas fini.»
    Tucker s’est aussitôt relevé en criant:
    â€”  What the fuck?
    Et il a fait un pas en ma direction.
    Il avait tenté de blesser mon coéquipier la veille. S’il voulait régler l’affaire aux poings, il venait de trouver un client fort enthousiaste. J’ai jeté mon gant par terre, lancé mes lunettes au bout de mes bras et je me suis précipité vers le marbre.
    â€”  Let’s go! lui ai-je crié en fonçant dans sa direction.
    Notre receveur David Ross a toutefois intercepté Tucker avant que j’arrive à sa hauteur. Ross n’a pas eu trop de difficulté parce que Tucker reculait. Il n’était plus trop sûr de son affaire.
    Pendant ce temps, les bancs et les bullpens des deux équipes se sont vidés à la vitesse de l’éclair. Dans la cohue, notre troisième-but Adrian Beltre m’a empoigné et entraîné à l’écart pour éviter que je me batte.
    Dans les minutes qui ont suivi, l’arbitre du premier but Tim Welke nous a expulsés tous les deux, Tucker et moi. J’étais enragé! J’ai alors foncé en direction du quatuor d’officiels pour leur dire ma façon de penser. Ils avaient tous clairement vu ce qui était arrivé à Jeff Weaver la veille et ils n’avaient rien fait.
    J’ai finalement été suspendu pour deux matchs à la suite de cet incident. En plus d’écoper une amende de 5 000 $.
    Peu importe. Je passais plus de temps avec mes coéquipiers qu’avec ma propre famille. Il m’apparaissait tout à fait normal que l’on se serre les coudes si nous souhaitions accomplir quelque chose ensemble.
    â€¢
    Le lundi 5 juillet, nous affrontions les Diamondbacks de l’Arizona en fin d’après-midi au Dodger Stadium. C’était un lendemain de fête nationale et une belle journée ensoleillée. Mais curieusement, il y avait beaucoup moins de partisans qu’à l’habitude dans les gradins. Un peu plus de 20 000 des 56 000 sièges de l’enceinte étaient vides.
    Même Valérie avait décidé de rester à la maison.
    Deux couples d’amis du Québec séjournaient chez nous et avaient prévu d’assister au match. Mais avec deux enfants, dont Maddox qui n’était âgé que de sept mois, les expéditions vers le Dodger Stadium étaient parfois un peu compliquées pour Val.
    Depuis que j’étais devenu le closer de l’équipe, elle avait développé une routine efficace. Elle regardait nos matchs à la télévision et lorsqu’elle voyait que nous étions en avance après six ou sept manches, elle «paquetait les p’tits» et mettait le cap sur le stade, où elle arrivait à temps pour me voir lancer en neuvième, ce qui nous permettait de rentrer à la maison ensemble après la rencontre.
    Mais pas cette fois. Les enfants, jugeait-elle, avaient besoin de repos.
    Cette journée-là, nous occupions le troisième rang de la division Ouest de la Ligue nationale, à seulement un match et demi des Giants et du premier rang. Les Padres étaient deuxièmes et n’accusaient qu’une demi-partie de retard.
    En neuvième, alors que nous avions une avance de 5 à 3 sur les Diamondbacks, la porte de l’enclos s’est à nouveau ouverte devant moi. Welcome to the Jungle!
    Mon total de sauvetages pour la saison s’élevait alors à 21, soit un peu moins qu’à pareille date lors des deux saisons précédentes. C’était dû, en partie, au fait que Jim Tracy m’accordait

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