Game Over - L’histoire d’Éric Gagné
créer lâégalité. Puis, après un retrait, Steve Finley sâest présenté au bâton contre Wayne Franklin alors que les coussins étaient tous occupés.
Avec style, Finley nous a catapultés en séries en retroussant la balle derrière la clôture du champ centre droit et en sâoffrant un retentissant grand chelem.
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Jâai risqué ma santé en jouant malgré une sérieuse blessure et en acceptant quâon mâinjecte de très importantes quantités de cortisone, dâantidouleurs et dâanti-inflammatoires de toutes sortes pour que se concrétise mon rêve de participer aux séries éliminatoires.
Toutefois, lâaventure fut de très courte durée. Nous nâavions tout simplement pas les munitions nécessaires pour rivaliser avec les Cardinals de Saint Louis, nos adversaires du premier tour éliminatoire.
Ces derniers avaient compilé la meilleure fiche de lâensemble du baseball majeur (105-57) en saison régulière et leur alignement ne comportait pour ainsi dire aucune faille.
Dans le cadre de cette série 3 de 5, les Cards nous ont infligé de cinglants revers de 8-3, 8-3 et 6-2 pour nous éliminer en quatre rencontres: nous avons évité le balayage en remportant le troisième match, à Los Angeles.
Avant chacun de ces affrontements, le personnel médical de lâéquipe a continué à me préparer des cocktails de médicaments afin que je sois en mesure de jouer.
Jâai eu lâoccasion de participer au deuxième et au quatrième match, chaque fois en désespoir de cause. Quand je me suis présenté sur la butte dans le deuxième affrontement, nous tirions de lâarrière par cinq points. Et dans le quatrième, les Cards jouissaient dâune priorité de quatre points. Compte tenu des ressources dont disposaient les Cards, il nây avait plus grand-chose à faire.
Cette fin de saison en queue de poisson a tué lâenthousiasme de tout le monde au sein de lâéquipe. Même Jim Tracy en parle encore. Nous avions un esprit dâéquipe extrêmement fort et nous étions compétitifs. Je suis convaincu que les Dodgers auraient participé aux séries éliminatoires pendant plusieurs années consécutives si le démantèlement du 30 juillet nâétait pas survenu et si Paul DePodesta avait plutôt choisi dâajouter des éléments au noyau déjà en place.
La saison suivante, les Padres de San Diego ont dâailleurs remporté le championnat de notre division en sâélevant à seulement deux matchs au-dessus de la barre de ,500 (fiche de 82-80).
Après toutes ces années, les coéquipiers de 2004 que jâai lâoccasion de croiser, de temps à autre, se demandent encore ce qui sâest passé.
Durant lâentre-saison, DePodesta nâa pas été en mesure de sâentendre avec notre troisième-but Adrian Beltre, qui venait de terminer deuxième au scrutin visant à élire le joueur par excellence de la Ligue nationale. Beltre venait tout juste de cogner 48 circuits, de récolter 200 coups sûrs et de produire 121 points.
Profitant de son autonomie, le jeune homme timide que jâavais connu à mes débuts dans les ligues mineures sâest retrouvé chez les Mariners de Seattle, où il a paraphé un contrat de 64 millions pour cinq ans.
Le directeur général des Dodgers a aussi échangé lâun de nos plus puissants et plus fiables cogneurs, Shawn Green, aux Diamondbacks de lâArizona. En retour, il a acquis quatre jeunes joueurs des ligues mineures, Dioner Navarro, William Juarez, Danny Muegge et Beltran Perez. Les trois derniers nâont jamais disputé un match avec les Dodgers. Navarro, un receveur, a pour sa part endossé lâuniforme de lâéquipe durant 75 matchs en 2005 et en 2006 avant de se faire ravir son poste par Russell Martin.
En plus dâéchanger Green, les Dodgers ont versé une compensation de 10 millions aux Diamondbacks dans cette transaction. Autrement dit, Shawn nous donnait des râclées et les Dodgers le payaient pour le faire!
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Meurtri physiquement et mentalement, je suis rentré en Arizona où jâai passé lâhiver à mâentraîner comme un forcené et à soigner mon épaule.
Dâun point de vue business,
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