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Gondoles de verre

Gondoles de verre

Titel: Gondoles de verre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Nicolas Remin
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cela ?
    — Au moment du crime, Mme Potocki était au piano. L’assassin a passé une corde par-dessus sa tête.
    — Elle a été étranglée ?
    Le commissaire hocha la tête.
    — Elle ne s’est pas débattue et n’a pas crié. Or il est fort peu probable que quiconque ait réussi à s’introduire dans la salle sans qu’elle s’en rende compte. Il faut donc qu’elle ait bien connu son assassin et n’en ait pas eu peur.
    — Vous pensez à qui ?
    — Comme je vous le disais : à quelqu’un de son entourage. Lequel n’était pas particulièrement vaste à Venise.
    — Cette circonstance devrait faciliter vos recherches.
    — Oui. D’autant que nous disposons d’un autre indice.
    — Lequel ?
    Tron sourit d’un air aimable.
    — L’assassin a dû s’enfuir par la terrasse. Le meurtre s’est produit peu avant mon arrivée dans la salle et je n’ai rencontré personne en montant. En revanche, j’ai entendu des pas dans l’escalier de service.
    — Vous avez fouillé le grenier ?
    — Évidemment !
    — Et il n’y avait personne non plus sur la terrasse ?
    Tron secoua la tête.
    — Non. Toutefois, le criminel aurait très bien pu utiliser la passerelle pour s’introduire dans le palais Contarini.
    — Je ne vois pas comment un intrus aurait pu pénétrer ici, répliqua le grand-prince. La porte de la terrasse est fermée à double tour.
    — La serrure ne constitue pas un obstacle pour quelqu’un qui posséderait la clé.
    Troubetzkoï fronça les sourcils.
    — Vous pensez que l’assassin pourrait avoir dérobé la clé de Mme Potocki ?
    — En vérité, j’envisageais une autre hypothèse, Excellence.
    — Je ne vous comprends pas, commissaire.
    Le grand-prince fixa Tron et parvint pour de bon à avoir l’air de ne pas comprendre.
    — M. Potocki m’a assuré que son épouse avait l’intention de mettre un terme à votre liaison et que Son Excellence avait refusé cette séparation. Des menaces auraient même été proférées dans ce contexte.
    Le commissaire toussota avec nervosité.
    — Son Excellence aurait dit, paraît-il, qu’elle n’aimait pas perdre.
    Tron s’était attendu à ce que le grand-prince explose, mais celui-ci se contenta d’un regard moqueur.
    — J’aurais étranglé Constancia parce qu’elle envisageait de me quitter ? En prenant la fuite par la terrasse ? J’ai bien saisi votre raisonnement, commissaire ?
    Tron dit sans se départir de son habituelle courtoisie : — Il s’agit d’une simple hypothèse. Néanmoins, il semblerait aussi que Son Excellence ait parlé à Mme Potocki d’ennuis causés par un tableau.
    — Vous voulez dire qu’elle aurait été au courant de détails compromettants ? Tout cela est ridicule !
    Il tapa le bureau du plat de la main et secoua la tête.
    — Je croyais que cette affaire- là au moins était close.
    — L’affaire ne sera close que lorsque je disposerai de l’expertise du Titien.
    Le commissaire remarqua que le grand-prince s’apprêtait à répliquer quand il repoussa son fauteuil et se leva. Il se dirigea vers la fenêtre et resta immobile quelques instants. Puis il se retourna, revint à sa place et se rassit.
    — Si j’avais su quelles questions vous alliez me poser, dit-il lentement, à voix basse mais sur un ton tranchant, je ne vous aurais pas reçu, commissaire.
    Il prit une cigarette dans son étui en argent et l’alluma.
    — Le fait est que vous perdez votre temps et me faites perdre le mien. Je souhaite que vous sortiez d’ici et n’y remettiez jamais les pieds.
    Puis il ajouta une phrase parfaitement inutile :
    — Quand bien même j’aurais commis tous les crimes dont vous me soupçonnez, vous savez fort bien que vous ne pouvez rien contre moi.
    — Son Excellence se trompe, rétorqua Tron sans réfléchir. Il me reste quelques cordes à mon arc.
    Il ne savait pas trop lesquelles, mais le besoin de contredire l’avait emporté. Troubetzkoï ne fit pas le moindre effort pour étouffer le mépris dans sa voix : — Et quoi, commissaire ?
    À cet instant, Bossi se posait sans doute la même question.
    — Je pourrais, commença mollement Tron, écrire un rapport à l’intention du commandant de police.
    Non, pensa-t-il, ce n’était pas une bonne réponse. C’était même une très mauvaise réponse.
    — Un rapport, poursuivit-il malgré tout, qui s’achèverait par le constat que l’immunité diplomatique du suspect empêche une arrestation et une mise en accusation. Une copie de ce rapport

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