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Hamilcar, Le lion des sables

Hamilcar, Le lion des sables

Titel: Hamilcar, Le lion des sables Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick Girard
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j’ai
la ferme intention d’être fidèle à ma promesse. Je n’ai pu le faire pour le
malheureux Caïus Cornélius Scipionn, aussi ai-je un devoir sacré envers toi.
    — Je
vous remercie tous deux. Jusqu’à ma capture, je méprisais Carthage et ses
habitants. A votre contact, j’ai appris à réviser mon jugement mais je tiens à
vous dire que je n’entends pas être parjure. J’ai promis de ne pas m’évader de
votre demeure et, même si vous m’en offrez la possibilité, je ne regagnerai pas
Rome. Violer mon serment porterait malheur à ma ville et je ne veux pas être la
cause de ses revers.
    Les deux
Barca discutèrent tard dans la nuit. Que faire de leur encombrant invité ?
L’homme était entêté et aucun argument n’était de nature à l’ébranler. Hamilcar
suggéra à son père de remettre leur décision à quelques jours, le temps
d’étudier toutes les possibilités. Un soir, Adonibaal, l’air soucieux, revint
du Sénat, où une longue séance avait eu lieu.
    — Hamilcar,
nous devons agir très rapidement. Ce chien de Baalyathon a décidé de demander
au Conseil des Cent Quatre de condamner à mort Regulus. Il lui réserve le pire
des supplices : le faire mourir lentement, très lentement, en l’empêchant
de dormir. J’ai déjà vu infliger cette punition à des traîtres. Crois-moi, ils
avaient beau être coupables du pire des actes, leurs souffrances dépassaient de
très loin leurs fautes et je ne veux pas que notre malheureux ami connaisse
cela. Il doit partir, dès ce soir.
    — Il
ne le voudra pas.
    — Il
refusera si nous lui présentons son départ comme une évasion. Peut-être
acceptera-t-il s’il a l’assurance qu’il reste notre prisonnier sur parole.
    — Nous
ne pouvons le cacher dans l’une de nos propriétés. Elles seraient fouillées par
les hommes de Baalyathon et il se trouverait toujours l’un de nos esclaves pour
nous trahir en échange de sa liberté.
    — Je
ne vois aucune solution.
    — Tu
m’as parlé de cette curieuse tribu que tu as rencontrée sur l’île des
Lotophages. Elle accepterait peut-être d’accueillir le consul. Nous lui
expliquerons que nous le confions à leur garde et qu’il est toujours notre
prisonnier. Ce qu’il fera ensuite ne nous concerne plus.
    — Ton
idée est ingénieuse mais qui l’accompagnera ? Ni Juba ni moi ne pouvons
quitter Carthage de peur d’éveiller les soupçons.
    — J’ai
fait appeler Himilk, notre fidèle intendant. Il attend dans la cour et je suis
sûr qu’il acceptera de faire ce long voyage. Je lui en ai déjà parlé et il m’a
paru ne pas y être opposé.
    L’intendant
pénétra dans la pièce où se trouvaient Adonibaal et Hamilcar :
    — Himilk,
fit le sénateur, as-tu réfléchi à ma proposition ?
    — Oui
et je l’accepte à une condition.
    — Laquelle ?
    — J’ai
un fils. Il rêve d’être soldat comme ton propre fils. Dans quelques années, il
sera en âge de porter les armes. Mon vœu le plus cher serait qu’Hamilcar
accepte d’en faire son aide de camp.
    — Je
te jure par Melqart qu’il en sera ainsi.
    — Merci.
Dis-moi ce que je dois faire.
    — Tu
partiras dès ce soir avec un interprète et quelques cavaliers numides pour
l’île des Lotophages. Là, tu te présenteras à un homme nommé Abraham le Cohen
et tu lui remettras Marcus Atilius Regulus. Reviens ensuite discrètement à
Carthage. Si possible, essaie de trouver un navire à Hadrim de telle sorte
qu’on te croie de retour d’un long voyage en mer. Tu viendras alors me faire un
rapport sur ta mission.
    Hamilcar
s’empressa d’aller trouver le consul romain auquel il expliqua la ruse mise au
point par son père. Il dut lui jurer à plusieurs reprises qu’il demeurerait
prisonnier des Barca et de la cité d’Elissa. Le fils d’Adonibaal apaisa ses
craintes, soulignant que la mesure visait uniquement à l’éloigner
temporairement de Carthage et de la fureur de Baalyathon. Le temps venu, quand
les esprits seraient calmés, il reviendrait à Mégara. Et qui sait, entre-temps,
la paix avec Rome aurait peut-être été signée…
    Himilk fut
longtemps absent. Un beau jour, alors qu’il se promenait sur les quais du port
marchand, Hamilcar eut la surprise de le voir débarquer d’un navire grec. Il le
prit à part pour l’interroger :
    — Est-il
arrivé à destination ?
    — Oui.
J’ai vu ton ami, le vieil Abraham, et je lui ai transmis ton message.
    — Que
t’a-t-il

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