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Hamilcar, Le lion des sables

Hamilcar, Le lion des sables

Titel: Hamilcar, Le lion des sables Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick Girard
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Après avoir conféré avec ses adjoints,
Himilcon décida de passer à l’attaque avec la totalité de la garnison. Plus de
vingt mille hommes sortirent de l’enceinte et se jetèrent sur les lignes
romaines, incendiant les machines de siège et massacrant sans pitié leurs
défenseurs. Alerté, le consul Publius Claudius Pulcher dut faire donner les
légions de la réserve pour repousser les assaillants qui perdirent un quart de
leurs effectifs, soit environ cinq mille hommes.
    À
Carthage, le Conseil des Cent Quatre, inquiet de ne pas avoir de nouvelles de Lilybée,
dépêcha une quinquérème commandée par Hannibal le Rhodien, fils d’un
Carthaginois et d’une Grecque. Hamilcar avait obtenu l’autorisation de son père
de l’accompagner car ce marin était un personnage haut en couleur dont on
vantait sur les quais du port marchand les exploits passés. Il ne fut pas déçu
par son nouveau chef. Celui-ci avait passé sa vie à bourlinguer sur la grande
mer dont il connaissait les moindres recoins. Il s’était rendu à plusieurs
reprises à Lilybée et savait que des bas-fonds obstruaient l’entrée de la baie,
empêchant les navires de s’y déployer en ordre de bataille ou de manœuvrer
aisément. Il était aussi le seul à connaître un mystérieux chenal permettant
d’entrer ou de sortir du port à la barbe de l’ennemi. A l’aller, il trompa
aisément la vigilance des navires romains.
    Sur place
Hamilcar put glaner une foule de renseignements sur la situation militaire et
il lui tardait d’en rendre compte au Conseil des Cent Quatre. Encore fallait-il
pouvoir quitter Lilybée ! Or, furieux du mauvais tour que leur avait joué
Hannibal le Rhodien, les Romains avaient massé dix bateaux devant la ville,
bien décidés à éperonner leur adversaire dès qu’il tenterait de gagner le
large. À la surprise générale, Hannibal le Rhodien commença par naviguer dans
le port, obligeant ses rameurs à d’incessants allers retours entre deux points.
Les Romains qui l’observaient se lassèrent vite de faire bouger leurs navires
en fonction de celui de leur adversaire et, estimant qu’il ne tenterait rien,
firent relever les avirons et autorisèrent les rameurs à monter sur le pont.
C’est précisément à ce moment qu’une brise, de plus en plus forte, se leva. En
un éclair, Hannibal le Rhodien hissa sa voile et prit le large. Il était déjà
loin quand les rameurs romains furent à même de pouvoir faire avancer leurs
bateaux. Lançant un clin d’œil à Hamilcar, le rusé capitaine eut même l’audace
d’arrêter son navire et de remonter ses rames, comme s’il invitait ses
poursuivants à se hâter de le rejoindre. Au loin, une formidable clameur
s’éleva des remparts de Lilybée. Les mercenaires saluaient l’exploit du navire
carthaginois qui disparut petit à petit de leur vue.
    Le vent
qui s’était levé n’était pas une brise passagère. Elle souffla avec une force
inhabituelle pendant plusieurs heures, provoquant la chute de nombreuses
catapultes et de tours de siège. Himilcon en profita pour tenter une sortie
avec la quasi-totalité de ses forces. Les mercenaires franchirent le fossé et
mirent le feu avec des torches aux balistes et aux béliers. Leur tâche était
facilitée par la direction du vent. La tempête soufflait de telle sorte que les
traits décochés par les Romains se retournaient contre eux alors que les
flèches des mercenaires faisaient mouche à une vitesse incroyable. Après
quelques heures, les assaillants regagnèrent la ville dont ils entreprirent de
rebâtir les murailles cependant que les légionnaires, bien à l’abri de leur
campement, se contentaient de maintenir le blocus de la ville.
    De retour
à Carthage, Hamilcar eut plusieurs fois l’occasion de faire l’éloge d’Hannibal
le Rhodien, notamment auprès de Juba qu’il avait retrouvé avec plaisir.
Insouciants, les deux jeunes gens projetèrent une partie de chasse dans la
région de Sicca dès les débuts de la belle saison et ils se réjouissaient à
l’avance de cette escapade. Un soir, de retour à Mégara, le fils d’Adonibaal
chercha en vain son compagnon. Tard dans la nuit, il se présenta chez son père.
    — Juba
a disparu.
    — Je
le sais.
    — Qu’est-ce
à dire ?
    — Je
l’ai renvoyé chez son père après lui avoir annoncé la nouvelle de ton mariage.
    — De
mon mariage ?
    — Oui.
Tu épouses la fille d’Hannibal le prudent, cet amiral dont tu as juré que

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