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Hannibal, Sous les remparts de Rome

Hannibal, Sous les remparts de Rome

Titel: Hannibal, Sous les remparts de Rome Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick Girard
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d’un général
dont les exploits rappellent ceux d’Alexandre. Permets-moi toutefois de te
donner un conseil.
    — Je
t’écoute.
    — Jusqu’ici,
tu as cherché à t’appuyer sur les Gaulois parce qu’ils t’avaient offert leurs
services. Tu les crois bons militaires et tu as tort. Certes, ce sont
d’excellents guerriers mais le combat ne les intéresse que fort médiocrement.
Sache que ces êtres frustes ne rêvent que d’une chose : piller les
colonies romaines. Ils ne songent qu’à l’or et à l’argent et se rallieront à
celui qui se montrera le plus généreux envers eux. J’ai appris que certains
d’entre eux ont égorgé dans le camp de Scipion les légionnaires dont les tentes
jouxtaient leurs abris de feuillage. Ils les ont surpris dans leur sommeil et
leur ont tranché la tête, conformément à leurs coutumes indignes de tout homme
respectable. Sous peu, ils se présenteront à tes avant-postes, porteurs de ces
abominables présents. Fais-leur bon accueil mais méfie-toi d’eux car ils
pourraient infliger le même supplice à tes hommes.
    — Ce
sont pourtant les seuls alliés que j’ai pour l’instant.
    — C’est
là ton erreur si tu t’obstines à demeurer dans le nord de l’Italie. Tes
véritables amis se situent plus au sud, en Lucanie, en Campanie et dans le
Bruttium. Là se trouvent les vieilles cités jadis fondées par les Grecs et les
peuples italiotes qui gémissent sous le joug de Rome. Cet asservissement leur
est d’autant plus intolérable qu’ils sont dominés par des êtres grossiers et
incultes alors qu’eux ont donné par dizaines à leurs patries respectives des
poètes, des philosophes, des savants et des artistes. Ils se souviennent de la
façon dont vos pères ont traité leurs compatriotes en Sicile lorsqu’ils étaient
les maîtres de cette île. Vous avez respecté leurs traditions et leurs dieux et
vous les avez autorisés à conserver leurs institutions et leurs magistrats. Je
suis persuadé que, dès que tu pénétreras en Campanie ou en Lucanie, nos villes
se soulèveront et chasseront, comme je l’ai fait, les garnisons romaines, objet
de l’exécration générale.
    — Ton
plan est audacieux et mérite réflexion. Tu comprendras que je ne puisse pas te
donner une réponse sur l’heure.
    — Loin
de moi pareille exigence. Toutefois, afin de t’aider, permets-moi de t’offrir à
mon tour un présent en la personne d’une jeune femme, Hélène, une amie de mon
épouse, qui rêve de te connaître. Elle vient d’une des plus illustres familles
grecques de Tarentum [26] et sera honorée de devenir ta compagne. Tu es un homme vigoureux et, même si tu
es marié, m’a-t-on dit, avec Imilcé, il ne sied pas à ta grandeur de passer tes
nuits dans la plus amère des solitudes. Je vais me retirer et te laisser en
tête à tête avec elle. Demain, ton sourire me prouvera que mon cadeau ne t’a
point été trop désagréable.
    Dasius
quitta la tente de son hôte où se faufila une jeune femme, d’une vingtaine
d’années, vêtue d’une longue robe blanche serrée à la taille par une ceinture
de lin brodé. Elle avait de longs cheveux noirs bouclés et une peau mate, des
yeux marron, et ses joues étaient fardées légèrement. A ses oreilles étaient accrochés
de lourds pendentifs finement ciselés et ses bras étaient ceints de bracelets
d’or et d’argent. Elle avait sans doute passé une partie de l’après-midi à se
préparer pour cette rencontre en compagnie de ses servantes car on devinait que
son corps était huilé et parfumé avec des essences rares qui troublèrent, sans
qu’il s’en aperçût, Hannibal :
    — Je
suis à tes ordres, lui dit-elle, l’air faussement contrit. Je suis venue de mon
plein gré car je ne suis pas l’esclave de Dasius, encore moins sa maîtresse
comme tu serais en droit de le soupçonner. Sa famille et la mienne sont liées
depuis longtemps et j’ai suivi son épouse, une amie d’enfance, lorsque ces
maudits Romains lui ont confié le commandement de la garnison de Clastidium.
Jusqu’à présent, je maudissais les dieux de m’avoir reléguée dans cette
bourgade ennuyeuse, aujourd’hui, je les remercie de leur bonté puisque la
providence t’a placé sur mon chemin.
    — Tu
ne manques pas d’audace et cela n’est pas pour me déplaire. Pourtant, je n’ai
rien à t’offrir de très enviable. Je suis marié et, pour rien au monde, je ne
répudierai ma femme bien-aimée, Imilcé. Ne

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