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Hannibal, Sous les remparts de Rome

Hannibal, Sous les remparts de Rome

Titel: Hannibal, Sous les remparts de Rome Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick Girard
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t’imagine donc pas pouvoir un jour
occuper sa place à mes côtés. Tu es belle et désirable et il est possible que,
dès ce soir, tu partages ma couche car voilà déjà trop longtemps que je n’ai
pas connu le plaisir que procure à un homme une créature de l’autre sexe.
Toutefois, j’ai trop de respect pour toi pour songer à te traiter comme une
vulgaire courtisane. Aussi, je t’en conjure, pars avant qu’il ne soit trop
tard. Je te comblerai de cadeaux et te fournirai une escorte qui te conduira
jusqu’au port le plus proche où un navire te ramènera chez les tiens.
    — On
m’avait dit que tu étais différent des autres hommes et je réalise maintenant
qu’il ne s’agissait pas d’un mensonge inspiré par la flagornerie. Si j’avais
encore quelques hésitations, celles-ci ont été dissipées par tes paroles. Fais
de moi ta compagne, je saurai tenir mon rang et ne jamais oublier les limites
que tu as posées à notre union.
    Hannibal
l’allongea sur sa couche et lui fit longtemps l’amour, découvrant avec elle des
jeux ignorés d’Imilcé. Sous ses caresses, Hélène ondulait voluptueusement mais,
au dernier moment, se dérobait pour exiger de son amant qu’il reparte à
l’assaut de son sexe jusqu’à ce qu’enfin leurs deux corps étroitement enlacés
soient traversés par la même fulgurance du plaisir. A son contact, le fils
d’Hamilcar se sentait revigoré, prêt désormais à affronter de nouveaux périls.
Lorsque enfin il s’endormit, la jeune femme resta éveillée, jouant avec les
boucles de ses cheveux et lui murmurant à l’oreille des mots tendres. Au petit
matin, quand le camp tout entier s’éveilla, ils firent à nouveau l’amour avant
de se séparer. En sortant de sa tente, Hannibal croisa Silénos et lui jeta d’un
ton narquois :
    — Ecris-tu
toujours le récit de mes victoires ?
    — Ma
tâche n’est pas facile car tu voles de succès en succès et j’ai bien du mal à
séparer la vérité de la légende dans les propos que me tiennent à ton sujet tes
hommes. J’ai parfois l’impression qu’ils exagèrent et je découvre avec stupeur
que leurs dires sont très en dessous de la réalité. Crois-moi, c’est une
mission bien ardue que de retracer les exploits d’un demi-dieu tel que toi.
    — Ne
blasphème pas inutilement de peur d’attirer sur mes troupes le courroux de
Melqart et de Baal Hammon. Je ne suis qu’un humble mortel en proie aux
tentations de la chair et je prends soin de ne pas l’oublier afin de pouvoir
chaque jour mesurer les faveurs dont me comblent les esprits d’en haut.
    — Tu
es prudent, trop prudent, et cela te jouera un bien vilain tour si tu
t’obstines à ne jamais vouloir brusquer le destin. Je tiendrai toutefois compte
de tes conseils pour que mes écrits trouvent grâce à tes yeux.
    — Je
t’en remercie. A propos, n’es-tu pas originaire de Tarentum ?
    — Effectivement.
Pourquoi cette question ?
    — Sous
ma tente se trouve une jeune femme, prénommée Hélène, qui est désormais ma
compagne. Elle est l’une de tes compatriotes et je te charge de veiller sur
elle et de lui tenir compagnie pendant la journée. Fais en sorte que le moindre
de ses désirs soit satisfait.
    — Je
me conformerai à tes ordres et je suis sûr qu’elle me racontera certaines de
tes prouesses demeurées inconnues de tes hommes.
    — Tu
as de la chance de m’avoir été recommandé par mon précepteur car, si cela
n’était pas le cas, j’aurais fort envie de punir ton insolence !
    — Tu
n’en feras rien parce que je suis le seul à te parler franchement et que cela
te détend. Tes adjoints et toute la nuée de chefs gaulois qui t’entourent
calculent la moindre de leurs paroles dans l’espoir de s’attirer tes faveurs et
de ne pas provoquer ta colère. Mes mots peuvent te sembler rudes mais ils sont
sincères et, chaque fois que tu as sollicité mon avis, tu n’as pas eu à le
regretter car j’ai parlé le langage de la droiture et de la vérité. Je suis
heureux pour toi que tu aies enfin à tes côtés une compagne et je suis fier que
ce soit l’une de mes compatriotes. Il n’est pas bon qu’un général de ton
envergure soit condamné à la solitude. N’aie aucune crainte quant au jugement
de tes soldats. Ils se réjouiront de ton bonheur parce que celui-ci les
rapprochera de toi et te rendra plus accessible à la compréhension de la nature
humaine. Ainsi que tu le vois, je ne te considère déjà plus

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