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Hannibal, Sous les remparts de Rome

Hannibal, Sous les remparts de Rome

Titel: Hannibal, Sous les remparts de Rome Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick Girard
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comme un demi-dieu.
Ton vœu est donc exaucé.
    Un
demi-sourire aux lèvres, Hannibal abandonna son interlocuteur pour rejoindre
Maharbal, le chef de la cavalerie, et son frère Magon, avec lesquels il
souhaitait s’entretenir des prochaines opérations. Depuis quelques jours, ces
derniers le pressaient de passer à l’action avant que les frimas accompagnant
le solstice d’hiver ne le condamnent au repos forcé. Ce matin-là, Maharbal se
fit plus insistant qu’à l’accoutumée :
    — Nous
perdons un temps précieux et nos alliés commencent à s’interroger sur nos
intentions. J’ai intercepté plusieurs messages envoyés aux Romains par certains
des chefs gaulois présents dans ce camp et j’ai donné l’ordre à quelques
détachements de ravager les territoires de ces traîtres afin qu’ils sachent que
nous ne tolérerons aucune duplicité de leur part. La situation ne nous est pas
défavorable, loin de là. Publius Cornélius Scipion est gravement blessé et dans
l’impossibilité pour longtemps d’exercer le commandement de ses troupes.
L’autre consul, Tibérius Sempronius Longus, vient de le rejoindre à la tête de
deux légions et, d’après mes espions, a hâte d’en découdre avec nous.
    — Nos
ennemis reçoivent des renforts et tu appelles cela de bonnes nouvelles !
    — Oui
car leur nouveau chef ne connaît rien à l’art de la guerre. Sous peu, il devra
remettre ses pouvoirs aux nouveaux consuls qui seront élus à Rome et il rêve de
terminer sa charge sur un coup d’éclat qui lui vaudrait l’admiration de ses
compatriotes. Si nous le provoquons en l’obligeant à nous attaquer, il se
jettera dans la gueule du loup sans prendre le temps de réfléchir. Ton frère et
moi avons eu l’idée d’un piège qui lui sera fatal.
    — Je
me réjouis de savoir Magon expert en stratégie en dépit de son jeune âge.
    — Ne
te moque pas de moi, Hannibal, grinça son frère cadet. Qu’aurais-tu dit si
Hasdrubal le beau t’avait fait cette même réponse ? J’ai repéré, entre
notre camp et celui des Romains, un ruisseau encaissé dont les berges regorgent
de broussailles touffues et de hautes plantes à l’abri desquelles des cavaliers
peuvent se dissimuler aisément. Si tu acceptes de nous accompagner pour
inspecter les lieux, tu verras qu’on peut y tendre une embuscade.
    Le fils
d’Hamilcar se rendit aussitôt, en compagnie de son frère et de Maharbal, à
l’endroit qu’ils avaient repéré et hocha la tête de satisfaction en contemplant
les rives du ruisseau et la vaste étendue plate qui les précédait.
    — J’ai
eu tort de me moquer de toi, Magon, et je serai désormais plus attentif à tes
avis. Retrouvons-nous ce soir. J’aurai mûri un plan et je vous donnerai mes
ordres pour la bataille qui, demain, nous conduira à la victoire.
    Durant
tout l’après-midi, le fils d’Hamilcar ne cessa de dessiner et de redessiner sur
le sol les positions de ses troupes et celles de l’ennemi, et passa en revue
les différentes possibilités d’attaque. Hélène l’avait regardé en silence, se
contentant de lui tendre de temps à autre une coupe de vin chaud qu’il avalait
d’un trait avant de se replonger dans ses réflexions. A la nuit tombée, Magon
et Maharbal, accompagnés de leurs officiers, le rejoignirent. Quand tous furent
rangés devant lui, il esquissa un sourire.
    — Les
dieux se montrent généreux envers nous et nous livrent les Romains à condition
que vous observiez scrupuleusement mes recommandations. Les effectifs de nos
deux armées sont d’après mes renseignements à peu près identiques :
environ quarante mille hommes. Ce n’est donc pas le nombre mais la ruse qui
décidera de l’issue du combat. Voici ce que j’ai envisagé : Magon, tu
choisiras cent cavaliers et cent fantassins parmi les plus valeureux de nos
soldats et tu leur demanderas que chacun te désigne neuf hommes dans lesquels
il a toute confiance. Cette nuit, après avoir pris un bon repas et vous être
chaudement vêtus, vous vous cacherez dans les broussailles le long du fleuve et
vous n’en bougerez sous aucun prétexte jusqu’à ce je vous en donne l’ordre par
deux sonneries de trompette espacées. Vous souffrirez du froid mais il importe
que l’ennemi ignore votre présence. Toi, Maharbal, dès le petit matin, tu te
porteras avec les Numides devant l’enceinte du camp adverse. Que tes hommes se
munissent de javelots en grand nombre et provoquent les Romains en les

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