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Hannibal, Sous les remparts de Rome

Hannibal, Sous les remparts de Rome

Titel: Hannibal, Sous les remparts de Rome Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick Girard
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guerre
contre Rome, nous avions infligé à celle-ci plusieurs défaites sur terre et sur
mer. Il a suffi de la destruction de toute notre flotte au large des îles
Aegates pour que nous soyons obligés de capituler. Pareil désastre peut se
reproduire, s’est peut-être déjà produit. Alors que tu te rendais à Carthage,
ton frère a pu être surpris par l’ennemi et défait. Que dirons-nous si un
messager demain nous porte cette funeste nouvelle ?
    — Hannon,
tu hais ma famille et ce sentiment te fait perdre la raison. Oserais-tu nier
nos succès ?
    — À
vrai dire, oui. Car rien n’a changé fondamentalement depuis votre départ de
Carthagène. Nous sommes en guerre et l’issue de celle-ci est incertaine. De
quoi veux-tu discuter ? Si l’on met aux voix la question suivante :
faut-il proposer aux ennemis la paix ou la recevoir ? je sais bien ce que
sera mon vote. Mais l’ordre du jour que tu nous proposes est bien différent. Tu
nous demandes des renforts. Dans ce cas, ma position est qu’il ne faut rien
vous envoyer et que la prudence, au contraire, devrait nous inciter à exiger
votre rappel. J’ai dit.
    De
partout, fusèrent des cris de désapprobation. Profitant du vacarme, Itherbaal
fit adopter l’envoi immédiat, sous les ordres de l’amiral Bomilcar, de quatre
mille hommes et de quarante éléphants à Hannibal ainsi que le versement de
mille cinq cents talents d’argent à ses intendants en paiement des soldes dues
aux mercenaires. Il fut décidé qu’à la belle saison suivante douze mille
fantassins, quinze cents cavaliers, vingt éléphants et soixante navires de
guerre seraient acheminés sur les côtes du Bruttium. Dans la foulée, les sénateurs
décidèrent aussi que Carthalon, accompagné d’Himilcon, partirait pour
Carthagène avec vingt mille fantassins et quatre mille Numides pour renforcer
l’armée d’Hasdrubal.
    Magon eut
bien du mal à échapper à l’empressement de ses partisans qui voulaient le
féliciter ou solliciter de lui telle ou telle faveur. Finalement, il put
quitter la salle des délibérations pour gagner Mégara afin de saluer, avant son
départ, sa belle-sœur, Imilcé. Celle-ci l’accueillit avec joie à l’entrée de la
vieille demeure des Barca. Elle était vêtue d’une robe de lin blanc laissant
entrevoir les formes de son corps et le poids des ans semblait avoir épargné
son visage rayonnant de beauté. En signe de bienvenue, elle offrit à son parent
une coupe de vin et attendit que ce dernier l’ait bue pour lui demander :
    — Comment
va mon époux ?
    — Aussi
bien que possible. Tu sais sans doute qu’il a perdu un œil lors de la traversée
des marais.
    — Je
l’ai appris mais, dans mes rêves, je le vois toujours tel qu’il était
auparavant et j’ai hâte de le retrouver.
    — S’il
ne tenait qu’à moi, tu t’embarquerais à bord du navire qui doit me ramener en
Italie et je suis sûr qu’Hannibal serait heureux de mon initiative. Mais nous
avons besoin de toi ici, plus que jamais. Nos adversaires au sein du Sénat ne
désarment pas et j’ai beau avoir été le porteur d’excellentes nouvelles, ce
maudit Hannon s’est comporté comme si j’avais annoncé la déroute totale de nos
troupes. J’imagine qu’il va tramer derrière notre dos de savantes intrigues que
tu es la seule à pouvoir déjouer.
    — Tu
me condamnes à demeurer ici, loin de mon époux, et ces paroles sont comme un
poignard s’enfonçant dans mon cœur.
    — Oublies-tu
ce que je t’ai dit ? Si je l’estimais possible, ton départ ne serait
qu’une question d’heures. Non, crois-moi, les Barca ne peuvent se permettre que
tu quittes Carthage alors que leurs ennemis redoublent d’activité.
    — N’ajoute
rien à tes propos. J’ai fait une promesse à Hannibal et je la tiendrai.
    — Ma
chère Imilcé, je devine la question que tu n’oses me poser : et lui,
est-il fidèle au pacte passé entre vous avant son départ de Carthagène ?
Tu as sans doute entendu parler d’Hélène, sa compagne, et ce serait folie de ma
part que de nier son existence. Je puis toutefois t’assurer qu’elle est pour
lui une simple distraction et que tu restes son seul véritable amour. Je l’ai
surpris parfois, alors qu’il ne se doutait pas de ma présence, en train de
murmurer doucement ton nom et je puis t’assurer que cette preuve sans pareille
d’affection m’a tiré les larmes des yeux. Chaque fois, je me suis esquivé pour
ne pas rompre ce

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