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Hannibal, Sous les remparts de Rome

Hannibal, Sous les remparts de Rome

Titel: Hannibal, Sous les remparts de Rome Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick Girard
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moment de charme et bien des femmes t’envieraient si elles
étaient au courant de ce fait.
    — Magon,
je te sais incapable de mentir et tu n’as pu inventer ce que tu viens de me
raconter. Puissent les dieux te combler de leurs bienfaits et te protéger
durant ton voyage de retour. Dis à Hannibal que je le seconderai ici du mieux
que je pourrai et que j’attends avec impatience le moment de le revoir.
     
    ***
     
    Magon
rejoignit son frère à Capua [37] où ce dernier s’était installé après avoir levé le siège de Neapolis [38] ,
trop puissamment fortifiée et dont la prise lui aurait coûté des milliers
d’hommes. Il avait préféré accepter l’invitation des magistrats de la vieille
cité campanienne, célèbre pour ses riches vignobles et pour son marché aux
parfums, le Seplasia, dont les produits étaient vendus fort cher tout le long
du pourtour de la grande mer. Après avoir informé Hannibal de l’accueil qu’il
avait reçu à Carthage et lui avoir transmis le message d’Imilcé, il s’enhardit
à lui faire remarquer :
    — J’étais
persuadé de te retrouver à Tarentum car je croyais qu’Hélène n’aurait eu de
cesse de te convaincre de libérer sa patrie.
    — Je
lui ai promis de le faire mais rien ne presse. Contrairement à ce que tu
penses, elle ne me dicte pas ma conduite même si ses conseils ne manquent pas
de pertinence. J’ai jugé meilleur pour le moral de notre armée de lui offrir la
possibilité de reconstituer ses forces dans un cadre agréable et, quand j’ai
annoncé que ce serait Capua, nos hommes m’ont réservé une chaleureuse ovation.
De toutes les cités de la Campanie, Capua est la plus riche et ses greniers
regorgent de provisions dont tu ne tarderas pas à apprécier la saveur raffinée.
Ses habitants nous ont fait bon accueil et leur fraternelle hospitalité me
confirme dans mon idée que nous devons rallier à nous, en leur promettant la
restauration de leurs antiques libertés, les peuples autrefois soumis à Rome.
    — N’exagères-tu
pas la sincérité de leurs sentiments ? Après tout, ils ne devaient guère
avoir envie de te voir réduire leur ville en cendres.
    — Pour
te dire la vérité, mon meilleur allié, dans cette affaire, a été le consul
Caïus Térentius Varron, cet imbécile prétentieux que j’ai écrasé à Cannae. Les
Capuans lui ont envoyé une ambassade pour solliciter sa protection et il a tenu
à leurs délégués un discours propre à les jeter dans notre propre camp. Il leur
a tout d’abord affirmé que Rome ne leur enverrait aucun renfort, toutes les
légions devant assurer la garde de la ville de Romulus. Puis il nous a décrits
sous les traits les plus noirs, nous accusant de manger la chair humaine et de
nous servir des cadavres de nos ennemis pour construire des ponts capables de
franchir les rivières les plus profondes. Et ce n’était rien à côté des reproches
qu’il a faits à nos braves Numides, présentés comme des brutes sanguinaires
auxquels il fallait par jour des centaines de victimes pour apaiser leur soif
de sang.
    Pourtant,
s’il l’avait voulu, il aurait pu galvaniser l’énergie des Capuans en leur
racontant que je n’aime pas – ce qui est vrai – perdre mon
temps à assiéger des cités et que, à la moindre résistance de leur part,
j’aurais tourné bride pour descendre en direction du Bruttium. Il pouvait
compter sur de solides soutiens car les plus riches familles capuanes sont
liées par des mariages avec les principales lignées patriciennes romaines. Tu
rencontreras sous peu le principal magistrat de la ville, le meddix tuticus [39] ,
Pacuvius Calavius. Non seulement il est citoyen romain mais c’est le gendre de
l’ancien consul Appius Claudius Pulcher et le beau-père d’un autre consul,
Marcus Livius Salinator. Son fils a grandi sur les rives du Tibre et se sent
plus romain qu’un natif de cette ville. Trois cents de ses compagnons servent
dans les légions cantonnées en Sicile et sont réputés pour leur courage et pour
leur discipline.
    — Pourquoi
leurs pères ont-ils trahi leur ancien allié ? Voilà une chose que je ne
parviens pas à comprendre en t’écoutant !
    — C’est
très simple. Quand leurs ambassadeurs leur ont rapporté les propos de Caïus
Térentius Varron, les habitants de Capua ont cru que ce dernier avait perdu la
raison et que le Sénat se montrerait plus sensible à leurs demandes. Ils ont
donc envoyé des délégués dans la cité

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