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Hannibal, Sous les remparts de Rome

Hannibal, Sous les remparts de Rome

Titel: Hannibal, Sous les remparts de Rome Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick Girard
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jusqu’au
dernier homme.
    Epikydès,
lui, s’était réfugié, en compagnie d’Archimède, dans l’Achradine où il
disposait d’assez de vivres et de réserves d’eau pour soutenir un long siège.
Quand il apprit la mort au combat, près d’Acragas, d’Hippokratès, son second,
il comprit que le corps expéditionnaire carthaginois ne viendrait pas à son
secours. Dans le plus grand secret, il s’embarqua, une nuit, à bord d’un navire
qui força le blocus romain et gagna les côtes du Bruttium. L’Achradine résista
encore quelques jours mais Moericus, un officier ibère, qui servait dans
l’armée carthaginoise depuis de longues années sans avoir obtenu d’avancement,
prit contact avec le consul et, contre la promesse d’une forte récompense et
l’octroi de terres au nord de Sagonte, ouvrit aux Romains la porte située à
proximité de la fontaine d’Aréthuse.
    La ville
basse tomba donc aux mains de Marcus Claudius Marcellus et, avec elle, les
énormes richesses entassées depuis des siècles dans les palais des aristocrates
syracusains. Les plus précieuses furent mises de côté pour être envoyées à Rome
et le reste livré aux soldats qui pillèrent pendant plusieurs jours la cité,
maison par maison, faisant prisonniers les femmes, les enfants et les jeunes
gens, massacrant sans pitié les hommes en âge de porter les armes et les
vieillard. Au nombre des victimes, figurait Archimède, surpris dans sa retraite
alors qu’il dessinait d’étranges figures sur le sable disposé sur sa table.
Quand un légionnaire pénétra dans la pièce, il n’esquissa aucun geste de
défense et ne prit même pas la peine de dévoiler à l’intrus son identité, ce
qui lui aurait sauvé la vie car le consul avait ordonné qu’on l’épargne afin d’utiliser
ses compétences. Il préféra se replonger dans ses pensées, ce qui eut pour
résultat d’exaspérer le soldat qui lui trancha la gorge sans savoir qu’il
mettait ainsi fin à l’existence de l’un des plus grands savants de son époque.
Lorsqu’il apprit la nouvelle, Marcus Claudius Marcellus entra dans une violente
colère et fit battre de verges le meurtrier. Il eut soin de rendre les derniers
honneurs au vieillard et prit sous sa protection ses proches qui lui furent
désignés par quelques Syracusains éplorés.
    La perte
de la Sicile fut pour Hannibal un rude choc. Certes, pendant deux ans encore,
le corps expéditionnaire carthaginois, placé sous le commandement d’Hannon et
de Mutines, se maintint dans la région d’Acragas mais au prix de mille
difficultés et il fallut se résoudre à l’évacuer, ce dont se chargea Bomilcar,
l’un des meilleurs amiraux puniques. Le fils d’Hamilcar dut se résigner à
donner enfin satisfaction à sa maîtresse en se dirigeant vers Tarentum, bien
décidé, cette fois-ci, à s’emparer de la ville. Son port lui permettrait de
recevoir des renforts de Carthage et il espérait que Philippe de Macédoine y
débarquerait avec une armée afin de marcher de concert sur Rome.
    Là encore,
il eut pour meilleurs alliés les fils de la Louve. Loin d’être reconnaissants
aux habitants de Tarentum de leur longue fidélité, ils avaient fait exécuter
une dizaine d’entre eux, retenus en otages sur les bords du Tibre, en les
précipitant du haut de la roche Tarpéienne. Les victimes étaient des jeunes
gens appartenant aux meilleures familles aristocratiques et leurs proches
jurèrent de les venger dès que l’occasion s’en présenterait. Quand Hannibal mit
le siège devant la ville, il ne tarda pas à remarquer qu’à la nuit tombée
certains de ses défenseurs effectuaient des sorties fort pacifiques, se gardant
bien d’attaquer, même lorsqu’ils étaient en nombre supérieur, les petits
escadrons numides patrouillant dans les environs. Visiblement, ces curieux
guerriers cherchaient à entrer en contact avec lui et il ordonna à ses soldats
de ne pas les attaquer mais, au contraire, de feindre la fuite de telle sorte
que leurs poursuivants puissent s’approcher assez près de son camp tout en
étant suffisamment éloignés de leur ville pour qu’il soit impossible d’observer
leur mouvements. Durant trois soirs de suite, le même manège se répéta,
confirmant Hannibal dans ses soupçons. Le quatrième jour, il se porta, avec une
escorte réduite, à la rencontre des Tarentais dont deux délégués, nommés Nicon
et Philomènos, acceptèrent de le rejoindre sous sa tente. Là, Hélène

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