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Hannibal, Sous les remparts de Rome

Hannibal, Sous les remparts de Rome

Titel: Hannibal, Sous les remparts de Rome Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick Girard
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lui
confirma que ces jeunes gens étaient issus des meilleures familles patriciennes
locales et que leurs frères aînés figuraient au nombre des otages exécutés par
Rome. Le chef punique les laissa repartir, les autorisant même à emporter
quelques têtes de bétail afin d’expliquer au chef de la garnison romaine qu’ils
avaient opéré une fructueuse razzia dans le camp carthaginois.
    Deux jours
plus tard, Nicon et Philomènos étaient de retour et communiquèrent à Hannibal
les conditions mises par leurs parents à la reddition de la ville :
celle-ci devait bénéficier du même traitement que Capua et les Carthaginois
devaient s’engager à s’abstenir de tout pillage. Magon, le frère cadet du
général, serait retenu en otage dans une propriété voisine par des complices
afin que les termes du traité soient scrupuleusement respectés. Le futur captif
fut le premier à approuver ce plan et l’on décida que, pour expliquer son
absence du camp, le fils aîné d’Hamilcar prétendrait lui avoir intimé l’ordre
de se rendre à Carthage. Les deux jeunes Tarentais repartirent une nouvelle
fois avec une dizaine de bœufs et de vaches. Il fallait bien qu’ils fournissent
des explications sur les raisons de leurs sorties nocturnes afin d’endormir la
méfiance de leurs supérieurs et ils savaient que ramener à ceux-ci de quoi
améliorer leur ordinaire ferait taire d’éventuelles questions. Bientôt, chaque
nuit, ils revinrent saluer Hélène et son compagnon avant de regagner au petit
jour la cité assiégée dont ils se faisaient ouvrir l’une des poternes en usant
d’un signal convenu avec le centurion de garde, deux coups de sifflet.
    Un soir,
ils prévinrent Hannibal que, le lendemain, le chef de la garnison offrirait un
banquet à ses officiers dans la citadelle située de l’autre côté de la ville et
que la surveillance de la poterne située après la porte Téménide serait confiée
à plusieurs de leurs complices qui se faisaient fort de détourner l’attention
de l’officier romain de faction avec eux. Le chef punique ordonna que,
profitant de l’obscurité, plusieurs milliers de ses hommes gagnent une colline
boisée distante de quelques dizaines de stades de la muraille et y passent la
journée, soigneusement dissimulés derrière les épaisses futaies. Le soir
suivant, il se porta avec un escadron de cavaliers numides à proximité de la
porte Téménide. Quand Nicon, jouant à merveille son rôle de traître, prévint
Caïus Livius, le chef romain, occupé à faire ripaille, que quatre-vingts
Carthaginois environ rôdaient dans les environs, ce dernier lui répondit qu’il
avait mieux à faire que de s’occuper d’une bande de maraudeurs et ordonna qu’on
ne l’importune plus du reste de la soirée qu’il entendait finir avec ses
principaux officiers et quelques courtisanes.
    Nicon
rejoignit ses compagnons et attendit avec impatience l’arrivée de Philomènos
qui, comme à l’accoutumée, était parti – c’est du moins ce qu’il
avait prétendu – chasser. Son complice ne tarda pas à se présenter
devant la fameuse poterne, portant sur la croupe de son cheval le cadavre d’un
sanglier et lança les deux coups de sifflet habituels. Le centurion de faction
ordonna qu’on ouvrît la porte au jeune homme et se porta à sa rencontre pour
admirer l’animal qu’il rapportait. C’est alors qu’il tomba sous les coups des
Numides qui s’étaient glissés dans l’obscurité jusqu’à l’entrée du corps de
garde. Puis ils gagnèrent la porte Téménide dont ils tuèrent les gardiens avant
d’ouvrir les lourds vantaux par lesquels l’armée d’Hannibal s’engouffra dans la
ville où les habitants entreprirent de massacrer les légionnaires logeant chez
eux. Quelques-uns d’entre eux parvinrent toutefois à s’échapper et à donner
l’alerte à la citadelle située sur une île séparée du port par un étroit
chenal. Brutalement dégrisé, Caïus Livius parvint à rassembler le reste de la garnison
et à s’enfermer à l’abri de la forteresse protégée par des remparts
inexpugnables. De là, il contrôlait le port où les navires des riches marchands
tarentins demeurèrent bloqués jusqu’à ce qu’Hannibal eût l’idée de les
remorquer par la ville basse sur des rouleaux de bois à travers une voie
spécialement obtenue en démolissant plusieurs pâtés de maisons.
    Ce fut là,
bien qu’il l’ignorât, son dernier succès. Car il dut se

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